Soma

A l'occasion de leur dernier concert au Glazart (Paris), Lionnel (chant) et Thomas (batterie) du groupe SOMA ont répondu à nos questions afin de faire le point quant à leur dernier EP éponyme et la proche sortie de leur premier album : Jewel and the Orchestra (prévue le 18 janvier 2010).

interview SomaLes membres de SOMA se sont rencontrés sur les bancs de l’école. D’où est partie l’idée de monter un groupe ?
Lionnel : Comme tous les jeunes ; on écoutait pas mal de musique… Alors, tu achètes ta première guitare, tu joues tout seul dans ton coin, et arrive un moment où tu as envie de jouer avec des potes et de faire des bœufs devant les copains.

Thomas : On était tous copains mais chacun jouait dans son propre groupe. Seb (Sébastien Claret) et Lio (Lionnel Buzac) se sont ensuite regroupés, puis Tom (Thomas Fenouil) et enfin moi-même.

Lionnel : On avait l’amour de la même musique ; quand on jouait ensemble, il y avait beaucoup de groupes de metal – moi-même je jouais dans un de ces groupes. Mais j’étais le seul à chanter en voix claire et ça le faisait moyen ; comme tous les quatre, on aimait la Pop, on a décidé de se regrouper et de faire ce qu’on aimait. Un peu comme les vilains petits canards.


Vous vous êtes aussi retrouvés autour des Smashing Pumpkins, qui ont notamment donné le nom du groupe…
Lionnel : Entre autre, oui.

Vous dîtes en tirer, je cite, la « délicatesse neurasthénique et [la] fureur hystérique ». Vous arrivez à tenir cette promesse ?
Lionnel : C’est ce qu’on aime chez les Smashing et qu’on essaye de reproduire, c’est cette discontinuité dans la musique. Ce groupe était capable d’envoyer des grosses guitares pendant deux titres d’affilé et tu t’en prenais plein la tête, puis d’un seul coup, le titre d’après était planant, avant que ça ne reparte vers du gros rock. Ils n’avaient pas peur de faire ça dans un même album. Alors que maintenant, tout est toujours un peu sur le même ton, le même tempo. Et c’est ce que l’on voulait faire : essayer de surprendre au fur et à mesure des titres.

Thomas : Ce qui nous caractérise, c’est ce côté très mélodique, même dans certains titres puissants.

Lionnel : Par exemple, « Get Down » : il y a cette influence Beach Boys avec les chœurs, alors que c’est une chanson très rock. Ce genre de contrastes ne sont pas nécessairement évidents, mais on mélange un côté sucré avec un côté très rock, tout en cherchant le meilleur arrangement.


Vous avez tourné pendant dix ans avant de sortir ce premier EP…
Lionnel : On a tourné en rond (rire)

Surtout, pourquoi tant de temps avant d’enregistrer ?
Thomas : Il nous a déjà fallu deux ans pou
interview Somar que l’on joue bien ensemble… Mais on avait enregistré deux EPs avant celui-là. On avait une expérience studio assez riche dont on a pu profiter ensuite pour enregistrer SOMA et aussi Jewel and the Orchestra.

Lionnel : On voulait arriver en studio en étant surs de ce que l’on voulait. L’expérience live nous a permis de jouer ensemble, de savoir ce que l’on voulait vraiment ensemble, et l’expérience studio a ainsi perdu de son côté rigide et froid. Et d’avoir pris notre temps était finalement une très bonne chose.


Les titres que l’on peut écouter sur cet EP ne sont pas des produits repris, mais bien de nouvelles compositions ?
Lionnel : Tout à fait. Tout est neuf. Il y a seulement 3 titres que l’on retrouvera ensuite sur l’album.

Thomas : Il y a aussi un titre inédit, « Milk », qui a été enregistré en live… Ça doit s’entendre un peu, aussi !


Un autre fait important pour ce prochain album, qui sortira fin janvier, c’est la participation de Dave Sardy à la production (Oasis, Cold War Kids, Jet, les Dandy Warhols), pour sa toute première expérience française.
Lionnel : Sans le savoir, on écoutait plein de disques produits par lui. A chaque fois qu’on retournait un album qu’on avait apprécié, on voyait écrit « Dave Sardy ». Alors, forcément, on s’est demandé qui il était ! Puis, il est devenu progressivement notre idole. Alors, lorsque nous avons signé avec le label et que l’on nous a demandés avec qui l’on voulait travailler, on a directement pensé à lui. Ce qui a bien fait rire le label : on nous disait que c’était une véritable star, que jamais il ne voudrait travailler avec un petit groupe français… D’autant plus qu’il avait déjà refusé plein de projets français beaucoup plus avancés que nous. Puis, un soir, après un repas légèrement arrosé, on est rentré au label et nous lui avons envoyé deux démos. Et deux semaines plus tard : il nous a répondu que c’était OK. Qu’il le ferait !

Thomas : De ce fait, on a enregistré nos morceaux en fonction de son mixage, et ça a changé beaucoup de choses quant à notre propre son.

Lionnel : Je me souviens, c’était juste avant Noël, et on avait l’impression d’ouvrir nos petites cases de calendrier de l’avant. Tous les matins, on se levait à 5h à cause du décalage horaire, et on ouvrait la boîte mail en se disant « mon dieu, c’est énorme, c’est énorme ! » (rires).

Thomas : Et à la fin, il nous a envoyé un email en
interview Soma nous disant « pas mal pour des Français » (rires) !


Au final, tout ça explique pourquoi, avec SOMA, on retrouve ce son très américain.
Thomas : J’aurais plutôt dit anglais, moi.

Lionnel : Non, je suis plutôt d’accord avec le côté américain…


Si je parle de ce côté américain, c’est surtout parce que vous avez un son très propre, grâce à la touche Sardy. Tandis qu’un son anglais serait un peu plus crade. Ce qui nous amène justement au clip, à ce fameux clip qui a bien buzzé ! Et qui est très américain, lui aussi. Surtout pour des Marseillais !
Lionnel : On nous avait proposé plein d’idées – comme de jouer sur un toit, ce genre de choses – mais ça ne nous intéressait pas. Comme on est très fans de Tarantino et qu’on est toujours habillés un peu dandy sur scène, Reservoir Dogs collait parfaitement. De plus, on voulait absolument faire un clip en noir et blanc. Enfin, comme l’on nous demande toujours comment nous nous sommes rencontrés, on trouvait amusant de se créer une histoire comme celle du clip pour expliquer notre rencontre. Au final, le clip reflète toutes ces idées. Et fait très Reservoir Dogs ! Aussi, on retrouvait cette idée de « get down », d’extirper quelqu’un de quelque chose. Ce que montre le clip à travers chacune des histoires comme ça.
Par contre, lorsque la vidéo a été postée sur le net, elle a tout de suite été censurée ; je dirais que ça ne nous a ni aidé, ni desservi. Ça a attiré les curieux, comme ça a rebuté certains auditeurs. Cependant, ce qui était plus choquant, à mon sens, c’est que beaucoup de clips de rappeurs ne le soient pas, alors qu’ils le mériteraient plus que le nôtre. Peut-être que l’on aurait du plus insister sur le second degré, mais pour nous, c’est surtout une grande blague avec plein de références amusantes.

Thomas : Ce que je regrette, par contre, c’est qu’aucun journaliste n’ai jamais fait le rapprochement entre ma scène dans le clip (il prend de la cocaïne sur une Bible, ndl) et L’Opium du Peuple. Ça me rend très triste… !


On pensera à le dire, la prochaine fois, alors ! Dans tous les cas, c’est un clip à 100% assumé qui montre une évolution du groupe vers un son et un univers plus décalé et barré.
Lionnel : Totalement. Et si c’était à refaire, ce n’est pas dit que l’on ne ferait pas pire !

A la Rammstein… !
Les deux : Non ! En plus dégueulasse (rires) !
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interview réalisée par Elisa

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