Il est 19h, je suis seul. Je sors du tram, la nuit est déjà tombée, et je ne sais pas où aller. Je ne me suis jamais rendu au Zenith de Strasbourg, et il est à 10 minutes à pied de la station. Je suis donc les quelques personnes qui sortent en même temps que moi, en me disant qu’elles savent sûrement quel chemin emprunter. Sur le chemin je rencontre Michael et Victor qui, par une agréable coïncidence, vont devenir mes compagnons de concert et passer la soirée avec moi. Nous arrivons donc devant le Zenith. 40 minutes de queue environ, mais le temps passe relativement vite, on parle de nos régions respectives, de nos études … Après une fouille renforcée suite aux derniers événements, nous entrons dans la salle sans passer par le stand de merchandising aux pris honteux ou par le bar et nous asseyons le plus près possible de la scène en attendant le début du concert.
Europe
A 20 heures pile, les lumières s’éteignent, les premiers cris et applaudissement retentissent : Europe débarque sur scène. Le groupe commence directement avec les gros riffs de « War of Kings » issu de leur dernier album du même nom. Le batteur tabasse littéralement ses fûts, le guitariste et le bassiste, bien que plantés comme des poteaux à leur emplacement, jouent de manière énergique. Mais le réel héros de cette première partie est Joey Tempest (le chanteur), véritable bête de scène, qui enchaine moulinets avec la perche du micro ou triples-saltos du micro lui-même. Le groupe envoie du gros son pendant les morceaux suivants, le public est enthousiaste mais pas assez pour réellement bouger.
Puis Europe marque une pause ballade avec « Carrie ». Séquence émotion, quelques bras se lèvent et se balancent de droite à gauche, Europe s’en sert comme d’une pause après les premiers morceaux où ils se sont bien dépensés. Le groupe reprend les riffs mythiques vers la fin de la première partie. D’abord « Rock the Night », l’une des chansons les plus entrainantes du groupes qui fait pousser des « Woh-oh, woh-oh » au public. Le chanteur court dans un sens et dans l’autre, les gratteux bougent de plus en plus en enchaînent avec « Days of Rock ‘n’ Roll », le tout sans décoiffer leurs permanentes qui n’ont pas changées depuis les années 80 (parce qu’ils le valent bien). Mais bien entendu, le morceau tant attendu vient à la fin de la première partie, au bout de presque une heure de concert : « The Final Countdown ». Alors que les claviers vont crescendo, le groupe se déchaîne tout autant que le public, enchaînant lancers de baguettes dans les airs, serrage de mains et encore et toujours les sublimes moulinets de perche de Joey Tempest. La foule entonne le refrain à tue-tête, et l’énergie relativement contenue par les spectateurs se libère enfin. En quasiment une heure (ce qui m’a positivement surpris pour une première partie), le groupe a trouvé un équilibre entre nouveautés et tubes planétaires, et a réussi à chauffer la salle à l’aide d’un son puissant et d’une performance impressionnante. Europe place la barre haute, et il allait être difficile pour Scorpions de faire mieux.
Setlist :
1. War of Kings
2. Hole in My Pocket
3. Superstitious
4. Ready or Not
5. Carrie
6. Last Look at Eden
7. Rock the Night
8. Days of Rock 'n' Roll
9. The Final Countdown
Scorpions
Et pourtant ! Après un une vingtaine de minutes à parler, admirer la bâche cachant la scène et à faire des blagues sur l’âge du groupe (c’est mesquin, je sais), Scorpions débarque sur scène. Ils attaquent bien entendu par une chanson de leur dernier album, à savoir « Going Out With a Bang ». Et là, quelque chose me dérange : le groupe est très statique. La qualité du jeu est géniale, mais les membres du groupe sont plantés dans le sol comme l’est un panneau de signalisation. Quelques chansons se suivent, y compris d’excellents titres comme « The Zoo » et un medley de chansons de leur début de carrière, mais à part quelques allers-retours de Rudolf Schenker sur la plateforme centrale, il ne se passe pas grand-chose … Heureusement, le groupe se réveille rapidement avec « We Built This House ». Le lyric-clip est diffusé sur les écrans, permettant à la foule de chanter avec le groupe. Ce dernier se met enfin à courir, sauter, bref, à réveiller les spectateurs. Un peu plus tard, après un medley de ballades dont « Send Me An Angel » que Klaus Meine dédicace aux victimes des attentats de Paris (il porte un drapeau français sur l’épaule), un sifflement bien connu se fait entendre, et ce n’est pas pour rien. Le groupe entame « Wind of Change », décrite quelques secondes plus tôt comme une « chanson d’espoir et de paix » par le chanteur. A ma grande surprise, quelques briquets s’allument çà et là, et le public chante plusieurs parties du morceau. C'est une vraie séquence d'émotion que nous fait vivre le groupe.
Après ça, assez de ballades, il est temps pour nos Allemands de revenir aux riffs aigus et aux refrains à scander tous ensemble. S’enchaînent alors les très bons « Rock ‘n’ Roll Band » et « Dynamite » où Rudolf et Matthias s’en donnent à cœur joie. Mais le meilleur reste à venir. La plupart des musiciens se retirent pour faire une pause, laissant James Kottak (le batteur) seul sur scène. La plateforme sur laquelle il se trouve commence alors à monter. Suspendu à une bonne quinzaine de mètres du sol, l’ami James se lance alors dans un solo de batterie époustouflant, martelant ses futs, provoquant headbanging, sauts et cris dans le public. Les pochettes de tous les albums du groupe d’affiche sur l’écran géant derrière lui sous forme de mosaïque.
Après ça, le début de la fin du concert se fait sentir. Le groupe enchaîne « Blackout » qui fait sauter les fans sur place, « No One Like You » et « Big City Nights », des tubes puissants ayant forgés la réputation du groupe. Le groupe vient sur la plateforme centrale pour être au plus près du public. Klaus Meine serre des mains, Rudolf réalise des déhanchés dont lui seul à le secret, le public est comblé. Et là, le groupe part. Petite discussion entre Michael, Victor et moi pour savoir quelles chansons vont sortir au rappel. Le groupe revient quelques minutes plus tard et entame bien sûr « Still Loving You », que beaucoup considèrent comme LA ballade du groupe. Le public forme une immense vague en balançant ses bras, l’émotion est palpable. Pour conclure en beauté, Klaus Meine se saisit d’un drapeau français tendu par un fan dans le public où figurent le logo, le dessin d’un scorpion et la mention « 50 ans », et le groupe se déchaîne une dernière fois pour « Rock You Like a Hurricane », probablement l’un des meilleurs titres du groupe. Après plusieurs remerciements, le groupe part définitivement, laissant derrière lui un public comblé.
Comment conclure mon premier live-report ? Simplement je pense. En disant que Europe et Scorpions ont tous les deux assurés, enchaînant tubes après tubes. Mon seul regret aura été de ne pas entendre « When the Smoke Is Going Down ». En tout cas, vu l’âge avancé des membres des deux groupes, je peux clairement dire qu’ils ont réalisé une performance grandiose, et je n’en attendais pas moins d’eux. Merci pour ce concert, on se reverra.
PS : Si vous me lisez les gars, merci à vous (Victor et Michael) pour m’avoir évité d’être tout seul et permis de passer une meilleure soirée !
Setlist :
1. Intro
2. Going Out with a Bang
3. Make It Real
4. The Zoo
5. Coast to Coast
6. Top of the Bill/Steamrock Fever/Speedy's Coming/ Catch Your Train
7. We Built This House
8. Delicate Dance
9. Always Somewhere/Eye of the Storm/Send Me an Angel
10. Wind of Change
11. Rock 'n' Roll Band
12. Dynamite
13. In the Line of Fire
14. Kottack Attack
15. Blackout
16. No One Like You
17. Big City Nights
Rappel :
18. Still Loving You
19. Rock You Like a Hurricane
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