Je ne suis pas allé souvent à la salle de l’Alternateur de Niort. Pour ainsi dire, je crois n’y être allé qu’une seule fois. L’endroit est franchement très sympathique, proposant aussi restauration et bar, on note toujours ces toilettes atypiques tapissées de pochettes de vieux vinyles ringards. Si je suis retourné dans cette ville, que je n’apprécie que peu, c’était aussi pour rencontrer une jeune formation composée par quatre suédoises, un concert unique, sans première partie. En tournée dans nos contrées, elles se sont laissées convaincre pour une date sur Niort. Elles été auparavant programmées sur Poitiers, au Cluricaume. Ayant manqué cette date, celle de Niort fut donc une seconde chance de voir des scandinaves produire sur scène un rock psychédélique très 70s.
MaidaVale
On peut voir dans “MaidaVale” une référence au quartier de londres du même nom, aussi appelé Venise Londonienne ou “Little Venise”, en référence à ses canaux. Le quatuor de filles est originaire lui de l’île de Gotland, situé en plein milieu de la Mer Baltique et a été formé en 2012. Très influencées par les scènes des années 60/70s, le projet se bâti autour d’une lignée revival, un peu dans la même démarche que leur compatriote “Blues Pills”. A l’Alternateur le public était essentiellement composé d’une population de classe moyenne, propre sur lui, bobo, autour des 30-40 ans. Pas un public d’aficionados ou d’amateurs de musique clairement affichés. On y initie même les enfants. La foule est convenue pour être sagement attentive et non vibrer au sens du rythme. Le nombre est présent, mais on déplore l’absence des fanas de musique rock voire metal, également très réceptif d’ordinaire à la nostalgie 70s, comme on voit aujourd’hui dans le doom metal, le hard rock, mais aussi le heavy metal. Qu’importe d’avoir un public moins consommateur (bières et merch’) ou moins réceptif. L’important pour les suédoises est de faire salle comble et de ne pas avoir l’impression de jouer devant quelques clopins.
“MaidaVale” a sorti un premier album récemment, “Tales of the Wicked West”, chez The Sign Records. La musique, on le découvrira lors de ce concert, est à situer entre “Led Zeppelin” et Janis Joplin. L’influence Janis Joplin est très présente chez la chanteuse, multipliant mimiques et danse dans la tradition de la scène rock beatnik. “Led Zeppelin” se retrouve dans le jeu de la guitariste. L’association est captivante. Ce n’est peut-être pas excentrique musicalement, ni au niveau technique de formations plus axées dans un rock psychédélique progressif, mais le souffle, l’énergie ne se perd à aucun moment. Le groupe fait preuve d’une absolue maîtrise malgré une légère timidité apparente. La chanteuse alterne parfois entre le micro, la percussion et des phases de transe lors des phases instrumentales. Les spectateurs semblaient ravis, et devant les applaudissements et avec beaucoup d’humilité, “MaidaVale” remercie chaleureusement cet accueil et enchaîne deux titres de rappel. La vague de revival 70s ne semble s’estomper. On pourrait croire qu’elle ne durera pas, qu’elle finira à force par nous gaver. Tout dépend avec quelle formation. “MaidaVale” perpétue très correctement et fidèlement la vague, sans faire de chichi et sans trop d’excentricité. Elle ne deviendra peut-être pas une grande formation, mais elle devient populaire, enchaînant, dates, tournées et bonnes impressions. Qui sait?
Set-List:
1. Intro / 2. (If You Want the Smoke) Be the Fire / 3. Heavy ? / 4. Find What You Love and Let It Kill You / 5. Nya (Pump) ? / 6. Dirty War / 7. Colour Blind / 8. Open Your Eyes / 9. Stanby Swing
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