Robert Francis
Si Robert Francis et ses comparses ont tout du look irlandais, c’est pourtant de Los Angeles qu’ils débarquent fraichement avec leur premier album signé chez une major : Before Nightfall. Un disque très folk, dont la ligne musicale sera rapidement démentie en live, lors d’une prestation privée au Baron (Paris).Car, c’est bien dans une ambiance rock que Robert Francis nous plonge, pendant ces petites quarante-cinq minutes, et devant un public trié sur le volet – ou plutôt, par une armoire normande taillée dans de l’ébène. Mais, une fois passée cette épreuve, l’on découvre une petite salle très intimiste de par sa configuration, mais également grâce à une ambiance feutrée où les lumières suggèrent plus qu’elles ne montrent.
En ce sens, le lieu est parfait pour Robert Francis qui offre un album très personnel et intime, bien loin de l’image que donne la ville du vice dont il est issu.
L’artiste est à l’image de sa musique ; on découvre un Robert Francis timide, impressionné par son public et pourtant très heureux d’être là, comme le montrent ses très nombreux sourires, à la fois reconnaissants et fiers.
Mais le groupe prend aussi le contre-pied en donnant donc une énergie nouvelle aux chansons, beaucoup plus rock et endiablées dans leur version live, où Robert Francis vit sa musique jusqu’au bout de ses bottes, tapant frénétiquement du pied ou s’agenouillant pour lancer un solo, à la façon d’un Hendrix.
Le reste des musiciens n’étant pas en reste, avec, notamment, un claviériste n’hésitant pas sauter derrière ses instruments et à plonger dedans, à la façon d’un Glenn Gould qui aurait voulu revisiter le rock contemporain. Cependant, c’est le bassiste qui portera d’énormes (immondes ?) lunettes à la manière du regretté pianiste.
Le groupe fera largement la présentation du nouvel album avec six titres dont « Nightfall », « Darkness » et « Junebug », et nous séduira avec une reprise des Rolling Stones, « Wild Horses ».
En définitive, l’on prend déjà rendez-vous pour le prochain concert de Robert Francis, et l’on espère que ce nouvel artiste saura conquérir le public français aussi aisément qu’il l’aura fait ce soir-là. Car, il s’agissait bien d’une découverte absolument délicieuse.
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