le Samedi 13 Octobre 2012, Le Pitchtime

Cour Supreme

Cour Supreme est de passage au Pitchtime petit
Bar restau sympa situé à Dourdan, Cour Supreme est le groupe au sein duquel
officient Judge Fredd musicien accompli et plume affutée car, depuis plus de 20
ans il est également testeur de guitares et autre matériels, Jean-Marc Palma
bassiste au gosier d’airain et last but not least Gilles Chevalier batteur
émérite.

Leur crédo ? Blues, Boogie et Rock n’
Roll pied au plancher. Pendant près de 3 heures les murs vont vibrer au son de
ces trois furieux, pas light show dantesque ni d’effets de la mort, juste une
setlist infernale, une rythmique rouleau-compresseur, de la sueur et du
feeling, BEAUCOUP de feeling.

D’emblée ils attaquent à bloc, le Judge
guitare type Explorer en main balance ses premiers Riffs et on n’a pas vraiment
le temps de comprendre qu’il faut s’accrocher parce qu’il n’y a pas de warm up
avec ces mecs ils sont à bloc d’emblée, un Cat Scratch Fever (Ted Nugent) nous
explose la calebasse ouvrant une brèche dans laquelle vont s’engouffrer
quelques reprises bien senties au hasard, Fortunate Son (Creedence Clearwater),
Shape I’m in (Arc Angels), Back in the night (Dr Feelgood) le tout sans quasi
temps mort.

De la sueur, du feeling et du gros son voilà
ce qui définira le mieux cette soirée, le groupe est soudé le Judge lâchant ses
Riffs et  ses notes de façon
compacte, faisant le con aussi, bien que très concentré, Jean-Marc tient la
basse comme un capitaine tient la barre en pleine tempête et en plus, il chante,
et sacrément bien l’animal.

Sans doute le plus surprenant des trois car sa
voix peut monter dans des registres assez haut ou au contraire descendre vers
des médiums graves avec une précision absolument irréprochable. Bluffant le
gars.

Gilles est le pilier, son jeu groovy et par
moments sec comme un coup de trique, est monumental, pas démonstratif, un
batteur à la Franck Beard, à la Ringo Starr voire à la Phil Rudd tous ces mecs
sont précis, justes et totalement au service des titres joués. Respect total
parce qu’il va tenir la route tout du long de ces presque trois plombes.

Un concert de ces mecs n’est pas vraiment d’un
ennui total, au milieu des reprises leur titres Runnin’ on the higway tellement
swampy qu’un Tony Joe White pourrait le revendiquer et My dog aux paroles
inénarrables et totalement Fun font mouche et puis bien sur, tous ceux qui
connaissent le Judge savent qu’à moins de l’enchaîner (et encore) ce gus va
partir en vadrouille.

Son secret ? Pas de jack sur sa gratte,
un émetteur qui lui donne toute latitude pour se balader dans la salle, jouer
devant les personnes présentes, traverser l’endroit de part en part sans jamais
se planter dans ces chorus, pas de doute, il sait y faire le bougre en plus,
comment ne pas avoir la banane face à ce mec, ces mimiques cette façon qu’il a
de bouger, sont uniques.

Les titres s’enquillent comme à la parade sans
que qui ce soit n’ait envie que cela s’arrête même si ils feront un court break
pour revenir encore plus fort jusqu’à ce que vers deux plombes du mat, le Boss
des lieux ne leur demande d’arrêter.

Cour Supreme nous replonge dans ce qui fait
l’essence même d’un concert, la simplicité, le feeling, un côté brut rassurant.
Trois mecs soudés sur scène chacun d’eux veillant sur l’autre des vannes entre
eux, une bonne humeur contagieuse et surtout, ils jouent dans des Bars, des
Bars restau, des endroits populaires quoi, difficile de ne pas penser à Dr
Feelgood figure légendaire définissant à eux seul le Pub Rock Anglais.

Si vous avez le Blues ou si justement vous ne
l’avez pas, allez voir jouer ces mecs une bière à la main, laissez vos emmerdes
à l’entrée et ouvrez-vous à leur musique si en sortant, vous ne foncez pas vers
un magasin de musique pour acheter une Les Paul et un Marshall, faudra vous
rendre à l’évidence : il n’y a pas de cure pour vous.