http://youtu.be/3Wme5_9MaFw
- Salut ! Le 30 septembre 2015, vous avez participé à la 20ème édition du festival Normandiebulle qui se tenait près de Rouen en Saine-Maritime en compagnie de deux autres groupes, à savoir King Biscuit et le Collectif Des Vibrants Défricheurs. L'événement vous a-t-il plu et est-ce que c'est une ambiance dans laquelle vous vous êtes retrouvés ?
Denis | A l'origine, on vient du rock'n'roll, donc on est plutôt habitués à faire des concerts où ça bouge dans des salles ou des clubs. Depuis deux ans, on côtoie la bande-dessinée, les salons du livre, on joue parfois dans des théâtres et des cinémas et effectivement, c'est une ambiance qui correspond au projet, qui nous plaît.
- Dans le cadre de ce festival, avez-vous fait des rencontres qui vous ont marqué en matière d'auteurs ou d'illustrateurs ?
Olivier | Sur Canteleu, je n'ai pas le souvenir, par contre, à Montargis, on a eu plus de contacts. C'est assez paradoxal mais on a fait une soixantaine de dates et finalement assez peu de festivals de BD, peut-être 10 ou 15 %. Même pour un groupe de rock comme nous, ça nous a ouvert à d'autres réseaux liés à la culture, au théâtre, au cinéma. Ce qui est intéressant, c'est qu'on a eu accès à un public qu'on n'aurait pas pu avoir avec une formation plus classique.
Denis | Il se trouve que la deuxième date du BD-concert, c'était Angoulême. Pour le coup, on s'est retrouvé propulsé dans le temple de la bande-dessinée et on a croisé quelques dessinateurs célèbres. Du coup, on se retrouve dans un univers où on est tous en train de s'observer un peu, de se poser des questions. De toute façon, partir vers des choses où t'es pas spécialement à l'aise au départ, ça te bouleverse un peu et ça te pousse à travailler différemment. Quand on compose et qu'on réfléchit à des chansons, il y a toujours quelque chose qui ressort des expériences qu'on a vécues, de l'actualité : c'est notre quotidien. Un musicien qui reste dans son local de répétition et qui ne bosse que ses propres compositions, je trouve que c'est dommage. Il faut sortir et aller voir ce qui passe ailleurs.
- En Novembre dernier, vous veniez d'officialiser la sortie du livre-disque qui de fait, réunissait le CD de la bande-originale en édition limitée chez l'éditeur Futuropolis ainsi que la BD réalisée par Rascal et Thierry Murat en 2013. Malgré tout, après cette aventure, comptez-vous préparer un éventuel troisième album ?
Olivier | On prend les choses comme elles viennent et pour l'instant, on essaie juste de les développer. On vient de terminer un nouveau projet de traduction en basque et donc on va aller conquérir un peu le territoire, c'est super. Tant qu'on est frais pour le faire et qu'on veut bien de nous, on continuera. C'est selon les envies.
Denis | Il faut aussi savoir que c'est quelque chose d'intemporel, c'est-à-dire qu'on peut très bien s'arrêter de tourner la BD-concert pendant trois ou quatre mois et si une date tombe, on pourra la faire au pied levé je pense car on connaît les morceaux par cœur.
- Donc si j'ai bien compris, vous faites vraiment le distinguo entre votre projet de BD-Concert et vos albums studios respectifs ?
Olivier | De fait, oui. C'est pas le même projet mais en revanche, c'est le même groupe avec deux personnes en plus. Ce qui est assez fort, c'est qu'on est vraiment arrivé à sortir de notre cadre.
Denis | Tu vois, quand on travaille sur un album, dès le départ, on se retrouve face à une page blanche et il y a tout à réaliser : musique, paroles, ambiances. Là, sur le BD-concert, on est partis du montage-film où l'histoire est déjà écrite. Elle défile devant tes yeux et en fait, tu t'adaptes et tu essaies d'apporter musicalement ce qui te paraît être le mieux pour accompagner le scénario. C'est un peu comme si l'histoire était un membre du groupe en plus. Sur un album studio, il y a systématiquement l'angoisse de te répéter, de faire toujours le même disque, de revenir sur tes bases. Ça va faire deux ans qu'on tourne sur ce projet de bande-dessinée donc on est à la bourre sur notre troisième album des Hyènes mais du coup, ça a rejaillit sur les compositions qu'on est en train de faire. C'est comme si demain, tu prenais ton enregistreur et que tu allais passer deux ans en Inde. Au moment du retour, inévitablement, ça t'auras changé.
- De la même manière que le projet Ligne De Front unissant le guitariste Serge Teyssot-Gay et le peintre Paul Bloas, sur ce spectacle, vous travailler votre musique et vos ambiances en fonction d'un univers visuel, en l’occurrence la BD. Comment vous est venue cette idée ?
Denis | Tout simplement, elle nous a été proposé par le dessinateur qui est venu nous voir pour mettre une de ses BD en musique. Au départ, on a tous été un peu interrogatifs parce qu'on se demandait comment faire une bande-dessinée en concert et puis il nous a expliqué tout le processus et que ça allait être monté comme un film d'animation. Ceci dit, ce n'est pas les personnages qui sont animés mais plu
Denis | A l'origine, on vient du rock'n'roll, donc on est plutôt habitués à faire des concerts où ça bouge dans des salles ou des clubs. Depuis deux ans, on côtoie la bande-dessinée, les salons du livre, on joue parfois dans des théâtres et des cinémas et effectivement, c'est une ambiance qui correspond au projet, qui nous plaît.
- Dans le cadre de ce festival, avez-vous fait des rencontres qui vous ont marqué en matière d'auteurs ou d'illustrateurs ?
Olivier | Sur Canteleu, je n'ai pas le souvenir, par contre, à Montargis, on a eu plus de contacts. C'est assez paradoxal mais on a fait une soixantaine de dates et finalement assez peu de festivals de BD, peut-être 10 ou 15 %. Même pour un groupe de rock comme nous, ça nous a ouvert à d'autres réseaux liés à la culture, au théâtre, au cinéma. Ce qui est intéressant, c'est qu'on a eu accès à un public qu'on n'aurait pas pu avoir avec une formation plus classique.
Denis | Il se trouve que la deuxième date du BD-concert, c'était Angoulême. Pour le coup, on s'est retrouvé propulsé dans le temple de la bande-dessinée et on a croisé quelques dessinateurs célèbres. Du coup, on se retrouve dans un univers où on est tous en train de s'observer un peu, de se poser des questions. De toute façon, partir vers des choses où t'es pas spécialement à l'aise au départ, ça te bouleverse un peu et ça te pousse à travailler différemment. Quand on compose et qu'on réfléchit à des chansons, il y a toujours quelque chose qui ressort des expériences qu'on a vécues, de l'actualité : c'est notre quotidien. Un musicien qui reste dans son local de répétition et qui ne bosse que ses propres compositions, je trouve que c'est dommage. Il faut sortir et aller voir ce qui passe ailleurs.
- En Novembre dernier, vous veniez d'officialiser la sortie du livre-disque qui de fait, réunissait le CD de la bande-originale en édition limitée chez l'éditeur Futuropolis ainsi que la BD réalisée par Rascal et Thierry Murat en 2013. Malgré tout, après cette aventure, comptez-vous préparer un éventuel troisième album ?
Olivier | On prend les choses comme elles viennent et pour l'instant, on essaie juste de les développer. On vient de terminer un nouveau projet de traduction en basque et donc on va aller conquérir un peu le territoire, c'est super. Tant qu'on est frais pour le faire et qu'on veut bien de nous, on continuera. C'est selon les envies.
Denis | Il faut aussi savoir que c'est quelque chose d'intemporel, c'est-à-dire qu'on peut très bien s'arrêter de tourner la BD-concert pendant trois ou quatre mois et si une date tombe, on pourra la faire au pied levé je pense car on connaît les morceaux par cœur.
- Donc si j'ai bien compris, vous faites vraiment le distinguo entre votre projet de BD-Concert et vos albums studios respectifs ?
Olivier | De fait, oui. C'est pas le même projet mais en revanche, c'est le même groupe avec deux personnes en plus. Ce qui est assez fort, c'est qu'on est vraiment arrivé à sortir de notre cadre.
Denis | Tu vois, quand on travaille sur un album, dès le départ, on se retrouve face à une page blanche et il y a tout à réaliser : musique, paroles, ambiances. Là, sur le BD-concert, on est partis du montage-film où l'histoire est déjà écrite. Elle défile devant tes yeux et en fait, tu t'adaptes et tu essaies d'apporter musicalement ce qui te paraît être le mieux pour accompagner le scénario. C'est un peu comme si l'histoire était un membre du groupe en plus. Sur un album studio, il y a systématiquement l'angoisse de te répéter, de faire toujours le même disque, de revenir sur tes bases. Ça va faire deux ans qu'on tourne sur ce projet de bande-dessinée donc on est à la bourre sur notre troisième album des Hyènes mais du coup, ça a rejaillit sur les compositions qu'on est en train de faire. C'est comme si demain, tu prenais ton enregistreur et que tu allais passer deux ans en Inde. Au moment du retour, inévitablement, ça t'auras changé.
- De la même manière que le projet Ligne De Front unissant le guitariste Serge Teyssot-Gay et le peintre Paul Bloas, sur ce spectacle, vous travailler votre musique et vos ambiances en fonction d'un univers visuel, en l’occurrence la BD. Comment vous est venue cette idée ?
Denis | Tout simplement, elle nous a été proposé par le dessinateur qui est venu nous voir pour mettre une de ses BD en musique. Au départ, on a tous été un peu interrogatifs parce qu'on se demandait comment faire une bande-dessinée en concert et puis il nous a expliqué tout le processus et que ça allait être monté comme un film d'animation. Ceci dit, ce n'est pas les personnages qui sont animés mais plu
tôt les décors. On retrouve aussi tout le langage emprunté au cinéma comme le zoom, le travelling, le fondu enchaîné : c'est très dynamique. La première fois qu'on a regardé le film sans aucune musique ni rien, dans le silence le plus total, on s'est dit qu'on pourrait peut-être en rajouter. Le parallèle n'est pas vraiment le plus juste mais c'est un peu comme si tu voyais un ballet de danse où il y a une atmosphère, une ambiance particulière qui se dégage. Là, c'est pareil : on a des personnages qui rentrent, la bagnole qui s'en va, le chien qui arrive, la nana etc...
- Est-ce que dans ce genre de représentations, vous laissez parfois place à de l'improvisation ou bien tout est "calculé" à l'avance ?
Olivier | De l'improvisation, pas tellement. On est lâches par rapport à l'interprétation parce que les morceaux sont structurés sauf que comme on travaille à l'image, il se peut qu'un soir, on joue plus lentement et qu'on se retrouve sérieusement à la bourre quand le thème change. On part après la bagnole... C'est une autre forme de communication. On a pas d'écrans près de nous avec un compteur qui tourne, c'est relativement souple. C'est une sorte de funambulisme !
Denis | Parfois, il y a des accidents, ça plante. Sur le dernier concert, on a eu une erreur qu'on a trouvée super et qu'on garde pour le spectacle de ce soir. On va essayer de la refaire aussi bien. Ça peut passer pour de la mauvaise foi, mais c'est bien réel. Au début, j'avais un peu peur, je me suis dit que j'allais finir par me lasser, mais pas du tout, il y a un certain équilibre. Dans une heure, on va jouer avec un écran gigantesque, mais parfois, on a pas la place de s'installer sur scène. C'est ce qui fait que chaque soir, on est mis en danger différemment et du coup, il n'y a aucune routine.
Olivier | Après, hormis le côté artistique, l'accueil du public depuis soixante dates nous conforte dans l'idée d'aller encore plus loin. C'est une très belle aventure avec beaucoup de partage et des retours enthousiastes. On arrive à transmettre l'émotion qu'on a envie de donner donc on est très fiers de ça.
- Justement, est-ce que ça ne vous dérange pas d'être dans l'ombre de la BD qui défile à l'écran alors que vous aviez plutôt l'habitude de promouvoir vos deux albums au devant de la scène et d'être les stars de la soirée si je puis dire ?
Denis | Non, parce que la volonté, c'était vraiment de se mettre au service des images et non pas le contraire. Le propos, ce n'est pas nous, c'est l'histoire. On est là pour se faire oublier. A la limite, quand on voit tous les gens qui sont rivés à l'écran et qui ne nous regarde plus, on se dit que c'est gagné. Et par chance, s'il y en a deux ou trois qui ont la bouche ouverte, c'est vraiment gagné. C'est pour ça qu'on joue dans le noir, c'est une volonté. Il n'y a pas de chant car le chant, c'est la lecture. Si on avait voulu briller au travers de nos plastiques, on aurait fait autre chose.
- Vous proposez également le spectacle version euskara sur certaines dates, en collaboration avec l'Atabal, l'Institut Culturel Basque ou encore la délégation à la langue basque de la ville de Biarritz. Pourquoi avoir fait ce parti-pris de proposer le BD-concert dans une autre langue ?
Olivier | Parce que déjà, quand on habite dans les Landes, ce sont un peu nos voisins et puis le fait est qu'il y a eu une réelle demande. C'est aussi une histoire d'amitié, d'envie et c'est une bonne occasion de s'ouvrir à un autre public. Des Français qui se font traduire en Basque, ça leur a fait plaisir.
Denis | J'ai toujours pensé que c'était une grosse connerie de ne pas respecter un peu plus la pratique des langues régionales. Dans le cas où on élimine le Français de notre langage, c'est justement une réaction au fait qu'on a empêché le développement et l'expression de ces langues régionales. Maintenant, si dans les collèges et les lycées, la seconde langue était une langue régionale avant qu'il y ait la possibilité de choisir Anglais, Espagnol ou Allemand, je trouverais pas ça choquant. De toute façon, pour la liberté d'expression des gens, il n'y a aucune raison de leur dire que la langue a des centaines d'années et qu'on va vous empêcher de la parler. Elle a le droit d'exister. Du coup, s'il y avait une traduction possible en Corse, j'en serai ravis, de même qu'en Anglais. C'est pas parce que une langue est pratiquée au niveau d'un pays qu'elle doit écraser tout le reste.
- Pour en revenir au fait que vous avez l'habitude de jouer dans des salles très différentes, j'ai pu lire que vous avez expérimenté la BD-concert dans une ferme en Belgique et même dans un moulin. Aimez-vous tant que ça vous retrouvez dans des lieux atypiques ?
Olivier | Oui, c'est une grande et magnifique ferme, le Biéreau, tout en bois. Il y a une cour intérieure avec une scène pour accueillir les concerts à l'intérieur. Pour le moulin, c'est une vieille usine de filature réhabilitée en salle de spectacle et en centre culturel. Ce sont des lieux magiques, insolites auxquels on n'aurait
- Est-ce que dans ce genre de représentations, vous laissez parfois place à de l'improvisation ou bien tout est "calculé" à l'avance ?
Olivier | De l'improvisation, pas tellement. On est lâches par rapport à l'interprétation parce que les morceaux sont structurés sauf que comme on travaille à l'image, il se peut qu'un soir, on joue plus lentement et qu'on se retrouve sérieusement à la bourre quand le thème change. On part après la bagnole... C'est une autre forme de communication. On a pas d'écrans près de nous avec un compteur qui tourne, c'est relativement souple. C'est une sorte de funambulisme !
Denis | Parfois, il y a des accidents, ça plante. Sur le dernier concert, on a eu une erreur qu'on a trouvée super et qu'on garde pour le spectacle de ce soir. On va essayer de la refaire aussi bien. Ça peut passer pour de la mauvaise foi, mais c'est bien réel. Au début, j'avais un peu peur, je me suis dit que j'allais finir par me lasser, mais pas du tout, il y a un certain équilibre. Dans une heure, on va jouer avec un écran gigantesque, mais parfois, on a pas la place de s'installer sur scène. C'est ce qui fait que chaque soir, on est mis en danger différemment et du coup, il n'y a aucune routine.
Olivier | Après, hormis le côté artistique, l'accueil du public depuis soixante dates nous conforte dans l'idée d'aller encore plus loin. C'est une très belle aventure avec beaucoup de partage et des retours enthousiastes. On arrive à transmettre l'émotion qu'on a envie de donner donc on est très fiers de ça.
- Justement, est-ce que ça ne vous dérange pas d'être dans l'ombre de la BD qui défile à l'écran alors que vous aviez plutôt l'habitude de promouvoir vos deux albums au devant de la scène et d'être les stars de la soirée si je puis dire ?
Denis | Non, parce que la volonté, c'était vraiment de se mettre au service des images et non pas le contraire. Le propos, ce n'est pas nous, c'est l'histoire. On est là pour se faire oublier. A la limite, quand on voit tous les gens qui sont rivés à l'écran et qui ne nous regarde plus, on se dit que c'est gagné. Et par chance, s'il y en a deux ou trois qui ont la bouche ouverte, c'est vraiment gagné. C'est pour ça qu'on joue dans le noir, c'est une volonté. Il n'y a pas de chant car le chant, c'est la lecture. Si on avait voulu briller au travers de nos plastiques, on aurait fait autre chose.
- Vous proposez également le spectacle version euskara sur certaines dates, en collaboration avec l'Atabal, l'Institut Culturel Basque ou encore la délégation à la langue basque de la ville de Biarritz. Pourquoi avoir fait ce parti-pris de proposer le BD-concert dans une autre langue ?
Olivier | Parce que déjà, quand on habite dans les Landes, ce sont un peu nos voisins et puis le fait est qu'il y a eu une réelle demande. C'est aussi une histoire d'amitié, d'envie et c'est une bonne occasion de s'ouvrir à un autre public. Des Français qui se font traduire en Basque, ça leur a fait plaisir.
Denis | J'ai toujours pensé que c'était une grosse connerie de ne pas respecter un peu plus la pratique des langues régionales. Dans le cas où on élimine le Français de notre langage, c'est justement une réaction au fait qu'on a empêché le développement et l'expression de ces langues régionales. Maintenant, si dans les collèges et les lycées, la seconde langue était une langue régionale avant qu'il y ait la possibilité de choisir Anglais, Espagnol ou Allemand, je trouverais pas ça choquant. De toute façon, pour la liberté d'expression des gens, il n'y a aucune raison de leur dire que la langue a des centaines d'années et qu'on va vous empêcher de la parler. Elle a le droit d'exister. Du coup, s'il y avait une traduction possible en Corse, j'en serai ravis, de même qu'en Anglais. C'est pas parce que une langue est pratiquée au niveau d'un pays qu'elle doit écraser tout le reste.
- Pour en revenir au fait que vous avez l'habitude de jouer dans des salles très différentes, j'ai pu lire que vous avez expérimenté la BD-concert dans une ferme en Belgique et même dans un moulin. Aimez-vous tant que ça vous retrouvez dans des lieux atypiques ?
Olivier | Oui, c'est une grande et magnifique ferme, le Biéreau, tout en bois. Il y a une cour intérieure avec une scène pour accueillir les concerts à l'intérieur. Pour le moulin, c'est une vieille usine de filature réhabilitée en salle de spectacle et en centre culturel. Ce sont des lieux magiques, insolites auxquels on n'aurait
pas pu avoir accès avec le groupe de rock des Hyènes il y a encore quelques années. Ça nous apporte un nouveau public qui nous découvre par ce biais-là alors qu'ils n'ont jamais entendu une guitare électrique de leur vie pour certains. Ça démystifie le côté "les rockeurs sont des vilains, ils font du bruit".
- Vous semblez être très concernés par l'éducation musicale des jeunes et leur façon de penser le spectacle vivant, la culture artistique. A votre niveau, quel est l'objectif de toutes ces rencontres et de ces sensibilisations avec le milieu lycéen ?
Olivier | Si on peut leur transmettre une envie, notre vision des choses, c'est déjà énorme. J'aurais été super con de dire non au BD-concert par manque de temps, on serait passés à côté d'une belle aventure.
Denis | Quand tu as un projet, que tu t'y accroches, c'est possible. C'est pas parce que t'es au pied de la montagne qu'il faut pas essayer de la gravir. A la fin de nos spectacles, on dit toujours que si vous avez des projets, des opportunités, des envies, saisissez-les maintenant pour ne pas avoir de regrets, d'amertumes. Au pire, tu te plantes.
- Du fait de la présence d'un violoniste et d'un harmoniciste, cela vous a-t-il incité à explorer de nouveaux genres ou à avoir une nouvelle approche de la musique ?
Olivier | Pas forcément. C'est quelque chose qu'on a choisi car l'ambiance de la BD l’exigeait. On retrouve de grands espaces, c'est un road-movie donc l'harmonica et le violon nous paraissait assez opportuns.
Denis | Je pars du principe que tout est possible. Peut-être sur le prochain album, je ne sais pas. Depuis le début des Hyènes, c'est un espace de liberté totale du point de vue des instruments et de la création. On a aucun contrat à remplir. Si demain, on veut aller jouer pour un concert caritatif ou filer un coup de main à une cause particulière, on peut le faire. Si demain, on décide de faire une tournée avec une section cuivres et un clavier, pourquoi pas.
- Y-a-t-il une raison particulière à ce que vous poussiez la distorsion encore plus loin que sur vos albums ?
Denis | C'est selon l'humeur du guitariste. Dans ce projet-là, chacun gère son instrument en tenant compte des compositions. Tout-à-l'heure, pendant les balances, Jean-Paul s'est demandé si c'était mieux de mettre la fuzz que la distorsion. On lui a répondu que si ça lui convenait mieux et que ça nous dérangeait pas, il n'y avait aucun soucis.
- Pour sortir un peu du cadre de la BD et de votre activité musicale à proprement parler, je voulais vous poser une question tout autre. Suite à la montée du Front National en France, depuis l'année précédente, il y a eu une seconde vague d'hymnes anti-FN comme c'est le cas avec « Je Suis Démocratie » de Tagada Jones ou encore « Quelque Part en France » de Luke. De fait, vous sentez-vous toujours aussi concernés par cet engagement politique dans la musique ou est-ce que pour vous, c'est du passé ?
Denis | L'engagement, on l'a en tant que citoyens, en tant qu'habitants de ce pays. La musique, c'est le vecteur qu'on a. On a la chance d'avoir un micro devant la bouche et un spot au-dessus de la tête et ça permet d'être un peu plus écouté. Après, ça fait maintenant des années et des années qu'on se bat contre ça et pourtant, ils progressent. Je pense que c'est une grande méconnaissance. On a des générations qui arrivent et pour qui le Front National est quelque chose de respectable alors peut-être que du coup, on aurait des gens pour qui la montée du nazisme est un phénomène tout à fait normal. C'est personnel, mais je suis un peu plus résigné maintenant. J'ai envie de dire à ces personnes que s'ils en veulent du FN, et bien qu'ils en bouffent ; la situation économique n'en sera que plus dramatique. Pour être un ennemi du Front National, c'est pas obligé d'être noir ou arabe. Le FN a des idées obtuses, fermées et rétrogrades. Si les gens veulent refermer leurs libertés et vivre un peu moins bien, laissez-les passer. Ce que j'ai retiré du combat perpétuel contre ce parti, c'est que ça ne sert à rien d'en parler, à part à le nourrir car ça le victimise davantage.
Olivier | Le fait est que si les élus politiques respectaient leurs engagements, on ne serait certainement pas là à en parler.
- Une dernière question. J'ai pu lire sur certains commentaires un clin d’œil potentiel adressé à François Hollande dans le titre « Je Suis Normal » issu de l'album « Peace and Loud » de 2012. S'agit-il d'une vérité ou d'une simple coïncidence ?
Denis | Le titre est sorti bien avant qu'il soit élu. Je sais pas ce qu'on pourrait lui dire à François Hollande si ce n'est que c'est dommage ou quel gâchis... C'est comme si t'avais une Ferrari et que tu roulais en deuxième...
- L'interview est terminée. Je vous laisse le mot de la fin si vous souhaitez vous exprimer, dire quelque chose.
Olivier | Bon appétit, à ce soir !
Denis | Et soyez forts !
- Vous semblez être très concernés par l'éducation musicale des jeunes et leur façon de penser le spectacle vivant, la culture artistique. A votre niveau, quel est l'objectif de toutes ces rencontres et de ces sensibilisations avec le milieu lycéen ?
Olivier | Si on peut leur transmettre une envie, notre vision des choses, c'est déjà énorme. J'aurais été super con de dire non au BD-concert par manque de temps, on serait passés à côté d'une belle aventure.
Denis | Quand tu as un projet, que tu t'y accroches, c'est possible. C'est pas parce que t'es au pied de la montagne qu'il faut pas essayer de la gravir. A la fin de nos spectacles, on dit toujours que si vous avez des projets, des opportunités, des envies, saisissez-les maintenant pour ne pas avoir de regrets, d'amertumes. Au pire, tu te plantes.
- Du fait de la présence d'un violoniste et d'un harmoniciste, cela vous a-t-il incité à explorer de nouveaux genres ou à avoir une nouvelle approche de la musique ?
Olivier | Pas forcément. C'est quelque chose qu'on a choisi car l'ambiance de la BD l’exigeait. On retrouve de grands espaces, c'est un road-movie donc l'harmonica et le violon nous paraissait assez opportuns.
Denis | Je pars du principe que tout est possible. Peut-être sur le prochain album, je ne sais pas. Depuis le début des Hyènes, c'est un espace de liberté totale du point de vue des instruments et de la création. On a aucun contrat à remplir. Si demain, on veut aller jouer pour un concert caritatif ou filer un coup de main à une cause particulière, on peut le faire. Si demain, on décide de faire une tournée avec une section cuivres et un clavier, pourquoi pas.
- Y-a-t-il une raison particulière à ce que vous poussiez la distorsion encore plus loin que sur vos albums ?
Denis | C'est selon l'humeur du guitariste. Dans ce projet-là, chacun gère son instrument en tenant compte des compositions. Tout-à-l'heure, pendant les balances, Jean-Paul s'est demandé si c'était mieux de mettre la fuzz que la distorsion. On lui a répondu que si ça lui convenait mieux et que ça nous dérangeait pas, il n'y avait aucun soucis.
- Pour sortir un peu du cadre de la BD et de votre activité musicale à proprement parler, je voulais vous poser une question tout autre. Suite à la montée du Front National en France, depuis l'année précédente, il y a eu une seconde vague d'hymnes anti-FN comme c'est le cas avec « Je Suis Démocratie » de Tagada Jones ou encore « Quelque Part en France » de Luke. De fait, vous sentez-vous toujours aussi concernés par cet engagement politique dans la musique ou est-ce que pour vous, c'est du passé ?
Denis | L'engagement, on l'a en tant que citoyens, en tant qu'habitants de ce pays. La musique, c'est le vecteur qu'on a. On a la chance d'avoir un micro devant la bouche et un spot au-dessus de la tête et ça permet d'être un peu plus écouté. Après, ça fait maintenant des années et des années qu'on se bat contre ça et pourtant, ils progressent. Je pense que c'est une grande méconnaissance. On a des générations qui arrivent et pour qui le Front National est quelque chose de respectable alors peut-être que du coup, on aurait des gens pour qui la montée du nazisme est un phénomène tout à fait normal. C'est personnel, mais je suis un peu plus résigné maintenant. J'ai envie de dire à ces personnes que s'ils en veulent du FN, et bien qu'ils en bouffent ; la situation économique n'en sera que plus dramatique. Pour être un ennemi du Front National, c'est pas obligé d'être noir ou arabe. Le FN a des idées obtuses, fermées et rétrogrades. Si les gens veulent refermer leurs libertés et vivre un peu moins bien, laissez-les passer. Ce que j'ai retiré du combat perpétuel contre ce parti, c'est que ça ne sert à rien d'en parler, à part à le nourrir car ça le victimise davantage.
Olivier | Le fait est que si les élus politiques respectaient leurs engagements, on ne serait certainement pas là à en parler.
- Une dernière question. J'ai pu lire sur certains commentaires un clin d’œil potentiel adressé à François Hollande dans le titre « Je Suis Normal » issu de l'album « Peace and Loud » de 2012. S'agit-il d'une vérité ou d'une simple coïncidence ?
Denis | Le titre est sorti bien avant qu'il soit élu. Je sais pas ce qu'on pourrait lui dire à François Hollande si ce n'est que c'est dommage ou quel gâchis... C'est comme si t'avais une Ferrari et que tu roulais en deuxième...
- L'interview est terminée. Je vous laisse le mot de la fin si vous souhaitez vous exprimer, dire quelque chose.
Olivier | Bon appétit, à ce soir !
Denis | Et soyez forts !
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interview réalisée par Hacktivist
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