Par rapport au précédent «
Book of Days », où ils n’étaient que quatre, les Psychedelic Furs sont revenus à une formation plus enrichie, toujours auteurs et compositeurs de l’intégralité de leurs chansons : Richard Butler, John Ashton, Tim Butler, Joe McGinty, Knox Chandler et Don Yallech. Le producteur, Stephen Street, est connu pour avoir travaillé, entre autres, avec les Smiths et
New Order, en parfait accord avec les mélodies de titres comme « In My Head », «
Until She Comes », « Tearing Down » et « Get a Room », à la fois sobres et harmonieuses, d’une voix qui se fait toujours plus grave et plus rassurante quand elle veut conclure. Même si l’on entend du synthétiseur et des percussions un peu partout, et que les guitares semblent parfois en retrait, un morceau tel que « Better Days » s’approche du hard rock, et va même plus loin dans ce sens que les chansons de «
Book of Days ». Plus bariolé que son prédécesseur, allant de la modernité aux allusions médiévales, «
World Outside » parvient néanmoins à fédérer ses couleurs dans un projet rigoureux, qui présente l’intérêt de suivre une voie médiane entre
Joy Division et
New Order, mieux que ces derniers ne l’avaient fait (car on est pratiquement au même niveau d’inspiration que la version de « Temptation » figurant sur « Substance 1987 », et ce pendant un album entier, sacrée performance mine de rien), au prix d’un hommage tacite au son de Peter Hook, perceptible à certains moments d’ « All About You ». Le tout sonne très rock dans l’ensemble, avec une identité à part qui dépasse cette seule comparaison. «
World Outside » atteint l’excellence autant que «
Book of Days », à la fois proche et différent.
D. H. T.
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