White Light Generator

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18/20
Nom du groupe Crippled Black Phoenix
Nom de l'album White Light Generator
Type Album
Date de parution 17 Mars 2014
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. Sweeter Than You 02:13
2. No! (Pt.1) 03:51
3. No! (Pt.2) 09:45
4. Let's Have an Apocalypse Now! 05:47
5. Black Light Generator 05:47
6. Parasites 05:23
7. _______ 01:46
8. Northern Comfort 06:05
9. Wake Me Up When It's Time to Sleep 05:22
10. Caring Breeds the Horror 04:15
11. You'll Be Murdered 05:08
12. We Remember You 08:58
13. A Bright Tomorrow 06:33
Bonus Tracks
14. Now You're Gone 04:47
15. Self Seeking Man 04:20
Total playing time 1:19:39

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Crippled Black Phoenix


Chronique @ Mr4444

14 Avril 2014

Émotionnellement puissant et empli d’une douloureuse finesse, une expérience unique et incroyable

La dénomination de « Super Groupe » est l’une des créations les plus casse-gueule qui soient. Concrètement, qu’est-ce qu’un Super-Groupe ? Il s’agit de plusieurs musiciens de groupes reconnus s’associant afin de créer une sorte d’œuvre ultime. Sauf que, très différemment de leurs groupes respectifs, cette réunion souffre d’une pression parfois encore plus énorme, tenant du fait que des musiciens aussi émérites n’ont probablement pas le droit de se planter au vu de leurs talents. Ainsi, il est assez rare d’avoir des formations vraiment reconnues et/ou intéressantes.

Justin Greaves (Electric Wizard, Iron Monkey…) et Dominic Aitchison (Mogwai) se sont associés il y a plus d’une dizaine d’années pour créer ce Crippled Black Phoenix, Super-Groupe britannique ayant accueilli en son sein un line-up en perpétuel mouvement au gré des sorties d’albums, avec notamment des membres des groupes cités au-dessus, mais également de Portishead, Teeth Of Lions et bien d’autres. La nouvelle mouture du groupe, « White Light Generator » se voit ainsi agrémentée d’un ensemble de musiciens à la carrière intéressante, avec, parmi la bonne dizaine de figurants, Daniel Änghede (Heart Of Black Science) à la guitare et au chant, Ben Wilsker (Mutagenocide) à la batterie ainsi qu’une bonne variété avec la pianiste Daisy Chapman, le claviériste Mark Furnevall et encore d’autres.

Décrire la musique de Crippled Black Phoenix est extrêmement complexe. Grossièrement, nous décrirons cela comme du Post-Rock Progressif tartiné de nappes Psychédéliques, offrant également un panel très important de styles et pouvant associer des grandes valeurs comme Marillion, Pink Floyd ou encore Sigur Ros sous une même bannière. Ce « White Light Generator » est un disque long et complexe, pouvant se segmenter en deux parties bien distinctes. Nous allons donc en toute logique ouvrir avec « Black Light », constituant les six premières pistes…

« Sweeter Than You » et son ambiance Country acoustique, la voix ronde et chaude de Daniel et son ambiance Com-Boy Grungy n’est pas annonciatrice de la tornade à venir. La doublette « No ! » se lance. Que dire… Tout est parfait, le dosage entre le chant, la guitare et les discrètes notes de piano, le démarrage soudain avec ces lourdes frappes et cette basse omniprésente et surtout ce chant. Dans une retenue aérienne, Daniel distille ses lignes avec aisance et simplicité, placé comme écho et résonnant dans cette ambiance confortablement mélancolique. Limpide et fondue dans sa progression, la seconde partie offre une ambiance mélodique et céleste, lancé par des chœurs divins et une progression majestueuse, emmené entre des arpèges calmes ou plus saturés sans trancher la poésie sonore créée par le groupe.

Mais cette ambiance ne durera qu’un temps. « Let’s Have an Apocalypse Now ! » lance une rythmique Stoner et mécanique, des chœurs militaires en fond pour offrir quelque chose de plus martiale à l’ambiance. L’ambiance est très lourde, écrasante et répétitive, la voix hypnotisante et les musiciens usant de boucles sombres et lourdes, presque indus. La noirceur prendra un nouvel élan sur « Black Light Generator » - titre, rajoutant une touche de Doom au Stoner ambiant - entre rythmique métronomique et voix plus solennelle, abusant toujours de ces cadences pesantes, cognant avec frénésie en désaccordant le rythme de plus en plus jusqu’à la lenteur angoissante de « Parasites ». Inquiétante et magnétisante, orné d’éclat rock tout en maîtrise, on se retrouve tête basse sur ce chant des plus lents offrant un panel de sensations déprimantes du plus bel effet, nous enfonçant encore et toujours dans une torpeur infinie…

Puis un homme prend la parole sur une piste sans nom, uniquement accompagné de sonorités sombres et éloignées, robotisant sa voix de plus en plus. Et la « White Light » fut.

« Northern Comfort » débute en trombe, mais ce n’est qu’une impression. Le piano dicte la mélodie, la voix se fait mélancolique et douce, quelques arpèges délicats, une batterie en retenue… Si aérien et étonnant, même quand le rythme s’accélère, il ne perd pas cette aura atmosphérique et prenante, relayé à la perfection par des voix aériennes, offrant une prière étrange et attirante. La « White Light » n’est pas porteuse de bonheur, mais uniquement de quelque chose de plus serein, malgré cette importante mélancolie ambiante. La surprenante « Caring Breeds the Horror » tranchera la mélancolie de son atmosphère western-rock, usant encore de structures hypnotisantes, répétitives et désabusées, s’enfonçant encore plus dans la mélancolie et se faisant suivre de « You’ll Be Murdered », acoustique saccadée et Country Rock, gardant toujours cette patte cinématographique et calme, offrant une digne bande-son d’un nouvel Ennio Morricone, épique et aérien, somptueux et subtil.

Mais le cœur de cette deuxième partie réside dans son ambiance transpirant d’une forme de sérénité mélancolique, ceci se ressentant à la perfection le temps de la délicate « Wake Me Up When It’s Time to Sleep ». Éthérée et douce, la jolie voix de Daisy accompagne les arpèges atmosphériques avec retenue. Le piano prend encore les premières places sur « We Remember You », toujours dans cette atmosphère aérienne et mélancolique, apposant solo et cuivre, approfondissant la beauté du tout par quelques notes plus électriques et des montées d’intensités judicieusement disséminées çà et là. La vaporeuse ballade Folk « A Bright Tomorrow » spatiale et étouffé, poussant la mélancolie à son paroxysme sur une ambiance étouffée accompagné de son duo de chant réverbéré à outrance clôturera ce grandiose album…

À moins d’avoir les deux pistes bonus, ne bouleversant pas la donne. « Now You’re Gone » restera dans cette même atmosphère mélancolique, douce pendant un temps et accélérant judicieusement les choses pour en faire une véritable et sublime ballade. « Self Seeking Man » et son continuel échange de voix offrira un puissant moment d’émotion, groovy et dansant.

Profond, limpide, émotionnellement puissant et empli d’une douloureuse finesse, « White Light Generator » est une expérience unique et incroyable. Sous la forme d’un disque exigeant et troublant, Crippled Black Phoenix construit encore et toujours sa propre identité, immaculée de la richesse des multiples membres ayant un jour gonflé les rangs de cette superproduction anglaise. Construisant un disque très réfléchi et offrant une immersion de chaque instant, tournant autour d’un patchwork de genres et refusant l’octroi d’une quelconque étiquette, ce nouvel album est un disque des plus inspirants, à même de plaire à tout un chacun par son riche contenu qu’il conviendra d’explorer avec parcimonie.

2 Commentaires

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Bloodorn - 14 Avril 2014: En général, CBP propose une musique de qualité, et ça semble être à nouveau le cas ici :)

Toutefois, il faut aussi reconnaître qu'il a la fâcheuse tendance à pécher par excès d'ambition. Par exemple, la 2ème partie de "200 Tons of Bad Luck" sabote littéralement un album qui contient dans sa première partie une série de titres éblouissants. Ou encore "The Crafty Ape" qui tourne à l'asphyxie générale. Dommage, là aussi les bonnes compo' ne manquent pas pourtant. C'est tout le problème de CBP : il ne sait jamais quand il faut s'arrêter.

Néanmoins, je ne manquerai pas de prêter attention à ce nouvel album, car, malgré toutes ses exubérances et ses péchés d'orgueil, CBP reste un groupe digne d'intérêt.

Merci pour la chro :)
Mr4444 - 15 Avril 2014: Je confesse ne pas avoir tout écouté de ce groupe ! Mais j'ai très souvent eu de très bonnes impressions, tout album confondu, et il est vrai que parfois, ils ont tendance à se laisser un peu trop aller dans les expérimentations.

Mais sur ce point-là, je trouve cet album plus "sobre", quand bien même les titres sont quand même plutôt longs, c'est plus souvent basé sur des boucles que sur des changements de rythme. Je trouve que ça donne un sentiment dramatique beaucoup plus puissant.

Les différences entre les deux moitiés de l'album sautent vraiment au visage entre une première moitié plus sombre et étouffante et une seconde beaucoup plus aérienne, légère et mélancolique.

En tout cas, c'est un réel coup de cœur, pour moi !
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