Liste des groupes Hard-Rock Def Leppard Viva ! Hysteria

Enregistré durant les shows du 29 et du 30 Mars au Hard Rock Hotel and Casino de Las Vegas, ce nouveau Live des Anglais de Def Leppard pose d'emblée une question embarrassante: pourquoi diable sortir un tel opus alors que le précédent était, lui aussi, la retranscription d'un enregistrement en public? Joe Elliott et ses complices auraient-ils perdu la raison, ou pire l'inspiration, pour nous proposer ainsi, coup sur coup (à deux ans d'intervalle tout de même. Def Leppard oblige.) deux opus similaires?

Regardons donc de plus près.

Le premier disque est consacré à l'excellent Hysteria qui est joué dans son intégralité. La prestation de cette partie sera simplement agrémenté de deux titres, Rock of Ages et Photograph (Pyromania (1983)). Il est intéressant de noter que l'ensemble des versions présentes ici extraites de l'album de 1987 seront fidèles à celles paru originellement. Point d'intro pour Hysteria, d'extension pour Rocket et de variantes dans l'entame de Pour Some Sugar on Me donc. Le seul petit écart que le groupe se sera permis concerne God of War où les Britanniques auront voulu rendre hommage à leur ami, et comparse, Steve Clarck, disparu tragiquement en 2010, en y ajoutant une intro jouée par le défunt.

Essentiellement axé sur le début de cette période où le groupe dut se contraindre à abandonner plus franchement encore que sur un Pyromania où l'on sentait déjà poindre une certaine musicalité plus travaillée, ce Rock, Hard Rock, délicieusement sauvage au profit d'une musique moins organique, moins spontanée et, en un sens, moins primaire, il n'est pas certain que les adeptes originels féru de ces premières œuvres soient séduit par ce disque. C'est cependant celui où il est le plus à l'aise puisque c'est maintenant le sien depuis plusieurs décennies.

Le second disque de ce manifeste, quant à lui, explore ces temps anciens où le quintette de Sheffield composait avec exaltation des titres exaltés qui lui valurent de faire parie de l'illustre nouvelle vague du Heavy Metal anglais (NWOBHM. New Wave Of British Heavy Metal). Excepté quelques titres plus "contemporains" (Action (Retro Active (1993), Undefeated (Mirrorball: Live & More (2011)), Promises (Euphoria (1999)) et Slang (Slang (1996))), l'ensemble des chansons de cette deuxième partie seront, en effet, issus des albums couvrant la période allant de 1980 à 1983 (High'n'Dry (1981)) et Pyromania (1983)). Ces pistes seront ici interprété par Ded Flatbird, une formation prétendument Irlandaise qui n'est autre que Def Leppard lui-même. Ce collectif composé de Booty Ruben aux chants, Linkin Twain et Chingy Chapman aux guitares, de Camp Out à la batterie et de Fleetwood Beck à la basse affirme être le plus grand cover-band du monde des Anglais. A moins que ce ne soit Def Leppard lui-même qui est la plus célèbre formation de reprises des Gaéliques. En janvier 2013 son vocaliste a annoncé leur séparation et a déclaré qu'il allait désormais se consacrer à sa carrière solo afin d'explorer d'autres horizons artistiques tels la musique Baroque, le Jazz et la Fusion Reggae afin de les incorporer à son art.

Pour revenir à la seconde partie de ce Viva Hysteria !, bien sûr, eu égard aux contraintes technique imposée par le matériel du batteur Rick Allen et eu égard, aussi, à la volonté de Def Leppard de maîtriser à l'extrême ce son excessivement peaufiné, il ne faudra pas s'attendre à retrouver ici exactement la même fougue que celle d'autrefois. Il serait cependant mensonger de dire que ces pistes ne parviendront pas à nous séduire tant elles gardent encore suffisamment de cette magie d'antan et de cet enthousiasme pour nous satisfaire. Et comment ne pas l'être à l'écoute de Waysted, Stagefright, Mirror Mirror (Look into my Eyes), Rock Brigade, On Through the Night, Let It Go ou Another Hit and Run?

Parlons également de Good Morning Freedom. La présence de cette chanson entrainante au feeling Rock Boogie issue de la session On Through the Night et paru sur la face B du single Hello America, est suffisamment inédite pour susciter l'étonnement.

Comme à son habitude, soucieux de soigner les moindres détails, Def Leppard nous proposera aussi de découvrir cet effort sous la forme d'un bel objet combinant CD et DVD. Sur la version vidéo de ce plaidoyer, il sera donc possible de retrouver l'intégralité des titres présents sur la version uniquement audio plus un medley acoustique (regroupant Where Does Love Go When It Dies, Now, When Love and Hate Collide, Have You Ever Needed Someone So Bad, Two Steps Behind) ainsi que quelques bonus.

Ce Viva Hysteria !, in fine, est donc un très bon album et n'est pas, de surcroît, à être envisagé comme une réplique de son prédécesseur, et ce même si l'on pourra trouver quelques titres sur les deux albums (le groupe ayant fait l'effort de faire un tri intelligent), mais bel et bien comme un excellent complément.