Un Monde pour Soi

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17/20
Nom du groupe Prohom
Nom de l'album Un Monde pour Soi
Type Album
Date de parution 11 Fevrier 2013
Style MusicalRock Electronique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Comment Lutter 03:42
2. L'Encre au Bout des Doigts 03:23
3. Madâme Canaille 04:20
4. Dis-Toi 03:29
5. Au Coin des Rues (Ft. Carmen Maria Vega) 03:45
6. Je Voudrais Que Tu Sois Morte 03:30
7. A Quoi Me Fier 03:20
8. Quand Reviendras-Tu 03:27
9. Un Mot sur Tes lèvres 04:15
10. Demande-Moi 03:41
11. Mon Âme Or 04:14
12. Un Monde pour Soi 07:09
Total playing time 47:15

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Prohom


Chronique @ Mr4444

18 Fevrier 2013

Un album extrêmement mature, apaisant, aérien, entre ombres et tristesses et lumière et joie

Phillipe Prohom fait partie de ces artistes en mouvement perpétuel, cherchant encore et toujours une nouvelle source d’inspiration à épuiser en nouvelle composition. La carrière de Prohom a véritablement débuté en 2002 avec son album éponyme. Un monde électronique régi par une énergie rock. En 2004, « Peu Importe », album Rock-Electro, remplis d’efficacité et de puissance offre à Prohom son rayon de soleil. Une immense tournée de 650 dates pour ces deux albums, un rythme intense qui va pousser le groupe à exploser.

La suite va être plus laborieuse… Après avoir rompu avec son label, Philippe va sortir son troisième album en 2007, « Allers-Retours », plus introspectif, comme « un voyage qui parle au corps ». Mais ce voyage parlera moins que l’époque Rock des deux premiers albums. Les médias ne répondront pas vraiment présent, et le public sera moins enthousiaste qu’à l’époque des « Ca Oublie d’Aimer ». Les années suivantes, la disparition de François (batteur et ami de Prohom), l’EP de renaissance « La Vie Sans » en 2009… Autant d’aventures, d’expérience et de tristesse qui vont aider Prohom à forger son nouvel album : « Un Monde pour Soi ».

Dans une certaine forme d’un retour aux sources, cet album sera en grande partie électronique. Une électronique poignante, envoutante… Souvent relayé par un piano ou une batterie, parfois par des flûtes, des guitares, des basses… Un album extrêmement mature, apaisant, aérien, entre ombres et tristesses et lumière et joie.

Les années passent, mais Prohom ne perd pas sa verve textuelle. Dès le titre introducteur « Comment Lutter », son électro sombre, pressante, son instrumentation arrivant progressivement, sa guitare aérienne… La voix de Philippe, toujours grave, parfois dure, mais agréable à l’oreille, lance ces vers et ces proses dans un français adéquat, qui s’adapte parfaitement à la musique. Loin d’un Saez et de ces mots crus (mais efficace, la plupart du temps), les textes de Prohom offrent une approche plus poétique à la bouillie ambiante qu’est le monde d’aujourd’hui. Dans la même idée de chanson engagés, nous pouvons relever l’impeccable « À Quoi me Fier ? ». Entièrement électro, elle appose une atmosphère saturée et malsaine du plus bel effet, la voix de Prohom semblant partagé entre l’essoufflement et la peur.

Mais au-delà de l’engagement personnel, cet album semble surtout avoir était créé pour sortir la tristesse et la peine de Philippe et celle se trouvant en chacun de nous. Encore très électronique, même si l’on peut s’imaginer sans mal une guitare aux accords discrets, « L’Encre au Bout des Doigts » est un morceau très intéressant, l’histoire de ce que chaque artiste nomme l’inspiration, celle qui vient, celle qui s’absente, celle omniprésente, celle débordante. Un sujet rondement et talentueusement amené. Carmen Maria Vega apporte une jolie dose d’émotion sur la balade « Au Coin des Rues ». Profondément reposante, entre batterie planante et guitare ambiante, le charme opère dès les premiers chantés entre eux deux.

Il y a beaucoup d’amour dans cet album. L’amour que l’on voudrait voir revenir, tout d’abord. « Quand Reviendras-Tu » est assez basique sur ces paroles, belle, mais simple. La musique n’est pas inoubliable non plus… Entièrement électronique, atmosphère planante, quelques notes de claviers presque enfantines sur son ambiance. « Dis-Toi » est dans la même veine textuelle, convaincre l’autre personne qu’elle a tort. La musique, une électro en réverbération et résonnance, un ensemble extrêmement aérien et dansant. Difficile à appréhender, mais efficace sur la durée. Puis il y a « Demande Moi ». La guitare bien mise en avant, nous avons ici affaire à un vrai bon morceau de Pop-Rock, groovant et entraînant à souhait, la voix de Prohom est excellente tant son groove s’adapte excellemment bien à l’ambiance, le break piano-basse est épatant. Nous aussi on voudrait bien de l’amour, si c’est toujours aussi dynamique !

Puis à bien regarder, il y a surtout de l’amour triste, celui qui brise sévèrement, comme il en existe trop souvent aujourd’hui… « Un Mot Sur Tes Lèvres » dépend les pensées d’une personne jouant avec les sentiments d’un autre, Prohom étant l’amoureux face à une indifférente. Titre très particulier, celui-ci joue sur un duo de guitares, acoustique et « funky ». Un mélange détonant, bien agencé avec l’électro remuante du morceau. « Mon Âme Or » est un morceau sublime. Une batterie discrète pour accompagner cette atmosphère solennelle, une voix reposante. Un morceau épique, montant de plus en plus dans cette intensité dramatique sublime… « Il est l’heure de faire la mort, mon âme or »…

L’amour se vit à deux. Par conséquent, la seconde personne a toute son importance dans une relation qui échoue… Pour Prohom, il s’agit de vider son sac sur ces personnes. « Madame Canaille » dessine le portrait d’une personne belle en apparence, mais détestable en profondeur. La basse est en prédominance ici. Rapide et très grave, l’ambiance y est oppressante, les claviers et violons rendent l’atmosphère encore plus sombre, la guitare pousse davantage l’auditeur vers cet univers glauque. Les confidences d’un homme tuant verbalement. Confidence sur le titre qui sert de premier single à cet album, au nom évocateur : « Je Voudrais Que Tu Sois Morte ». Étrangement détaché dans sa façon de parler, Prohom parle presque avec indifférence de son envie de voir cette personne morte. La batterie, lente, est puissante et sourde, accompagnée idéalement d’un piano simple, mais efficace.

Long de plus de sept minutes, « Un Monde pour Soi » clôture l’album avec talent. L’ambiance électronique alterne efficacement entre rythmiques aériennes sur les refrains, plus pesante sur les couplets. Les riffs tout en répétition de la guitare imposent une dose de massivité bienvenue et efficace. La conclusion, entre le pur électro-rock d’un côté et la voix off décrivant l’amour dans sa forme la plus pure est très intéressante.

Avec ce quatrième album, Prohom marque un pas décisif dans sa carrière en semblant être libre à 100% dans ses compositions. Plus électronique, rock quand il faut, poétique et envoutant, « Un Monde pour Soi » est un album entièrement assumé par Philippe Prohom, dans lequel son histoire se ressent à chaque vers et ne peut que nous toucher de son émotion.

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