Turn of the Tide

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16/20
Nom du groupe Barclay James Harvest
Nom de l'album Turn of the Tide
Type Album
Date de parution Mai 1981
Labels Polydor
Style MusicalRock Progressif
Membres possèdant cet album35

Tracklist

1. Waiting on the Borderline 03:44
2. How Do You Feel Now ? 04:50
3. Back to the Wall 05:12
4. Highway for Fools 03:16
5. Echoes and Shadows 05:00
6. Death of a City 03:50
7. I’m Like a Train 05:23
8. Doctor Doctor 05:33
9. Life Is for Living 03:40
10. In Memory of the Martyrs 07:59
Total playing time 48:27

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Barclay James Harvest


Chronique @ barkley08

18 Fevrier 2015

Encore une pépite dans l'escarcelle du combo britannique!

La bataille fait rage entre les groupes prog rock en ce début des années 80. La concurrence est donc sévère pour le groupe à l'instar des Camel, Supertramp, The Alan Parsons Project et autres Dire Straits, ELO ou Mike Oldfield. Mais, sans trembler le moins du monde, le trio britannique continue à tracer sa route, tel un vaisseau amiral. Il a même déjà prévu la contre offensive à l'aune de cet opus. Fort de la succession de ses illustres précédentes productions, le groupe n'a pas faibli dans la puissance de ses compositions pour nous octroyer sa première oeuvre des années 80. Difficile de se démarquer pourtant suite à un fondant "Gone to Earth" (1977), à un flamboyant "XII" (1978) et à un imparable "Eyes of the Universe" (1979). Quels sont les arcanes de cette nouvelle mouture qui pourraient nous rallier à sa cause?

Le trio britannique, originellement composé du guitariste et chanteur John Lees, du bassiste et chanteur Les Holroyd et du batteur Mel Pritchard, a requis cette fois les talents du claviériste Colin Browne et du saxophoniste Kevin Mc Alea. La formation ainsi constituée offre un travail de cohésion instrumentale remarquable ainsi que quelques parties techniques bien menées. On reconnaît l'empreinte prog rock du groupe, associée à la richesse de ses mélodies et à la subtilité de ses textes. Ce qui n'est pas sans rappeler le style des Moody Blues. De plus, la qualité des arrangements est de mise ainsi que celle des harmonies d'ensemble. On remarquera aussi une présence accrue des claviers par rapport aux guitares, eu égard aux opus antérieurs du combo. C'est là une marque de l'évolution de la signature orchestrale de nos compères.

On est déjà interpellé par la pochette, celle-ci proposant un artwork original, mettant en regard une vision apocalyptique de notre planète et une certaine idée de la modernité. Et ce, sous l'égide de l'observation d'un papillon (l'emblème du groupe) voletant librement en surplomb de ce théâtre de désolation. On éprouve dès lors l'irrépressible envie d'aller explorer ce qui se cache derrière cette spectaculaire mise en bouche. On y décèle une galette généreuse de près de cinquante minutes sur lesquelles s'égrainent les dix plages de l'opus. A quel dessein peut-on alors se préparer ?

Le groupe a effectué une synthèse de ses travaux, avec un supplément de modernisme dans ses notes, répondant ainsi davantage à ce qu'un public des années 80 est en mesure d'attendre. Moins technique que ses premiers albums, aussi immersif que ses récents prédécesseurs, il s'en démarque néanmoins par ses lignes mélodiques un poil plus épurées, ses accords plus immédiatement accessibles, une dynamique plus affirmée et maîtrisée et des soli aux claviers plus nombreux et tout aussi bien inspirés qu'auparavant.

Si le combo a diversifié ses ambiances, il a su préserver son identité prog sur plusieurs titres. C'est ainsi que Les Holroyd, de sa voix claire, nous embarque sur l'hypnotique "Echoes and Shadows". Des perles de pluie au piano en guise d'introduction nous invitent à pénétrer graduellement au coeur de couplets sulfureux et de refrains flamboyants. L'impact des suites de notes distillées par le mellotron est total et finit par aspirer la partie vocale dans son sillage. De son côté, John Lees nous a concocté une splendeur à l'instar de l'outro "In Memory of the Martyrs". Cet envoûtant morceau à la progressivité instrumentale immersive rappelle le morceau culte "Hymn", si l'on s'en réfère au toucher de guitare en slide dispensé par un John au top de sa forme. Les arrangements au synthé nous donnent le sentiment d'évoluer dans un bain orchestral aux doux remous. Sur une rythmique plus entraînante, le serpent synthétique nous fait littéralement vibrer sur le hit "Life Is for Living". La partie vocale assurée par Les, cette fois encore, atteint sa cible, celle de nos émotions. Les magnifiques arpèges au clavier sont omniprésents et assurent aux refrains une customisation de premier ordre. Ce titre nous inciterait même à esquisser quelques pas de danse, notamment sous l'impact des lumineuses reprises rythmiques et vocales. Bref, la magie opère à chaque dièse, à chaque bémol.

Par ailleurs, les passages incluant une rythmique pop ne manquent pas non plus à l'appel. L'exercice s'avère d'ailleurs tout aussi réussi, à commencer par l'entame "Waiting on the Borderline", agréablement mis en voix par Les et rythmé par le délicat toucher de batterie de Mel. De leur côté, les parties aux claviers, assurées par Colin, font mouche. Un beau solo tout en finesse nous est même proposé par le maestro. Ainsi, les couplets comme les refrains sont fondants. Aussi, on comprend que la sauce prend déjà d'entrée de jeu. On ne reste pas non plus de marbre face à l'harmonieux et invitant "Back to the Wall". Couplets et refrains sont habilement mis en lumière par Les. Les plaines orchestrales abondent en mélodicité et en vibes de bon aloi. En outre, on assiste à un couplage claviers et batterie de grande ampleur, soutenu en arrière-fond par une guitare opportune. Enfin, "Doctor Doctor", composé par John, offre une rythmique pop syncopée, sur une nappe synthétique originale. Là encore, les couplets, et surtout les refrains, sont loin de laisser l'auditeur indifférent.

Parfois, le groupe se plaît à accélérer la cadence par des instants plus rock. C'est surtout John Lees qui s'y colle sur ces compositions. On y trouve un énergique "Highway for Fools", aux couplets impactants tout comme les refrains, sublimes comme souvent. Des riffs rondelets ainsi qu'un piano en filigrane sur les refrains se font entendre. On nous octroie également des breaks bien mis en oeuvre et un joli solo de guitare. Même ambiance pour "Death of a City" où une guitare grincheuse associée à un beau picking nous embarque dans une mouture dynamique. Un break inattendu, à la manière de Pink Floyd, nous cale au creux de quelques notes vocales éthérées.

Les moments plus soft n'ont pas été oubliés, loin s'en faut. John d'abord, sur la ballade d'une rare splendeur "How Do You Feel Now ?", se fait bourreau de nos âmes. En effet, ce slow enchante à la fois par la sérénité de son ambiance et les reprises tout en douceur qui s'infiltrent dans nos pavillons. Un solo au saxo achève de nous convaincre de la teneur éminemment romantique de cette plage. On est assurément sous le charme de ce moment de félicité. Pour sa part, Les a décoché une ballade progressive aux jolies notes perlées. "I'm Like a Train" cultive les belles nuances et une flamboyance progressive où l'instrumentation se pare de ses plus beaux atours. C'est à l'unisson instrumental et vocal, en finalité, que s'achève ce titre à l'épaisse et chatoyante couverture synthétique. Un morceau à savourer sans modération.

On ressort de l'écoute de cet album ravi d'avoir joui de somptueuses pistes s'enchaînant sans failles et aux finitions soignées. On est bien dans la lignée de "Eyes of the Universe" et de "XII", avec une poussée d'adrénaline supplémentaire. De plus, la distribution des titres a été bien pensée, alternant les passages rock et les ballades, tout au long de l'opus. On aurait cependant souhaité un ou deux morceaux de plus ainsi qu'une présence un peu plus affirmée à la guitare chez John. Mais, pour le groupe, l'heure n'est plus à la démonstration technique mais à la captation d'un auditorat élargi.

On conseillera cet album à tous les amateurs de prog rock et bien sûr aux fans du groupe. L'adhésion s'opère quasiment instantanément et on remet le couvert sans soucis. Digne héritier de ses aînés, ce disque fait partie des incontournables d'une cd-thèque rock qui se respecte. Pour le trio britannique, l'aventure continue donc sereinement.


1 Commentaire

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Rellum - 22 Fevrier 2015: Ah BJH.... pop, soft-rock, prog??? C'est un peu tout cela à la fois, mais cela reste vachement bien à découvrir.
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