10 ans que nous n’avions plus rien de nouveau à nous mettre entre les oreilles de la part de
Journey, depuis le pourtant excellent "
Raised on Radio". Bien que la période ne soit pas très porteuse pour le Hard FM et l’Aor, la légende nous revient malgré tout avec son line-up mythique, celui qui officiait sur "
Escape" et "
Frontiers", Ross Valory et Steve Smith formant à nouveau la section rythmique, ce dernier ayant cependant officié sur quelques titres de "
Raised on Radio". Voilà donc un retour qui fait plaisir en pleine période grunge, et qui passe tout près d’un coup de maître.
En effet, la première partie de cet opus est tout simplement époustouflante ! Toutes les qualités de
Journey sont en effet réunies sur une série de titres passant d’un Hard FM digne de l’époque "
Frontiers" ("
Message of Love" qui n’est pas sans rappeler "Separate Ways", "One More"), à un Aor dynamique au refrain imparable ("
If He Should Break Your Heart", "Forever In Blue"), en faisant un détour par la ballade irrésistible ("
When You Love a Woman", un sommet du genre), alors que "Castles Burning" est d’une puissance rare dans le style. Voilà donc tous le talent de
Journey résumé en 6 titres qui semblent faire un incontournable de ce nouvel opus.
Malheureusement, même si elle ne recèle pas de titres intrinsèquement faibles, la suite ressemble à une lente descente vers des horizons bien moins accrocheurs. En effet, le quintet US y enchaîne les titres calmes qui finissent par laisser l’attention se distraire et il faut attendre "
Can’t Tame The Lion" pour nous sortir de la torpeur dans laquelle nous nous étions doucement glissés à l’écoute des multiples ballades ("Don’t Be Down On Me Baby", "When I Think Of You", "Easy To Fall") et autres mid-tempi ("Still She Cries"). Et si la fin de l’album réussit à légèrement relancer l’intérêt, il est trop tard pour rattraper le sentiment de gâchis née de ce qu’il est commun d’appeler un 'ventre-mou'.
Voici donc un opus qui aurait facilement pu trôner parmi les meilleures productions de
Journey s’il avait était raccourci de 3 ou 4 titres. Ceci est d’autant plus dommage que les excellents morceaux qui le composent partiellement ne pourront être défendus sur scène. En effet, alors que les autres leaders du groupe (Schon et Cain) font le forcing pour rapidement lancer une tournée,
Steve Perry décide de quitter le combo, considérant qu’il a besoin de plus de temps pour récupérer de problèmes de santé. Il sera alors suivi par Steve Smith, ce dernier déclarant que '
Journey n’est pas
Journey sans
Steve Perry'. Malgré cette fin en queue de poisson, il est cependant conseillé de ne pas passer à côté d’un début d’album de très grande classe.
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