Trente-six minutes, douche comprise :
Nous sommes en 2009, toute la France est envahie par le Rock outre-Manche et
outre-Atlantique. Toute ? Non ! Un petit groupe breton résiste encore
et toujours à l’envahisseur. Son nom ?
The Craftmen Club.
Coup de chance, leur club n’est pas privé et tout le monde est invité à se
prendre une bonne tranche rock avec
Thirty
Six Minutes. Faites entrer la résistance.
The Craftmen Club semble être
perdu entre une ruée vers l’Ouest avec sa musique typiquement country/rock, et
rock’n roll purement anglo-saxon. « To The Surface » n’est qu’un
préliminaire calme à la tempête rock’n roll qui va s’abattre sur les oreilles
des pauvres auditeurs non-habitués à une déferlante bretonne. Une vision noire,
sublime, agressive du Rock actuel bien moribond ; voilà ce que propose
Thirty Six Minutes. Un batteur
mitraillant ses futs à la vitesse d’un TGV, une guitare en saturation jusqu’à
plus soif et une basse totalement autiste, suivant le rythme qu’elle seule a
envie. Voilà pour résumer le programme de ces trente-six minutes dans les bas
fonds de la musique rocailleuse. Pour rajouter du bon goût au tout, The Craftmen Club a décidé de
n’entrer dans aucun clou. Se permettant de mettre du banjo dans leur son ça et
là, d’intégrer quelques samples discrets, et même quelques sons synthétiques
dans la dernière chanson (instrumentale) « The Death Song ».
Le vocaliste, qu’on pourrait surnommer « Le Hurleur Sans Foi Ni Loi »,
envoie le bousin façon violence non-contrôlée. Du cri, du cri, toujours du cri,
donné dans un micro en version « haut parleur ». Le résultat est un
grain très particulier. Même si les détracteurs pourront dire que le chant
semble monotone, il est parfaitement audible entre les cris, et s’enchaine
parfaitement tout en faisant corps avec cette musique complètement folle qu’est
celle de The Craftmen Club.
Steeve prend ici le risque du chant français sur plusieurs chansons.
Malheureusement, aux yeux de nombreuses personnes, le chant français et le Rock
sont tel un Mosh Pit dans une guinguette, totalement impossible… Quoique ?!
Bon, et au final, toutes ces guitares saturées, ces cris hors de tout
contrôle, cette batterie, cette basse, ils sont produits comment ? Eh bien,
avec un son crade, mais pas tellement finalement. The Craftmen Club semble proposer une musique plus « casual »
avec un son plus aseptisé que précédemment – ou peut-être ont-ils compris le
fonctionnement d’une table de mixage ?! Peu importe, le son gardant un
léger grain bien dégueulasse inhérent aux anciennes productions, même si
celui-ci est moins marqué. Evolution vers un son plus doux ? Réponse à la
prochaine production.
Après trente-six minutes de grimpette au rideau, il est temps de redescendre
sur terre. Court mais intense,
Thirty
Six Minutes est un petit missile envoyé pour nous secouer les fesses
(pas d’allusion malsaine). The
Craftmen Club a donc créé un très bon album de Rock’n Roll barré, à
mettre dans tous les orifices (auditifs, mais était-il utile de le
préciser ?).
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire