Partis en 1995 d'un album éponyme devenu culte (notamment grâce aux titres
Lump, Naked & Famous, ...), Les Presidents Of The United States Of
America poursuivent tranquillement leur petit bonhomme de chemin, sans pression, sans inquiétudes. Leur album II, tout aussi excellent que le premier, est né l'année suivante. Depuis, c'est tous les quatre ans qu'une production sort sous leur bannière (sans compter la compilation
Pure Frosting), ce qui est une durée assez raisonnable pour sortir une bombe à tous les coups (ou presque). Presque car
Love Everybody, sans être mauvais, commençait à tourner en rond (j'avoue ne pas connaître
Freaked Out and Small - enfin, pas encore! - paru en 2000). Il restait des tubes, comme toujours, de la bonne humeur à la pelle, mais l'ensemble ne présente qu'un album de rock US comme il y en a des milliers, et un son plus moderne (les guitares surtout) qui contraste avec le style quelque peu désuet du groupe.
These Are the Good Times People va remédier à ce léger inconvénient de bien belle manière. Mixed Up Son Of A Bitch ne rassure pourtant pas quant à la qualité du disque. On a l'impression que le groupe nous l'a déjà pondue par le passé. Alors, oui, elle est entraînante, mais la touche avance rapide démange méchamment. Ô joie, Ladybug part sur d'autres terrains. On sent quelques relents de l'album précédent, mais dès le solo on se croirait revenu au bon vieux temps, et ça fait du bien! Dave Dededer chipote à sa gratte avec un plaisir communicatif et apporte des touches tantôt blues, tantôt jazzy.
Vont suivre deux morceaux contenant l'essence de ce qui fait cette cuvée 2008 : Sharpen Up Those Fangs et More Bad Times. La guitare électrique est reléguée au second plan (ne vous inquiétez pas, elle reste loin de disparaître), au profit de l'acoustique. Étonnement, les morceaux ne perdent pas en puissance mais en gagnent presque! L'instrument choisi est parfait pour insuffler la joie dans les compos, l'effet est irrésistible, et loin de se contenter de cela les trois américains se permettent la présence occasionnelle d'une trompette doublée d'un piano (Sharpen Up Those Fangs) du plus bel effet. More Bad Times est peut-être bien LE tube du cd, rythme enlevé, refrain imparable, et une douce mélancolie toujours empreinte de cette aura positive comme si l'on nous disait que ''de toute manière on s'en fout parce que ça ira mieux demain!''. Il semble évident qu'il est impossible de déprimer sur cette galette.
On pourra tomber également sur quelques morceaux en demi-teinte (dont celui qui ouvre le disque), pas forcément mauvais mais qui ne sont tout simplement pas aussi aboutis que les autres (So Lo So Hi - dont certains accents sont empruntés à Offspring -, Rot In The Sun ou encore Warhead). Pas de quoi gâcher le plaisir, ces petits bémols passeraient presque inaperçu puisqu'ils sont entourés de petites merveilles : Truckstop Butterfly, morceau country porté par un sublime solo d'harmonica, Loose Balloon qui fait à nouveau intervenir cette mélancolie touchante, Flame Is
Love, bluesy à souhait et mouvementé (mini solo de batterie, retour de la trompette, basse omniprésente, performance vocale simplement excellente et plus recherchée que d'habitude, bons riffs de gratte électrique, solo de guitare sèche,... Impressionnant et inventif.), Poor Turtle dans la pure tradition du groupe et le titre final, Deleter, assez éloigné de ce que les Presidents nous servent d'habitude,
Chris Ballew innove définitivement avec son chant sur cet album (plus imposant) et c'est d'autant plus nécessaire sur cette chanson où il partage ses lignes vocales avec une chanteuse afro-américaine pour un rendu au succès assuré, plus proche de la soul music.
Sans conteste un bon moment, affichant une certaine diversité et un souci de sincérité envers le public. L'aficionado du groupe appréciera sans aucun doute, les autres pourraient bien faire une belle découverte. Avec l'espoir que les prochaines années voient la sortie d'un nouvel opus toujours aussi prolifique, bonne continuation aux Presidents Of The USA et en attendant ... Let's rock!
17/20
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