Je pense pouvoir affirmer que jamais aucune sommité de la Pop n’aura a ce point joué au « Yoyo » avec ses fans durant quelques 4 décennies. Voilà de quoi nous faire pester, tant TEARS FOR FEARS (avec ou sans Curt smith) aura toujours su proposer une musique de grande qualité aux détours de ses 7 albums studio (
The Tipping Point inclus).
Rabiboché au début de notre nouveau millénaire, et le temps d’un unique album, Curt Smith et Roland Orzabal n’avaient toute fois su contenté que partiellement ses plus irréductibles aficionados. La faute à un album d’humeur beaucoup trop posé/tranquille sur sa durée, mais plus encore bien trop emprunt de références liées au 4 garçons de Liverpool. Certes, on connaissait l’admiration de Orzabal pour les BEATLES, mais s’en était a un point ici qu’on flirtait pas endroits outrageusement avec le plagiat pur (« Who Killed
Tangerine ? » en tête). Quoi qu’il en soit, et malgré les qualités indéniables d’
Everybody Loves a Happy Ending, au nom des plus évocateurs, rien ne laissait espérer ou présager d’un quelconque retour de ce duo d’orfèvres quelques 20 ans après son clap de fin. Seulement voilà, et contre toute attente, il est bien là ce septième et tout nouvel album des TEARS FOR FEARS, même si paru en 2022 dans anonymat médiatique des plus assourdissant. Rien d’étonnant me direz-vous.
Si lors de sa toute première écoute l’album ne m’avait guère emporté, sachez qu’il tourne durablement sur ma patine depuis.
La première chose qui saute à nos oreilles, en plus de nous rassurer, c’est évidemment la signature vocale à nulle autre pareille de Roland Orzabal. A 60 ans passé, l’homme n’a absolument rien perdu de sa superbe. Du côté du song-writing, là aussi il y a de quoi être pleinement rassuré, tant la complicité des deux musiciens renoue ici pleinement avec ce qui avait jadis bâti en grande partie son succès.
Outre sa grande diversité de climats,
The Tipping Point est aussi et assurément un disque s’inscrivant totalement dans notre époque, de part sa production. De ce point de vue, on peut imaginer que certains d’entre vous soient amenés a regretter la grandiloquence d’une production telle que celle qui figurait sur l’inégalable de
The Seeds of Love (1989) ou regretter l’aspect plus ouvertement Rock des deux albums que sont
Elemental et Raoul and the King of
Spain. Mais si effectivement les guitares ne sont plus aux avant-postes sur un tel disque, réduire la qualité de l’œuvre en question à ce seul aspect serait faire preuve d’une bien piètre ouverture d’esprit. Car ce qui prédomine ici, loin de toutes autres considérations, c’est bien la force créative totalement retrouvée du duo durant ces quelques 45 minutes de « Pop classieuse ».
Hormis l’évidente similitude rythmique de son impeccable morceau titre avec celle de « Everybody Want to Rules the World »), l’album peut se targuer d’offrir à chaque piste de quoi se réjouir d’un tel retour en grâce sans jamais céder à la tentation ou tentative maladroite du copier/coller de son back catalogue. Au diable donc les références passées, laissez vous juste un peu de temps pour assimiler toutes les nouvelles trouvailles mélodiques concoctées pour ce Tipping Point à la fraîcheur tout bonnement inespérée.
J’ajouterai également que, loin donc de se reposer sur ses acquis, TFF ose plus que jamais s’aventurer sur des terrains qu’on ne lui connaissait pas. La douceur de certaines mélodies étant ainsi contre balancée par des titres pesants, à l’instar de « No Small Thing » ouvrant l’album, ou d’un robotique et plutôt menaçant « My
Demons » tout à fait redoutable. L’instant d’après, c’est à un très émotionnel « Rivers of Mercy » de venir prendre le relais, avant que Orzabal et Smith ne nous rappellent à quel point ils sont tout aussi doués pour nous redonner le sourire aux détours de l’imparable «
The Tipping Point » et de la doublette « Master Plan » et « End of Night » (du KEANE en puissance !). Le duo clôturant son disque par un tout aussi addictif « Secret Location », en guise de titre bonus, et qui, en des temps aujourd’hui bien reculés, aurait lui aussi fait un carton plein sur les ondes du monde entier, avec son groove et sa mélodie chant absolument irrésistible.
Après un tel retour en grâce, il n’y a plus qu’à espérer que ce TEARS FOR FEARS là ne nous refasse pas le coup d’une aussi longue attente en nous offrant une suite au moins équivalente dans quelques temps. C’est a souhaiter en tout cas !
A l'époque de la sortie du disque, je m'étais dit que ce serait bien de jeter une oreille dessus, ça fait une piqûre de rappel ! Merci pour ta chronique !
Comme vous cher JED, je ne me suis pas précipité pour aquérir ce nouveau disque des TFF. 20 ans après se serait "forcément moins bien" m'étais-je dis. La surprise n'en est que plus grande aujourd'hui. L'album tourne chaque jour sur ma platine, et s'en est a un point que s'en est presque déraisonnable.
J'espère que vous prendrez le même plaisir que moi à son écoute. Merci en tout cas de votre intérèt porté à ma chronique.
PS: Salutations à Mr Manhatan.
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