En 1995, la britpop émerge,
Oasis devient un vrai phénomène et remet la britpop ou pop anglaise au gout du jour. A ce moment là, beaucoup de groupes de rock anglais vont se voir intégrer dans cette vague.
Blur n’y échappe pas, et ses racines punk semblent être passées sous silence, ce qui ne manque pas d’agacer ses membres. Le groupe sort donc cette année là A Great Escape, moins post-punk indé que son prédécesseur, une marque de concession? Pas tellement, le rock de
Blur évolue mais conserve son mordant et sa vivacité, avec ce brin de pop anglaise tout de même, déjà audible dans
Parklife.
Tout est présent dans
The Great Escape, des hymnes pop rock aux titres les plus étranges, le groupe met le paquet sur tout ce qu’il sait faire et le fait bien. Les hymnes sont tout de suite identifiables,
Country House (dont les paroles semblent être une critique d’
Oasis justement) et
Charmless Man sont les 2 titres qui accrochent le plus, dans une britpop assez libre, des airs plaisants sans être lassants, bref 2 très bons titres. Dans le même genre, le groupe propose aussi Mr. Robinson’s Quango et It Could Be You, encore une fois c’est incontestablement de la britpop, mais
Blur y ajoute sa touche personnelle, notamment grâce à la voix de Damon Alborn reconnaissable entre 1000. Évidemment, les chansons plus calmes sont aussi présentes, comme la très bonne Best Days ou encore la très (et peut-être trop) séduisante
The Universal. Les mélodies sont plus présentes, avec le joli refrain, tout y est. Jusque là, A Great Escape suit le parcours d’un album de pop anglaise assez classique, mais
Blur est capable de passer à la vitesse supérieure en faisant rejaillir d’un coup ses origines punk avec le survitaminé Globe Alone (sorte d’ancêtre de la fameuse Song 2). A la fois mélodique et puissant, Globe Alone booste vraiment l’album et lui donne une pêche supplémentaire que l’on ne retrouve chez aucun autre groupe de britpop. L’utilisation des claviers permet aussi au groupe d’élargir ses horizons musicaux, avec un
Stereotypes presque psychédélique, avec quand même le style
Blur très présent. On trouve aussi un titre assez curieux, Top
Man, pop certes, mais avec un chant parlé et une décontraction musicale assez étonnante. Mention spéciale à Fade Away, anomalie heureuse de l’album, en effet c’est bien du reggae que le groupe nous joue là, avec un refrain inoubliable, l’un des meilleurs titres de l’album.
Voilà donc comment on peut jouer de la bonne pop anglaise sans tomber dans le piège de la mélodie facile,
Blur est avant tout un groupe de rock indé et le fait savoir, et peut aussi se lâcher et faire ce qu’il veut, ce qui donne un album très varié, parfois surprenant, et surtout qui s’affranchit du côté lassant de certains autres groupes du même style. Grâce à cet album le groupe va gagner la confiance de l’auditoire rock et livrer par la suite des albums de plus en plus variés, montrant la grande capacité du groupe à sortir des limites de son style.
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