Les membres de
Three, combo New-Yorkais, sont de retour avec leur nouvel et néanmoins cinquième opus, intitulé «
The End Is Begun ».
Dans la famille « Groupes pénibles à chroniquer » je voudrais
Three... Bonne pioche ! Dés le départ, il est rudement compliqué d'arriver à définir la sphère dans laquelle œuvre le groupe tant sa musique est déroutante. Après plusieurs écoutes, il faut bien avouer que cela reste toujours aussi compliqué !
La première partie de l'album est de loin la plus intéressante.
Three joue un pop-progressif dont l'ensemble paraît, aux premiers abords, très étrange mais qui dévoile son réel intérêt par la suite. Imaginez plutôt : 2 guitares, une électrique et une acoustique à égale proportion et tout aussi importante l'une que l'autre ; un batteur qui n'hésite pas à baisser la tête et à montrer son savoir-faire à la double ; un bassiste omniprésent, sans qui l'album serait fadasse ; des percussions parsemées par-ci, par-là, sans oublier les arrangements modernes au synthé. A ceci ajoutez un chanteur doué, extraverti, très pop-rock, œuvrant plutôt dans le style d'
AFI ou autre
Billy Talent, qui n'hésite pas à jouer au maximum de son organe, allant jusqu'à pousser sa voix comme le fait
Prince (ou The Artist... je ne me rappelle plus comment il faut l'appeler aujourd'hui). Le cocktail paraît déjà suspect... Quand tout ce beau monde se met à interpréter des titres dont la structure musicale est tout aussi surprenante, la magie opère et l'on obtient cette fatidique touche très prisée à notre époque : l'originalité !!! Arpèges rapides à la guitare acoustique accompagnées d'un chant planant, suivi d'une rythmique basse/batterie ultra costaude et ultra heavy pour finalement retomber sur un couplet dont le chant très pop-rock est en déphasage complet avec le reste ou encore rythmiques ultra décousues, proposant des breaks inattendus dans des styles tout aussi étranges, sont les ingrédients de cette sauce musicale détonante, au goût voluptueux et délicat.
A noter le bon boulot de Joey qui trouve toujours LA mélodie ou l'effet de voix qu'il fallait à cet instant précis et surtout le jeu de batterie hallucinant et hyper travaillé proposé par Gartdrumm.
Tout cela serait fantastique et mériterait une note exemplaire, mais voilà... seulement 4, voire 5 titres sont de cette stature. Le reste de l'album propose un pop-rock mélodique, très à la mode, orienté « Djeuns », qui n'a pas franchement sa place sur ce site. La voix du chanteur trouve alors le contexte qui lui convient le mieux, le coté progressif disparaît peu à peu en amenant avec lui cette petite étincelle d'originalité... Dommage. Finalement, voir le label « Metal Blade record » estampillé sur le dos de la pochette est vraiment surprenant et le style risque d'en surprendre plus d'un.
Quelle tristesse que tout l'album ne possède pas la carrure de titres tels que «
The End Is Begun », « Battle Cry » ou « My Devided Falling », cela aurait été une trop bonne surprise. Non pas que le pop rock interprété par
Three soit mauvais, loin de là, mais on change radicalement de style, de catégorie d'auditeurs et le terme « métal » n'est plus franchement compatible. Il faudra tout de même jeter une oreille au prochain album, voir si le groupe n'a pas finalement décidé d'abandonner purement et simplement le pop-rock pour s'adonner pleinement au pop-prog. L'espoir fait vivre...
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