The Dirt of Luck

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16/20
Nom du groupe Helium
Nom de l'album The Dirt of Luck
Type Album
Date de parution Avril 1995
Labels Matador
Style MusicalNoise Rock
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Pat's Trick
2. Trixie's Star
3. Silver Angel
4. Baby's Going Underground
5. Medusa
6. Comet"9
7. Skeleton
8. Superball
9. All The X's Have Wings
10. Oh The Wind and Rain
11. Honeycomb
12. Flower of the Apocalypse

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Helium


Chronique @ melpo

17 Octobre 2017

Richesse instrumentale et délires sonores caractérisent le son de Hélium

1993, les Etats-Unis et le reste de l’Occident viennent de rentrer dans la conflagration Grunge. A Seattle, Pearl Jam, Nirvana et autre Alice in Chains on sorti leur œuvre maîtresse. C’est aussi les débuts du rock industriel et du stoner, alors que le rock « indé » a trouvé sa voie avec Sonic Youth et surtout les Pixies. Ces derniers sont d’ailleurs de Boston comme le groupe Hélium.

On sait peu de choses de Helium, outre une durée de vie assez courte (1992 à 1997), le groupe n’a pas marqué le marché du disque et les ventes sont restées assez modestes. Pourtant, dès ses premiers pas et son premier LP, Hélium avait reçu un accueil critique assez favorable. Curieux démarrage pour ce groupe qui connaît d’entrée de jeu des problèmes de line-up, puisque pas moins de trois de ses membres fondateurs quittent l’expérience avant même la sortie du premier album pour laisser la place à un trio conduit par la talentueuse Mary Timony qui officiera dans différents groupes pour finalement conduire aujourd’hui une carrière solo. Mary Timony a d’ailleurs sorti en 2017, 30 ans après la fin de l’expérience Helium, une compilation qui montre qu’elle n’a pas complètement abandonné son héritage. Helium est également l’une des premières expériences de Ash Bowie (sans lien familial avec la star), l’un des fondateurs de Polvo, groupe appartenant à la sphère du math rock.

L’allusion à Pixies en début de chronique n’est pas tout à fait un hasard. Ainsi l’influence des Bostoniens se ressent pas seulement dans l’origine géographique, mais aussi dans les choix musicaux de Hélium qui prend le coté bruitiste de cette formation. Le jeune groupe a également été cherché ses influences dans le grunge en alternant, sur certains morceaux, des rythme lents avec un son métal. Mais l’un des aspects essentiel de cette musique est l’utilisation d’instruments variés et la présence d’un « tumulte sonore » qui s’intègre parfaitement à l’ensemble et qui donne finalement si ce n’est une dynamique, une certaine cohérence. Certains riffs sont métalliques au sens propre du terme puisqu’ils se veulent bruitistes et même industriels. De nombreux extraits ont un fond sonore grave, sale et distordu alors que la mélodie s’appuie sur toute une batterie d’instruments qui jouent sur les aigus. On a donc un contraste entre un riff presque agressif au son très post punk ou industriel, et une voix fragile accompagnée d’instruments qui jouent davantage sur les sons aigus. Mary Timony n’est visiblement pas une chanteuse à voix, en tout cas elle ne le montre pas sur cette production. La chanteuse joue bien plus sur la fragilité, voire même sur son coté faussé. L’écoute n’est pas toujours facile car le coté bruitiste et ses riffs agressifs viennent contrebalancer les mélodies qui pourraient presque parfois être plus « consensuelles ». Le ton général est fataliste, voire parfois triste, interrompu par des coups de colère. Les paroles, parfois un peu hermétiques renforcent le coté grave de cet album.

En rentrant davantage dans les détails, on peut retrouve l’utilisation des bruits dans des morceaux comme "Médusa" ou "Flower of the Apocalypse" ou encore dans l’excellent "Baby’s going underground", un de mes extraits préférés qui a su intégrer une variété instrumentale sur un fond de bruit divers rompu par des riffs rocks bien appuyés, mais attention au final très répétitif qui vous enferme dans une sorte de délire musical peu mélodique. On retrouve également ce coté répétitif et envoutant dans un morceau comme "Oh, the Wind and Rain". Pourtant le groupe montre ici ou là qu’il est capable de proposer des mélodies douces et même agréables. C’est le cas pour "Silver Angel" qui associe guitare acoustique et orgue ou "Superball" qui démarre sur des sonorités orientales pour ensuite nous entraîner sur des refrains presque dansants (toute proportion gardée). On notera la particularité de "Skeleton" qui est introduit par des sons qui laisse imaginer les pas d’un squelette. Enfin, il ne faut pas oublier "Pat’s Trick", le morceau sorti en single qui forme une bonne synthèse de ce qu’est musicalement le groupe.

Cet album possède donc une grande richesse instrumentale, ce qui fait sa force mais aussi en partie sa faiblesse, car tout comme la voix, les capacités instrumentales ne sont pas poussées et ne se laissent pas aller à des délires entraînants (mais c’est l’amateur de hard-rock qui parle ici). En tous cas cela se traduit par des rythmes bridés et sans accélération ce qui a pour conséquence de lisser l’ensemble au risque de tomber dans une certaine monotonie lors d’écoutes trop répétées ou à l’inverse qui finit par créer une accoutumance sonore et donc un besoin.

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