Exit les
Stray Cats !!! Après de nombreuses années d'insucccès, et malgré des albums plutôt réussis (et d'autres complètement ratés!),
Brian Setzer a retroussé les manches de sa Gretsch, amener une quinzaine de cuivres avec lui et pris un virage vers une musique encore plus "roots", ce qui va, soyons-en sûr, ravir sa maison de disques. Mais Setzer s'en fout, après des années de compromissions, il a décidé de faire ce qu'il avait envie, et avouons-le, c'est plutôt réussi. On pouvait tout craindre, sachant le malin plaisir qu'éprouvait le greffier a nous décevoir en certaines occasions. Là, notre artilleur de la 6-cordes nous a sorti le grand jeu, avec Big-Band incorporé, voix de velours, Gretsch toujours aussi rutilantes, et, surtout, un répertoire soigneusement choisi qui lui va comme un perfecto.
Setzer était malheureux. Les
Stray Cats, c'était fini, et il errait dans les rues d'Hollywood au volant de sa Cad' 1960, la mine triste et la moustache basse. Mais les matous, c'est bien connu, ont 9 vies. Après tout, il y avait certainement encore de la place quelque part pour un pauvre gouttière comme lui. Un jour (c'est lui qui le raconte), il passe chez un de ses voisins et entends un barouf du tonnerre. Un Big-Band de Jazz en train de répéter. Son voisin le hèle :"Hey, Brian, va chercher une de tes Gretsch et radine, on va taper le boeuf!". Le père Brian, ravi de l'aubaine, prend sa plus belle gratte et un ampli et se pointe au rencard. Problème: 1 ampli contre plus d'une douzaine de cuivres, le combat est perdu d'avance. Mais l'idée fait son chemin et lui plait franchement. Il fait alors gonfler son Fender Twin comme un Dragster, histoire de monter les chevaux et monte un répertoire alliant chansons des Forties, des Fifties, des Sixties (une somptueuse version de "
Brand New Cadillac") et même des reprises des ...
Stray Cats ("Drink That Bottle Down", Blues dispo uniquement en Live, et qui, comble de l'ironie, était chanté par
Lee Rocker!).
Les répets se passent bien, Brian décide alors de passer à l'examen de la scène. Là, le problème est autre; où faire jouer un groupe de 17 zicos ? En tout cas, pas à la MJC de Combs-la-Ville, j'ai vérifié, on peut pas. Il faut des grandes salles, et du coup, au 1er concert, comme le groupe est inconnu, il y a plus de monde sur scène que dans la salle. Le grand mérite de Setzer dans cette affaire aura été de s'en foutre et de continuer à suivre son projet envers et contre tout. Il réussira à imposer son point de vue, et disons-le tout net, il aurait eu tort de s'arrêter en chemin.
Cet album est bon, très bon même, il sera certainement surprenant pour beaucoup de monde, déçevant pour certains (ah! les puristes du Jazz et les intégristes du Rockab' ne vont pas être à la noce...), en tout cas, Setzer nous prouve encore une fois qu'il est un grand musicien, un très bon chanteur, et que, quand il veut s'en donner la peine,il peut nous sortir un album complet de bonnes chansons. S'en vendra-t-il beaucoup ? On peut en douter, vu que ce "Jazz-a-billy" est bien loin des canons de la môde actuelle (oui, oui, j'insiste bien; la MÔÔÔde). En tout cas, sur scène, le
Brian Setzer Orchestra (BSO pour les intimes) fait un carton, ce qui est plutôt de bon augure. Reste à savoir si le BSO viendra se produire en Europe, parce que déplacer 17 musiciens en tournée, ça n'a rien de simple. Espérons donc en leur venue, et, en attendant, souhaitons bonne route (66, bien sûr!) à Brian et à son nouveau gang.
HotRodFrancky
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