Pour ce nouvel album les frères Mael font encore appel à Giorgio Moroder à la production, mais aussi en tant que parolier et compositeur. Il faut bien le dire, l’essai est pas si mal réussi que ça.
Pourtant, lors de sa sortie, cet album fut considéré par une majorité comme étant le pire de la discographie du groupe. Ron Mael lui-même clamait qu’il n’était pas son préféré des albums de
Sparks, qu’apparemment il fut enregistré à la va-vite et que son jeu de clavier n’était pas au top niveau. Malgré cela, le groupe va connaître son plus gros succès depuis la période anglaise avec le single « When I’m with You » qui restera N°1 durant six semaines, ce même single se hissera à la quatorzième place en Australie. Un second single sortira mais n’obtiendra pas la même popularité. Au Royaume-Uni, l’album connu un désintérêt total de la part du public et fut même boudé par le reste du monde anglo-saxon, à tel point que l’album ne sortira pas aux States. Polydor Canada le sortira, mais c’est en Europe continentale que
Terminal Jive obtiendra le meilleur accueil.
Initialement, l’album devait s’appeler Tokyo Bombed et la photo de la pochette, sur laquelle auraient été incorporé des petites photos des deux frères, devait représenter un Japonais. Finalement, le projet fut abandonné de même que le nom qui devint
Terminal Jive. Les photos illustrant l’intérieur de la pochette ont été prises à Londres à Kings Road, Victoria Station et dans le très connu magasin Harrods bien que ce dernier n’ait pas donné son aval pour la séance photo dans l’escalator.
Intéressons-nous maintenant à la musique : toutes les compositions ici sont excellentes, tiennent la route et sont produites par Harold Faltermeyer de manière judicieuse. Il a su capturer de façon intelligente les compositions - chantées par Russell de manière passionnée - en leur offrant un écrin de velours. Le seul petit bémol, selon certains critiques sur la toile, est la version instrumentale de « When I’m with You » qui ne serait, selon eux, qu’un titre bouche-trou. Mais personnellement je ne partage pas leur avis.
Ron et Russell ont réussi la combinaison parfaite entre la musique électronique et le disco. Je ne sous-entends pas par là que c’est du disco bas de gamme, mais bien au contraire il redore quelques peu le blason d’un style musical galvaudé, ridiculisé à l’époque. Rappelez-vous, en 78 le groupe de hard rock glam
Kiss sortait lui aussi son tube disco « I Was Made for Loving You » qui a cartonné au même titre que le tube de
Sparks. Même si certains oiseaux de mauvais augure dénigrent certains albums des
Sparks, il faut bien reconnaître que
Terminal Jive a sa place dans leur discographie. Et, comme je le soulignais au début de ma chronique, bien que cet album ne soit pas le préféré de Ron, il ne le renie pas pour autant. Musicalement les frères Mael partent dans des directions opposées à nos attentes, mais n'est-ce pas justement dans cette faculté à aller là où on ne l'attend pas que l'on reconnaît le talent d'un groupe ? Les morceaux s’enchaînent et les mélodies vous restent dans la tête, notamment « Young Girls » avec cet interlude chanté par Russell après le refrain qui s’enchaîne sans fioritures.
Au final, cet album marque la fin des seventies pour
Sparks, au même titre que les deux albums sortis chez Bearsville et la trilogie anglaise chez Island. Les deux albums enregistrés avec Giorgio Moroder sont des perles comme ceux cités précédemment et n’ont pas à souffrir de la comparaison. Mais, comme on pourra le voir avec les prochains albums,
Sparks n'a pas pour autant oublié ses racines rock et son humour caustique.
MrDamage57
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire