S’il avait laissé entrevoir un certain potentiel, "
When Kaleidoscopes Collides", le précédent album d’Elevener, ne nous avait pas laissé un souvenir impérissable, en particulier à cause d’un chant que nous qualifierons poliment 'd’inadapté à ce genre musical'. Après le départ d’Andreas Broden, conjugué à la rencontre entre Johan Bergquist et le guitariste Magnus Lindqvist, c’est un véritable groupe qui s’est finalement mis en place, avec en particulier l’arrivée de Pierre Wensberg (Tommy Denander, Heartbreak Radio, Prisoner) au chant, permettant ainsi à Bergquist de se concentrer sur ses seuls claviers.
Le résultat est des plus intéressant, l’ancien projet bicéphale devenu quintet passant allégrement au niveau supérieur. Porté par la voix de Wensberg qui n’est pas sans faire penser à celle d’un certain
Steve Perry, Elevener œuvre dans un Aor dynamique aux sonorités Westcoast tel que
Journey a pu en proposer, en particulier à l’époque du superbe "Raised On Radio". Tout ceci ne fait pas preuve d’une grande originalité mais est diablement bien troussé, et l’on se laisse facilement emporter par les mélodies ensoleillées, les refrains accrocheurs et quelques soli parfaitement dégainés par Lindqvist. Celui-ci fait d’ailleurs preuve d’un enthousiasme communicatif et semble bien être à l’origine du décollage des Suédois vers des sphères plus passionnantes.
Sans révolutionner un genre qui semble profiter de l’élan de labels tels que Frontiers et Aor Heaven pour reprendre des couleurs, ce "
Symmetry in Motion" contient tout de même son lot de petites perles FM ("Just As I Thought", "Written In Your Eyes", "You Got What It Takes") dont on se surprend à chantonner le refrain quelques heures après leur écoute. Flirtant plus avec le côté Westcoast du style, les ballades et mid-tempi font preuve d’une certaine naïveté rafraichissante et d’une variété évitant la redite ("Dare To Love" et ses percussions discrètes et intéressantes). Mais le sommet de cet album est sans aucun doute un "Tearing Me Down" sur lequel les Scandinaves musclent leur propos avec puissance et conviction. Voici une voie à creuser dans l’avenir.
En effet, si Elevener veut continuer la progression entamée avec ce "
Symmetry in Motion", il va lui falloir s’éloigner un peu de l’ombre encore importante de
Journey. L’énergie d’un "Tearing Me Down" ou la délicatesse semi-acoustique du délicat "For The Times We Share" sont autant de touches personnelles qu’il faudra développer dans l’avenir pour ne pas s’enfermer dans le rôle d’un clone aussi talentueux soit-il. En attendant, Elevener s’installe aux côtés de combos tels que Shy ou Frontline en tant que représentant d’un Aor européen pétri de qualités. Souhaitons donc que le potentiel entrevu sur cet album permette aux Suédois de gravir quelques marches supplémentaires par rapport à ces groupes qui n’ont jamais réussi à réellement exploser. En attendant, si vous êtes amateurs du genre, il y a fort à parier pour que vous trouviez de quoi vous satisfaire à l’écoute de ce "
Symmetry in Motion".
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