Species Deceases ou le mal placé comme on pourrait le nommer. En effet, cet Ep de 4 titres occupe, dans la discographie du groupe, une place délicate, coincé entre le monumental «
Red Sails in the Sunset » et le mètre-étalon «
Diesel and Dust ». C’est vous dire si cette place peut paraitre inconfortable.
Sur cet album, le groupe prend, une nouvelle fois, l’auditeur à contre pied et revient aux sources d’un rock énergique et rentre dedans comme il nous l’avait proposé lors des quatre premières productions. On pourrait qualifier cette démarche d’éventuelle régression notamment après le complexe et tourmenté «
Red Sails in the Sunset ». Mais on peut aussi se demander si le groupe, s’étant quelque peu « cramé les neurones » sur «
Red Sails in the Sunset », n’avait pas tout simplement envie de se faire plaisir en revenant à une musique plus simple et plus direct.
Ici pas de clavier, de cuivre ou encore de corde mais tout simplement du rock avec deux guitares bien nerveuses et en osmose, une basse agile et qui ronfle, une batterie qui tient la baraque et bien évidemment un chanteur toujours aussi charismatique. Qui plus est, ce retour aux sources sied bien au contenu des paroles qui, même si elles abordent les thématiques traditionnelles des Oils, sont beaucoup plus politisées qu’à l’accoutumée. En effet, je crois que ce mini LP a été écrit pendant la campagne politique aux élections sénatoriales en Australie de Peter Garrett pour lesquelles il a échoué de peu, il en ressort une certaine amertume. Donc à des paroles vindicatives, il fallait une musique efficace et qui ne fasse pas dans la dentelle.
Les quatre chansons de l‘album pètent le feu de dieu et forment un front sonore qui ne laisse pas de répit à l’auditeur. Le groupe ne ralentit pas la cadence et mène son affaire tambour battant. Bien évidemment, encore que…, il faut quand même préciser que le groupe sait composer des titres, certes moins complexes que ceux que l’on avait pu entendre précédemment, mais de qualité et avec une certaine subtilité (après les deux derniers albums, c’eut été le comble). On est loin de cette espèce de revival rock plus ou moins garage, qui a eu du succès ces dernières années, aux riffs parfois crétins et sur le plan mélodique d’une simplicité confondante.
Là, nous avons droit à des compos variées, intelligentes et qui savent ménager les ambiances avec « Progress » et son intro puissante et aérienne, « Hercules » aux refrains hargneux et aux nombreux breaks, « Blossom and Blood » et certainement le solo de guitare le plus rapide de l’histoire du groupe et enfin « Pictures » bien percutante et qui saisit d’entrée l’auditeur.
Alors évidemment, ce «
Species Deceases » n’est pas le meilleur album du groupe et en plus il est desservit, comme je l’expliquais plus haut, par sa place ainsi que son format qui peuvent le faire apparaitre comme anecdotique. Cependant, son côté urgent et son état d’esprit punk sont assez réjouissants. Je dois avouer que ce n’est pas pour me déplaire et qu’au final j’aime bien ce petit album. De plus, cela démontre une nouvelle fois la volonté du groupe de ne jamais être là où on l’attend et de ne pas se répéter. Pour toutes ses raisons, je pense qu’il mérite vraiment le détour.
Concernant cet EP dont j'ignorais l'existence, ta description me donne envie de creuser. A suivre donc. Et merci pour cette saga palpitante. La suite !!
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