Après 2 albums au succès plus que respectable, ainsi que plusieurs tournées où la qualité de ses performances scéniques fût remarquée par tous,
Bon Jovi doit s’attaquer à son troisième opus qui est souvent considéré comme une étape décisive pour l’avenir d’un groupe. Pour cela, les 5 du
New Jersey s’entourent d’une 'dream team' qui va remplir sa mission au-delà de toute espérance. La production est confiée au canadien Bruce Fairbairn qui vient d’enchaîner plusieurs coups gagnants avec
Krokus, Black’n’Blue et Honeymoon Suite. D’autre part, Jon et Richie décident d’embaucher Desmond Child pour les épauler dans leur travail de composition. Le résultat est tout simplement monstrueux. "
Slippery When Wet" sera vendu à prêt de 14 millions d’exemplaire aux Etats-Unis et à plus de 28 millions à travers le monde.
Et les ventes d’albums seront doublées de ventes de singles à la pelle. Ainsi,
Bon Jovi sera le premier groupe à enchaîner 2 singles consécutifs à la place de N°1 du Bilboard avec "
You Give Love a Bad Name" et "Livin’ On A Prayer". Comme par hasard, il s’agit de 2 des 3 titres composés avec Desmond Child. Comme quoi, le bonhomme n’a pas son pareil pour transformer un excellent morceau en tornade commerciale. Il est à noter que "Without
Love", le troisième titre composé par le trio Child –
Bon Jovi – Sambora, s’il n’a pas été utilisé comme single, est un mid-tempo FM qui possède également toutes les qualités requises pour obtenir un succès radiophonique et commercial. Le groupe lui préfèrera la ballade countrysante "
Wanted Dead or Alive", qui débouchera sur une place de N°8 dans les classements, ce qui est loin d’être ridicule pour un troisième single tiré du même album. Et
Bon Jovi réussira même à en remettre une couche supplémentaire avec un quatrième titre classé, à savoir la ballade "
Never Say Goodbye", qui bien que légèrement sirupeuse, atteindra tout de même le Top 30 des ventes.
Alors bien-sûr, nombreux seront ceux à rétorquer que succès commercial et qualité artistique ne font pas toujours bon ménage. Ils n’auront pas forcément tort sur le fond, mais feront fausse route concernant cet album qui ne souffre d’aucun temps mort. En effet, bien que restant cantonné dans un hard FM aux effets immédiats,
Bon Jovi réussit à varier les plaisirs avec toujours autant de réussite. S’il maîtrise désormais parfaitement l’art de la ballade avec les 2 tubes cités précédemment, le groupe est également parfait dans la composition de titres au tempo un peu plus lourd dont le refrain se transforme rapidement en véritable hymne. Le titre d’ouverture, "Let It Rock", en est le parfait exemple avec son introduction aux orgues grandiloquents. Il est rejoint dans cette catégorie par un "Social Disease" à l’introduction torride et au solo ravageur, et par un "Raise Your Hands" dont le refrain est aussi fédérateur que le titre. Enfin, bien que s’appuyant sur un tempo plus rapide, "Wild In The Streets" peut également bénéficier du statut d’hymne FM.
Mais ce qui participera le plus au succès commercial de cet album, c’est cette capacité à composer des titres flirtant avec l’Aor et devenant ainsi accessibles à un plus grand nombre. Nous reviendrons brièvement sur les deux tubes interplanétaires pour signaler l’imparable efficacité du refrain de "
You Give Love a Bad Name" scandé dès son introduction et qui ne quitte plus notre mémoire pendant des heures. Impossible également de passer sous silence la légendaire talk-box de "Livin’ On A Prayer". "Without
Love" cité précédemment, et le plus rapide et musclé "I’d Die For You" viennent compléter cette catégorie pour faire de cet album un incontournable du genre.
Il y a fort à parier que la plupart d’entre vous a déjà eu l’occasion d’écouter cet album, ou au moins un de ses singles. Pour les autres, même si vous n’êtes pas amateurs du style FM, il serait dommage de ne pas élargir votre horizon musical en prêtant un peu d’attention à ce diamant brut brillant toujours au firmament d’un style qui a trouvé en lui un de ses meilleurs ambassadeurs.
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