Signed and Sealed in Blood... Voilà donc le nouvel album de la bande de
Boston. Au fil des albums les
Dropkick Murphys ont mûri, pris de l’âge et tel un bon whisky, sont devenus une référence incontournable du punk rock celtique. Alors certes la route a été longue, la musique a changé, les tournées se sont accumulées, et ils ont toujours donné le meilleur d’eux-mêmes à chaque show. Mais ce qui fait la force du groupe, c’est sa propension à être fédérateur, à l’attachement qu’ils apportent à leurs fans, à la fierté de leur ville (
Boston), à leurs origines, leurs valeurs (travail, famille, traditions). Fiers de leur appartenance à la Working class, leurs paroles transpirent la sincérité et la passion, et c’est cette même ferveur que le public essaie à chaque concert de leur rendre.
Alors qu’en est-il maintenant de cet album ? De prime abord l’artwork, superbe, splendide, l’un des plus beaux, un emblème, une passion, il résume très bien l’esprit du groupe. Il s’ouvre sur un percutant «
The Boys Are Back », tel un « Hang 'Em High » du précèdent opus, et on retrouve le groupe là où on l’avait laissé, mélangeant habilement toutes les influences digérées au fil du temps. Les chœurs sont omniprésents, la cornemuse aussi, les guitares tranchantes, le chant d’Al barr agressif, c’est bon, les Dropkick sont dans la place et ils veulent mettre le bordel. Le morceau suivant, « The Prisoner’s Song » ressemble étrangement à « The State of Massachussetts » bien qu’efficace, la mandoline fait son boulot mais l’air est déjà entendu. La mandoline, Jeff Da rosa sur cet album s’est lâché, parfois au détriment de la cornemuse de Scruffy Wallace (qui joue quand même plus souvent à la flûte), et le gaillard n’a pas son pareil pour délivrer des mélodies dansantes ou mélancoliques comme l’extraordinaire «
Rose Tattoo » où le chant de Ken Casey est tout simplement poignant. Les titres rapides s’enchaînent assez bien, alternant habilement des chansons plus traditionnelles comme « Jimmy Collins Cup » à titre d’exemple. Quand je parlais de fierté, le groupe (encore une fois) met à l’honneur son équipe de baseball (quand ce n’est pas les Bruins de
Boston en hockey) et on ne peut qu’être touché devant tant de passion dédiée à leur ville. Les autres musiciens abattent leur boulot respectif de façon carrée et professionnelle et les nombreux chœurs présents en époumoneront plus d’un. La formule est éprouvée mais le gang s’applique à la peaufiner avec méticulosité afin que chaque chanson possède sa propre histoire, sa propre âme.
Mais la véritable surprise (et bonne surprise) de cet opus provient du titre « Out on the Town » où se retrouve transporté 30 ans (voir plus) en arrière avec ce petit côté rock'n'roll, où Al Barr se surpasse tout simplement dans son style. Les paroles (pour ceux qui les comprennent) sont toujours aussi bien décrites et pourraient s’appliquer à chacun de nous tant ils parlent avec simplicité de la vie de tous les jours. L’album se finit par une ballade typée « années 50 », nostalgique, plutôt bien composée et ce petit retour en arrière apporte une certaine nouveauté que l’on n’avait pas vu auparavant.
Voilà l’autre force du groupe, les paroles, à leurs début on pouvait leur reprocher de trop mettre l’accent sur leur côté irlandais et parfois pas tout le monde ne s’y retrouvais. Mais avec le temps ils l’ont un peu mis de côté (tout en gardant cela dans leur musique) mais en grandissant, ils arrivent à toucher n’importe qui en transmettant leurs valeurs. La ville de
Boston leur appartient a dit une fois le guitariste d’
Aerosmith, cela est plus que vrai, ils prennent part dans la plupart des manifestations sportives (en ouvrant pour la classique hivernale en NHL), ils s’engagent dans différents organismes de charités (notamment contre l’alcoolisme), tiennent l’un des bars les plus réputés de la ville (paradoxalement soit dit en passant).
Alors oui, on pourra toujours dire que maintenant leur album sont fait sur un seul et même schéma, on pourra toujours dire que c’était mieux avant, mais on ne peut pas leur enlever le fait qu’ils font ça avec passion et dévotion. Ce groupe va bien au-delà de la musique, et le lien qui les unit à leurs fans est totalement unique en cela. Les morceaux feront bien des dégâts en concert (d’ ailleurs j’y étais au Zénith), et on ne peut qu’applaudir cet album plein de maturité. A ceux qui ont aimé "
Going Out in Style", ils ne seront pas déçus par cet opus. Les Dropkick excellent dans leur genre et tant qu’ils continueront ainsi, la bière coulera, et la ferveur s’ensuivra.
16/20
J'ai découvert le groupe par hasard en cherchant le générique de "Rizzoli & Isles" et dans la liste des chansons il y avait I'm Shipping Up To Boston.
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