Second Helping

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18/20
Nom du groupe Lynyrd Skynyrd
Nom de l'album Second Helping
Type Album
Date de parution 15 Avril 1974
Labels MCA Records
Enregistré à Record Plant Studios
Style MusicalRock Sudiste
Membres possèdant cet album44

Tracklist

1. Sweet Home Alabama
2. Need You
3. Don't Ask Me No Questions
4. Workin' for MCA
5. The Ballad of Curtis Loew
6. Swamp Music
7. The Needle & the Spoon
8. Call Me the Breeze
Bonustracks (Re-Issue 1997)
9. Don't Ask Me No Questions (Single Version)
10. Was I Right or Wrong (Sounds of the South Demo)
11. Take Your Time (Sounds of the South Demo)

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Lynyrd Skynyrd


Chronique @ Hellsheimer

17 Octobre 2010
L'année 1973 voit donc un début de consécration au sortir de la tournée accomplie avec les Who. La fan base s'agrandit de jour en jour, ou plutôt de concert en concert. Le groupe décide donc de retourner en studio (à cette époque, le fait de sortir un album par an était un minimum). L'écriture du nouvel album se passera relativement bien, la collaboration entre les trois guitaristes et le chanteur n'engendrant pas de soucis majeur.
Ce Second Helping contient lui aussi (comme son prédécesseur) son lot de titres incontournables. En fait, on peut dire sans problème que tous les titres de cet opus sont devenus des incontournables justement, hormis peut être le morceau "Don't Ask Me No Questions". La tracklist parle d'elle même :
1. "Sweet Home Alabama
2. I Need You
3. Don't Ask Me No Questions
4. Workin' for MCA
5. The Ballad of Curtis Loew
6. Swamp Music
7. The Needle and the Spoon
8. Call Me the Breeze

L'album s'ouvre sur ce qui restera pour le grand public, leur hit principal, c'est à dire "Sweet Home Alabama". Ed King, qui remplaçait Leon Wilkeson au poste de bassiste, prit une place de guitariste au retour de celui-ci dans la formation. La légende du groupe avec trois guitaristes venait de prendre forme. King donc, après avoir entendu Rossington jouer un riff pendant une jam session, rêva la nuit suivante de la structure du titre ainsi que de ces deux soli principaux. Il revint donc le lendemain avec un titre pratiquement terminé. La petite histoire voudrait que ce titre soit une réponse à certains morceaux de Neil Young, "Southern Man" et "Alabama", Young étant d'ailleurs cité dans la chanson. Ces deux titres traitant du racisme et de l'esclavage dans les états du sud des Etats Unis. La réputation de Lynyrd Skynyrd comme étant un groupe assez radical dans sa façon de penser doit provenir en grande partie de cette soit disant rivalité. En effet, Van Zant et Young s'appréciaient mutuellement, au point que le deuxième écrit un titre pour le groupe du premier qui ne fut malheureusement jamais enregistré. Van Zant apparaissant avec un T shirt de Neil Young sur "Street Survivors". Il est à noter pour la petite histoire, qu'aucun des compositeurs du titre n'est né dans l'Alabama, Rossington et Van Zant, venant de Floride, et Ed King étant né en Californie.

Musicalement le titre s'ouvre sur un décompte. C'est Ed King, lui même qui compte avant de balancer le riff de ce titre devenu célèbre. C'est Al Kooper, le producteur qui garda ce décompte, comme il l'a fait pour bon nombre des albums d'autres groupes (dont le premier Lynyrd Skynyrd) qu'il a produit. Et quand, pendant l'enregistrement, Van Zant demanda à ce qu'on hausse le volume de son casque ("Turn it Up"), le producteur décida aussi de le laisser sur le morceau final. "Sweet Home Alabama" est un titre au riff reconnaissable entre mille et repris un nombre incalculable de fois, dans des styles parfois bien différents de l'original. On y retrouve d'emblée la patte du groupe avec les chœurs féminins, quelques passages au piano, le riff répétitif qui constitue l'ossature du titre, les soli envolés. La superposition des guitares fait une nouvelle fois mouche. Pour une fois, on n'y retrouve pas de slide (ou alors très peu au départ). Et un final au piano, bien qu'assez court . Le groupe conserve ses thèmes de prédilection au niveau des paroles, "Sweet Home Alabama" n'hésitant pas à égratigner la classe politique.

Les ballades sont comme à l'accoutumée, bien présentes. "I Need You" et son intro avec un long solo de prés d'une minute, par exemple, qui n'est pas sans rappeler le grand Led Zeppelin. La ressemblance allant jusqu'aux sonorités du titre. Pas d'envolées de guitares spectaculaires ici, mais tout se fait en finesse. La batterie doit comporter un nombre de cymbales assez important au vu du mixage un peu au dessus du reste sur ce titre. Le chant véhicule toujours autant d'émotions surtout lorsqu'il n'est porté que par une simple mélodie de guitare. Le tout se terminant par un riff en slide. "The Ballad of Curtis Loew" est du même acabit, fondée sur les mêmes ingrédiants qu'"I Need You", sans le solo de départ.

Quelques cuivres viennent donner un coté soul comme sur "Don't Ask Me No Questions" ou "Call Me the Breeze". Le blues est toujours très présent ("Swamp Music", "Call Me the Breeze") avec ses duels guitares/piano. "Working for Mca" (Mca étant le label du groupe à l'époque), "The Needle and the Spoon", ou "Swamp Music" étant de constructions plus classique, avec solo au départ, courtes mélodies insérées entre les couplets et les refrains, solo de piano en plus pour "Working for Mca" et réponse de la guitare au chant sur le refrain de "Swamp Music". La rythmique de "The Needle and the Spoon" ressemblant énormément à celle de "Sweet Home Alabama". L''album se termine par une reprise de J.J.Cale, "Call Me the Breeze", bluesy à souhait et enlevée comme le titre d'ouverture.

Avec cet album d'un peu plus de trente cinq minutes (qui est devenu multi platine au fil du temps), Lynyrd Skynyrd a confirmé qu'il était bien, non seulement l'un des instigateurs du style Southern rock, mais aussi l'un de ses leaders. Comme tout bon groupe qui se respecte, la formation partira pour une tournée dont l'un des points culminants sera le Ozark Music Festival, en compagnie entre autres de Blue Oyster Cult, Ted Nugent, Cactus, Reo Speedwagon ou encore Aerosmith, pour ne citer que les groupes ayant un rapport avec la musique qui nous rassemble ici. L'audience du festival étant estimée à 350 000 personnes présentes pour 50 000 places vendues.

C'est alors que l'unité du groupe commence à se fissurer...

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Commentaire @ zvlorg

08 Juin 2010
L’incroyable premier album de Lynyrd Skynyrd a renforcé un peu plus la vague southern rock américaine, à l’extrême opposé du rock progressif européen mais non moins au sommet de la planète rock. Nos cowboys au nom improbable se tardent pas à préparer le successeur, Second Helping, sorti en 1974, et prenant exactement le même chemin hard rock blues aux forts accents roots. Une redite pourrait-on penser, à moins que ce deuxième album ne parviennent à égaler, voire dépasser le plaisir d’écoute de son prédécesseur.

Et c’est ce qui se passe, face à un tel chef d’oeuvre, on pardonne volontiers au groupe de n’avoir fait que reprendre trait pour trait les fondements sudistes de son premier opus, à commencer par le célèbre Sweet Home Alabama, un blues rock gospel au groove imparable et délicieux. Si ce titre à la renommée dépassant même celle du groupe a fait beaucoup d’ombre au reste de l’album, ce reste n’en demeure pas moins bon, bien au contraire, des hard rock puissants et efficaces Don’t Ask Me No Questions ou Workin’ For MCA au délicieux blues pur souche The Ballad Of Curtis Loew, en passant par le digne successeur de Simple Man, I Need You, Lynyrd Skynyrd ne sort pas de l’excellence et comble l’auditeur de ses riffs acérés, son feeling hors paire et sa capacité à capter l’attention. La fin de l’album rend un bel hommage à l’une des influences majeures du groupe, JJ Cale, à travers un Swamp Music dont le seul nom évoque l’un des styles de prédilection du Tulsa Cowboy, mais surtout avec la reprise du grand classique Call Me The Breeze, exécuté à merveille dans un style moins country mais tout aussi irrésistible.

Sans rien proposer de nouveau, Lynyrd Skynyrd a su conserver ce qui faisait la force de son premier album et continuer de laisser s’exprimer son incroyable inspiration, nourrissant une période déjà faste pour le southern rock, et même si les albums suivants ont moins marqué les esprits, faute à une époque moins propice, il restera à jamais gravé dans la légende.

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