Après les succès de "
Blackout" et "
Love at First Sting",
Scorpions a atteint les sommets de la renommée internationale. Le plus dur s’annonce, à savoir, se maintenir à ce niveau. Pour cela, nos teutons venimeux décident de ne pas prendre trop de risques et de reconduire une formule gagnante.
Tout d’abord, Dieter Dierks reste derrière les consoles, question de garder le même son. Et puis surtout, la formule des 9 titres ordonnés dans un ordre équivalent est à nouveau reprise, en particulier le morceau choc en ouverture, à savoir "Don’t Stop At The Top" qui succède ainsi à "
Blackout" et "Bad Boys Running Wild". Le tube hard-rock mélodique est également positionné en seconde position: "
Rhythm of Love" prend donc la suite de "
Can’t Live Without You" et "
Rock You Like a Hurricane". La ballade est placée en fin pour flatter les oreilles sensibles, et c’est donc "
Believe In
Love" qui assurera la tradition lancée par "When
The Smoke Is Going Down" et surtout l’incontournable "
Still Loving You". Et enfin, la chanson rendant hommage aux fans n’est pas oubliée et "We Let It Rock…You Let It Roll" est là pour assurer la relève de "
Can’t Live Without You" et de "Coming Home".
Tout cela sent donc la démarche commerciale à plein nez et manque fortement de spontanéité. Dommage car la plupart des titres sont d’une très bonne qualité même si le niveau des deux légendaires prédécesseurs n’est pas atteint. "Media Overkill" est pourtant particulièrement réussit avec sa talk-box et son refrain immédiat. "Don’t Stop At The Top" ouvre également l’album de la meilleure des façons avec un riff lourd et percutant. Quant à "Every Minute Every Day", il réussit la gageure d’être à la fois étouffant et entraînant. Enfin, "
Love On The Run" vient tout écraser sur son passage avec un tempo soutenu et un Herman Rarebell déchaîné derrière ses fûts Tout juste pourrons-nous regretter la ballade sirupeuse et manquant complètement de spontanéité qu’est "
Believe In
Love".
La performance instrumentale étant irréprochable, il paraît difficile de condamner cet album d’un niveau général tout à fait respectable. Pourtant, tout ceci ressemble à une fin de cycle et à une tentative désespérée de prolonger le succès acquis sans se remettre en question. Malheureusement, la sauce ne prend plus aussi bien et, quitte à rester dans une imagerie culinaire, cet album peut être comparé à un rôti dont la chair est tendre et savoureuse, mais dont de trop grosses ficelles viennent gâcher la dégustation. Une réaction est donc souhaitée et souhaitable de la part du quintet d’Hanovre, sous peine de se laisser entraîner sur les pentes glissantes de la perte de crédibilité.
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