Malgré de grosses difficultés à se renouveler et à lancer de nouveaux styles qui tiennent la route depuis plusieurs années, le rock arrive quand même à surnager grâce à de petits groupes, chefs de l’alternatif, la seule voie qui ait donné des résultats depuis les années 90. Neo-garage rock, post-punk, rock indépendant, plusieurs étiquettes tentent de caractériser ces groupes, mais voilà, les sauveurs du rock n’ont pas d’étiquette, c’est là la nouveauté, chacun tente avec ses influences d’innover et de continuer de faire vivre ce genre. Parmi eux, les américains des Strokes, déjà très convaincants avec leur premier album, arrivent 2 ans plus tard pour confirmer le succès et se placer comme l’une de ces petites formations qui n’ont pas l’étoffe d’un grand, mais qui forcent le respect par la qualité et l’originalité de leurs compositions.
Ce
Room on Fire est sans doute l’un des meilleurs albums de la décennie, faisant converger des influences diverses, pop rock, new wave, post-punk, avec un soupçon d’électronique qui donne un charme supplémentaire. Les Strokes, c’est avant tout la voix de
Julian Casablancas, absolument irrésistible par sa douceur, un peu masqué par des effets de synthétiseurs, et qui fait la signature du groupe. L’autre point fort du groupe, c’est ses petits airs très mélodiques de guitare, très présents dans l’album précédent et qui régalent encore nos oreilles dans celui-ci. L’album est très homogène, rien à jeter là dedans, des bondissants
Reptilia et I
Can’t Win à la sublime douceur de Under
Control ou Automatic Stop, en passant par l’excellent 12:54 ou l’effréné Meet Me in the Bathroom.
Après écoute, on est impressionné par la qualité des titres proposés, et on a peine à croire que ce groupe n’en est qu’à son deuxième ouvrage, tant les compositions respirent la maitrise et le talent, chaque murmure, chaque mélodie est travaillée au mieux pour atteindre sa cible, l’auditeur, qui reste ébahi devant ces Strokes que tout le monde attendait, mais pas à ce niveau.
Room on Fire est donc à loger parmi les perles de la décennie, et même du rock alternatif en général, et annonce le refleurissement d’autres groupes dans les années qui ont suivi.
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