Après un album fortement teinté de punk, les Minds reviennent avec du
Kraftwerk plein les oreilles et une bonne dose de synthé. En 1979, le mouvement post punk ou new wave s’apprête à exploser mais n’est encore qu’un phénomène underground, les groupes, majoritairement britanniques, essaient de créer leur son, et
Simple Minds va sans le savoir écrire son premier grand album.
Real to Real Cacophony n’est pas franchement plaisant au premier abord, moins que le plus accessible
Once Upon a Time, mais on se rend compte au fil des écoutes que sa richesse sonore et la créativité en herbe de ses musiciens en font un incontournable.
Des titres kraftwerkien comme Real to Real ou Factory montrent bien la volonté de l’époque de mêler un son synthétique à un rock résolument avant-gardiste. Et lorsque le passé punk ressurgit, on est vraiment surpris, que ce soit dans le délire complet de Naked Eye, la fulgurance décousue du génial
Citizen (Dance of Youth) ou le coloré Carnival (Shelter in a Suitcase), des riffs punk viennent se joindre à des claviers mêlant la légèreté électronique allemande au décalage du rock psychédélique. A côté de cette ambiance délurée, on trouve au comble de la noirceur Cacophony, un titre instrumental qui superpose un riff répétitif à des passages lugubres, une expérience franchement déroutante mais qui s’avère très intéressante pour des futurs Pornography. Le rock plus épuré se fait malgré tout une place avec Premonition, seul titre rappelant vraiment les débuts.
Real to Real Cacophony porte bien son nom, la pagaille des synthés se mêle à la fougue punk, mais le résultat est étonnant et captivant. Derrière cette avalanche de sons, c’est tout le mouvement new wave qui se cherche une identité et par la même occasion qui explore des contrées nouvelles et très intéressantes, et bien sur le groupe n’en restera pas là en publiant l’année suivante un autre gros morceau,
Empires and Dance, tout aussi déroutant et génial.
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