Bon, on va planter tout de suite le décor : une petite place de patelin américain, genre celui de Marty
McFly dans "Retour vers le futur", où se croisent Cadillacs, Pontiacs et autres Chevrolets. 2 ou 3 Harleys pour faire bonne mesure. On rajoute un bar, avec une devanture et ses couleurs flashy, un vieux Wurlitzer qui balance du Eddy Cochran et
Gene Vincent; les gars sont en Teddys/Creepers/chemises bowling/Bananes gominées, les filles en robes à pois/queues de cheval/Socquettes/Talon... Vous y êtes ? Alors installez-vous confortablement, et Go Go Go, Johnny Go ! The Hillbilly Moon Explosion nous arrivent de Zurich. Et ils vont vous embarquer direct, mieux et plus vite qu'avec la Delorean du savant fou ! Dès les premières notes de "Maniac Lovers", petite cocotte à l'étouffée sur le manche de la six cordes (par Mr Duncan
James), la belle voix sépulcrale d'Emanuela Hutter en choeur et celle d'Olivier Baroni, le contrebassiste qui chante, et attaque façon
Stray Cats, c'est parti, et l'aiguille est déjà dans la zone rouge ! "Be my Babay" reprennent les choeurs ! Yeah ! Ils foncent tout droit, n'hésitent pas et reprennent même une version anglaise de "Laisse Tomber les Filles" que chantait France Gall dans les 60's (Chickhabit)et une autre "Poupée de Cire, Poupée de Son" en français cette fois ! Mais le tempo a légèrement été revu et corrigé... Et la ballade continue, on se dirige tout droit vers le drive-in, en décapotable. Les filles ont des fleurs dans les cheveux et on se cale une Lucky derrière l'oreille. Vous suivez toujours ? Le temps qu'Emanuela nous glisse une romance à l'oreille (I'm Gonna Dry my Eyes, Moonshine Song) et on repart sur un bon vieux Boogie (Clarksdale Boogie). C'est que le drive-in n'est pas tout à côté. Alors, pendant que le paysage défile, les rockab' en font autant (
Raw Deal, Nothin'But You, Johnny Are You Gay?) Et pour que la boutique tienne le coup, on a un batteur -
Luke "the
Puke" Weyerman - qui envoie du lourd et du précis.
Les influences sont multiples, de certaines guitares à la "Django" (All I
Can Do Is Cry)en passant par le ska (Walk Italian) et Gainsbourg (pour les reprises), mais elles sont bien digérées, et au final, HME a un vrai gros son qui lui est propre tout en respectant les codes du genre. Avec la belle Imelda May qui commence aussi à faire parler d'elle, on peut dire que le Rockabilly ne s'est jamais aussi bien porté depuis que les
Stray Cats ont décidé de "donner une nouvelle orientation à leurs carrières", comme on dit d'nos jours dans les conseils d'administration. En résumé, c'est le genre de galette qu'il faut mettre le matin au réveil, et vous allez pulser toute la journée ! C'est frais, c'est joyeux, limite insouciant. Par les temps qui courent, ça fait du bien !
On en redemande ...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire