Après le succès planétaire de "
Frontiers",
Journey a logiquement eu besoin de faire un break. Revoilà le trio 4 ans plus tard avec son nouvel opus intitulé "
Raised on Radio". Trio car ce sont les 3 têtes pensantes du groupe (Perry, Schon et Cain) qui se sont appropriées cet album en faisant appel à des pointures de studio pour les épauler en section rythmique, même si Steve Smith a réussi à sauver sa place sur 3 titres. Le résultat est probablement leur album le plus mélodique, même si cette caractéristique est récurrente tout au long de l'œuvre du désormais légendaire combo. Malgré tout, nous avons affaire ici à un résultat particulièrement soft et à la production hyper travaillée.
En effet, la plupart des titres oeuvrent dans un Aor parfois à la limite du Westcoast ("The Eyes Of A Woman") sur lequel la voix de
Steve Perry fait des merveilles. Egalement producteur de l'album, le chanteur nous régale en se faisant enjôleur ("Once You
Love Somebody") ou enflammé ("Suzanne"), mais envoûtant à chaque fois. Neal Schon dégaine toujours le solo qui fait mouche, incandescent sur un "Be Good To Yourself" euphorisant, ou hypnotisant sur le groovy "It Could Have Been Me", voire aérien sur "The Eyes Of A Woman". Enfin,
Jonathan Cain profite de cette nouvelle configuration pour donner à ses claviers toute la place et la variété qu'ils méritent.
L'ensemble des 11 titres s'enchaîne tellement bien que l'on en vient à trouver le temps trop court, et seule la ballade "Why
Can't This Night Go On Forever" vient conclure le festival sur une légère fausse note, non pas qu'elle soit de mauvaise qualité, mais sa mélodie est bien trop calquée sur celle de "Faithfully", titre présent sur l'opus précédent. Qu'à cela ne tienne, il est difficile de ne pas relancer ce festival de pépites de FM US du meilleur acabit. Il est même impossible de résister au hit accrocheur qu'est le dynamique "Girl
Can't Help It", à l'entraînant "Positive Touch" et son solo de saxo final, ou bien encore à la ritournelle de la ballade "Happy To Give". Et l'on replonge avec délice dans l'énergique titre éponyme, sans aucun doute le morceau le plus rock de l'album, ou dans l'enjôleur mid-tempo d'un "I'll Be Alright Without You" au refrain qui s'insinue dans votre mémoire l'air de rien.
S'il est habituel de considérer
Journey comme un groupe commercial, au bon sens du terme, ce "
Raised on Radio" s'impose comme son album le plus abouti dans cette démarche. Ses trois leaders font ici étalage de leurs talents de compositeurs et d'interprètes de très haut niveau, et nous délivrent une œuvre à la fois variée et d'une cohérence sans faille pour ce qu'il faut reconnaître comme une pierre angulaire du style Aor/Hard FM US. A déguster sans modération !
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