1969... Année de tous les excès: musique, sexe et drogues...
A Munich, il sont une poignée à se retrouver sous la bannière de la liberté, et cela s'exprime musicalement par cette galette surprenante.
Imaginez un peu une sorte de collage monochrome, bien plus homogène et uniforme que "Revolution 9" des Beatles sur le WHITE ALBUM, de 6 titres qui s'enchainent pratiquement sans espace blanc entre les morceaux, et vous aurez une (petite) idée de ce que peut être
Psychedelic Underground.
On repère, dans cet amalgamme bruitiste, des cordes plaintives, des voix à la limite de l'agonie, des sons bizarres dans une riturnelle qui semble répétitive. Chacun joue plus ou moins comme il pense. Jouer doit ici être pris au sens ludique, et pas forcément au sens musical... Ils jouent, comme des gosses qui frapperaient un tam-tam juste pour faire du bruit... et énerver Maman!
Peu compréhensibles, les paroles, murmurées, racontent toutefois une sorte de conte. Ce conte, c'est l'histoire d'une belle jeune fille qui décide, avec deux compagnons, de rejoindre, à pied, un paradis artificiel. Ils sont aidés par une sorcière et par un vinaigre qu'ils doivent boire. A destination, le jardin Sandosa, ils retrouvent
John Lennon (ah bon?!), un autre musicien et quelques membres d'Amon Düül... Et à celui qui ne croirait pas cette histoire, on donnera un morceau de sucre... (c'est la dernière remarque du texte en allemand qui figure dans le livret).
Bref, le titre de cet album aurait pu être autre, centré sur le jardin paradisiaque, mais le choix fait par ces artistes de l'impro fait référence au style musical pratiqué: c'est psychédélique et undergroud... A part
Queen et l'album JAZZ (lequel ne contient d'ailleurs aucun morceau de ce style), je ne vois d'autre dans l'autoréférence...
Amon Düül 1 sera certainement à la base de musiques telles celles développées par
Eloy, par
Kraftwerk, par
Brian Eno et j'en passe: longues plages monochromes, toiles de fond sonore pour une soirée décalée. Après, je ne suis pas dans votre salon, vous faites ce que vous voulez...
Pour la petite histoire, Amon Düül 1 n'a pas survécu à son envie de liberté, et le groupe disparait rapidement. Le groupe Amon Düül 2, plus raisonnable en terme de production, bien que le type de musique soit sensiblement le même, n'est pas un revival ou un phoenix, mais un jumeau ayant survécu.
Un morceau de sucre ou un verre de vinaigre?
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