Après avoir traversé une période difficile, marquée en particulier par une séparation houleuse avec son manageur véreux,
Aerosmith nous a fait patienter avec quelques inédits sur différentes compilations. Il aura cependant fallu attendre 4 ans pour pouvoir enfin poser sur nos platines, un véritable successeur au légendaire "
Get a Grip". Pour ce "
Nine Lives", les Bostoniens ont partiellement renouvelé l'équipe les entourant. Bruce Fairbairn est remplacé par Kevin Shirley à la production, alors que les Glenn Ballard et autres Marti Frederiksen remplacent Jim Vallance aux côtés des incontournables Desmond Child, Glenn Ballard et Mark Hudson dans la liste des compositeurs associés.
Bien qu'un peu plus sombre, "
Nine Lives" est la suite logique de "
Get a Grip", alliant énergie, mélodie et grosse production, l'ensemble étant toujours porté par 5 musiciens au sommet de leur art. Une nouvelle fois bien rempli par 14 titres, ce nouvel opus renouvelle l'exploit d'être suffisamment varié pour éviter toute lassitude, et si l'on retrouve de nombreux éléments déjà présents sur son prédécesseur, il est également l'occasion de découvrir quelques expérimentations, comme le sitar et l'ambiance indienne d'un "
Taste of India" envoûtant et au refrain obsédant, ou l'intro jazzy d'un "Ain't That A Bitch", ballade désabusée renforcée par une section de cordes.
Aerosmith en profite également pour dévider la frustration et la rage accumulée pendant ces 4 années, sur des titres à l'énergie et à l'agressivité presque punk ("Something's Gotta Give" ou "Crash").
Pour le reste, nous retrouvons les incontournables du genre avec quelques titres puissants, dynamiques et irrésistibles ("
Nine Lives"), à l'humour dévastateur ("Farm") ou à l'emballage plus accessible aux radios ("Falling In
Love (Is Hard On The Knees)"), voire flirtant avec des accents pop-rock US (le single "
Pink"). Quant aux ballades, elles sont toujours aussi efficaces et variées, parfois bluesy ("
Full Circle"), et ne sombrant jamais dans le mièvre ("
19748" et "
Kiss Your Past Good-Bye)"). Tout juste pourrons nous regretter que la pourtant réussie "Fallen Angels", soit un peu étouffée entre une intro et une outro un peu trop longues, et visant à nous replonger dans les ambiances indiennes déjà traversées plus tôt sur l'album.
C'est d'ailleurs sur la fin de l'album que nous pourrons peut-être ressentir une très légère baisse de niveau, en particulier sur un "Falling
Off", bon gros rock handicapé par le chant d'un Joe Perry, décidément bien meilleur guitariste que vocaliste. Malgré cela, "
Nine Lives" répond à notre (longue) attente et vient confirmer la qualité de "
Get a Grip".
Aerosmith poursuit donc dans la voie ouverte depuis "
Permanent Vacation", à savoir un Hard-Rock US, certes hyper-produit, mais ne négligeant aucun des ingrédients nécessaires à un album varié, dynamique, et puissant, tout en restant accessible à un grand nombre. Encore un album indispensable !
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