Liste des groupes Rock Expérimental Les Tambours Du Bronx MMIX

On ouvre l'album avec une grosse poignée d'à priori et d'appréhension. Les Tambours Du Bronx, Ok impressionnant en live mais sur CD ? La peur d'entendre 1h30 d'intro façon « ça se discute » se fait sentir. Mais cependant leurs énormes prestations live prennent le dessus et éloignent rapidement la plupart des inquiétudes. Place au son.


Pour la petite histoire Les Tambours Du Bronx ont commencé à faire du bruit en 1987, depuis ils ont parcouru le globe et fait de nombreux concerts prestigieux voir loufoques. 16 musiciens frappent – ou frappés - sur scène, dont 3 au stands sample et électro. Quant au matos, pas de folies des grandeurs ici ce sont des bidons industriels qui les suivent depuis leurs débuts, l'évolution intervient au niveau de la vidéo qui est elle aussi déclenchée par des frappes. Les Tambours nous inventent la rythmique visuelle.


Rentrons dans le vif du sujet. L'« Ouverture » à peine entamée que l'on se demande déjà ce que nous réserve la suite. Quelques sons électro et saturés confèrent aux rythmes une sonorité Indus voir expérimentale psyché comme l'aurait fait Ez3kiel ou encore Hint, la puissance cette fois-ci dans les tambours et non dans les grattes. Au fur et à mesure de l'écoute il se révèle qu'un bon tiers de l'album est constitué de chansons qui pour le peu, envoient du lourd. Ce tiers se scinde encore en plusieurs parties; on y trouvera « Noki » avec ses lourds riffs saturés et un sample de basse à la limite du Hardcore ou bien encore « Cargo » qui se décale des autres par la présence de scratch. Une ambiance phénoménale pour un excellent morceau. A mi-chemin de tout cela « No Control » et « A l'ombre » flirtent avec la saturation et les guitares plombées, là encore d'excellents titres qui n'ont rien à envier aux deux monstres français de l'indus.


A côté de cela d'autres morceaux font tout aussi bonne figure dans un domaine plus léger. « Dépouille » ou encore « Nostalie » vous trempent dans un univers plus psyché, pas de mur de son mais une multitude d'autres aux sonorités d'ici et de là bas qui vous plongeront dans un voyage guidé par les évolutions rythmiques et sonores du titre. « Extrême » et « Tempête » se rapprochent plus de ce à quoi on aurait pu s'attendre ; exclusivement composées de rythmiques aux tambours. Cependant la monotonie se brise sous leurs baguettes à chaque changement ou insertion de rythme différent. Autant dire que l'on ne s'ennuie pas. De plus ces titres sont aussi les plus courts de l'album, un condensé de leur talent sans additifs qui ne laisse pas le temps à l'auditeur de se relâcher.


Au final on a donc trois styles différents qui se mélangent : tambours classiques, sonorités indus/expérimentales et d'autres morceaux plus psyché. La chanson cachée et « Duolian » ajoutent même une touche d'humour à l'opus ; le groupe s'essaye au beatbox et tripe sur le morceau « Fever » à la façon de Rita Moreno. Rien n'est parfait, quelques rythmes se répètent parfois principalement au niveau des baguettes, mais face à la monstruosité du reste ce détail est vite oublié.


Ces genres vastes et inégalement répartis sur l'opus lui confèrent un bon rythme éloignant au loin l'idée de monotonie. Les Tambours du Bronx nous mettent un grand coup de pied au cul. N'hésitez plus et chassez vos à priori pour tendre l'oreille à MMIX, la recherche d'une prochaine date près de chez vous se fera d'elle même...