The Brown Bomber…Tel est le surnom donné à ce deuxième opus du géant londonien sorti seulement 9 mois après leur premier opus fédérateur de toute une génération et marquant le début de l’ère du Hard Rock. Neuf mois à composer en pleine tournée américaine et européenne en louant des studios pendant le peu d’heures de liberté entre les multiples concerts où
Led Zeppelin s’inscrit dans la légende par ses performances toujours plus impressionnantes. "Dazed And Confused" durant plus de 30 minutes, les solos de Page ne finissant jamais, improvisant sans cesse et réalisant des medleys incessants. A partir de ce moment, les groupes présents lors de la tournée ne veulent tous simplement plus monter sur scène laissant ainsi Led Zep seul tête d’affiche. Si leur premier album instaurait le groupe parmi les maitres du Rock, c’est bien cette tournée qui marquera leur suprématie dans le domaine des concerts.
Des studios
Olympic et Morgan de Londres aux studios Ardent de Memphis, en passant par ceux de New York, de Los Angeles ainsi que de Vancouver, chaque chanson de l’album sera enregistrée, mixée et produite dans différents studios des Etats-Unis et d’Angleterre. La production est encore une fois confiée à Page, mais celui-ci se fera pourtant aider par un ingénieur du son renommé ayant travaillé sur les albums de
Jimi Hendrix ainsi que
Kiss plus tard : Eddie Kramer. Ce dernier travaillera d’arrache-pied avec le guitariste afin de réaliser une production ultime, permettant à l’album de subir les affres du temps sans pourtant perdre de sa superbe. L’objectif est accomplit, là où le premier opus possédait un son presque live, brouillon et spontané, le deuxième album garde la dernière caractéristique de son ainé mais acquiert étonnement un son d’une superbe propreté pour l’époque.
Venons donc à cette pochette énigmatique qui donna le surnom de The Brown Bomber à cet album, les grands amateurs de l’aviation de guerre reconnaîtront peut-être l’une des plus célèbres escadrilles allemandes de la Grande Guerre : la Jasta 11, où apparait le légendaire Manfred von Richtofen, plus connu sous le pseudonyme de Baron Rouge. Et bien la démarche de création de cette pochette est simple : mise en couleur de la photo pour ensuite y ajouter la tête des 4 membres du groupe, Peter Grant le manager du groupe, Richard Cole le manager des tournées et le bluesman Willie Johnson ainsi que de Glynis Johns, actrice connue pour avoir interprété le rôle de la mère dans le film Marry Poppins. Etrange ? Petite blague envers l’ingénieur du son nommé Glyn Johns.
Et dès les premières notes de "
Whole Lotta Love", on sent que l’album ne décevra pas, un riff imparable s’incrustant au plus profond de votre tête pour ne jamais en sortir, la voix de Plant toujours si bluesy, sensuelle mais pourtant aucunement mielleuse… La recette est toujours là, non mieux, elle s’est améliorée comme le montre cet interlude psychédélique devenu culte où Page semble sortir des sons de sa guitare venus de nulle part et, sans crier gare, la batterie stoppe tout cela d’un coup sec afin de nous laisser ce solo de guitare, d’une vélocité toujours incroyable, nous toucher jusqu’au plus profond de nous; et toujours cette voix…
Alors oui,
Led Zeppelin s’est durci, les influences bluesy sont toujours présentes mais en moindre quantité. La symbiose réalisée sur le précédent album est telle que ce mélange est maintenant parfaitement homogène sur cet opus. Là où le premier album réalisait des passages Blues puis des passages Rock ou inversement (Dazed And Confused), celui-ci abandonne ce procédé pour se consacrer à des morceaux maintenant totalement Hard Rock à l’image du "Communication Breakdown" de
Led Zeppelin I. "Heartbreaker" avec son riff et surtout son solo dantesque, "
Moby Dick" et ce solo de batterie démontrant tout le talent incroyable de Bonham et pouvant atteindre la vingtaine de minutes en live, deux morceaux résumant parfaitement l’orientation prise par Led Zep sur ce deuxième album.
Evidemment, un album de Led Zep avec juste du Hard Rock n‘en serait pas un, et on peut dire que le quatuor londonien nous a gâté avec le sublime "Ramble On" où
Robert Plant chante avec une douceur peu commune sur les couplets pour ensuite élever le ton lors des refrains, sans compter ces merveilleuses mélodies de guitares clean. Ainsi que le délicieux "What Is and What Should Never Be", sur lequel on pourrait presque danser la valse aux premiers abords. Et bien sûr, on terminera avec "Bring It on Home" débutant par une intro de basse où vient ensuite se poser les murmures lointains de Plant ainsi que l’harmonica pour repartir vers le milieu de la chanson dans du pur Hard Rock.
Suite logique ? Parfaitement.
Led Zeppelin durcit le ton de sa musique, amplifiant au maximum le Hard Rock pour délaisser quelque peu le Blues. Avec cet album, le monde est au pied du groupe londonien : top des charts et plus grand vendeur du début des 70’s,
Led Zeppelin est devenu le maitre incontesté du Rock, virant même Abbey Road des Beatles du Bilboard. Et pourtant le meilleur est encore une fois à suivre…
Merci pour la chronique.
Ps : C'est "What is and what should never be" et non "What Is and What Should Never Die". A part si j'ai pas compris un jeu de mot caché...:)
Pour le jeu de mot caché, cela n'en ai pas un et j'ai honte de cette faute qui change totalement le titre de la chanson ! xD
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