L’Hindenburg, nommé en l’honneur de Paul Von Hindenburg, fut le plus grand zeppelin jamais construit, symbole de la puissance du IIIe Reich, utilisé à des fins de propagande lors des JO de 1936 sans pourtant occulter son rôle premier d’aéronef de transport commercial. Mais son immense célébrité n’a pourtant rien à voir avec l’époque de construction de l’engin, ni de son utilisation quelques fois controversées, mais bien de son crash : L’accident de Lakehurst. Parti réaliser une traversée transatlantique de l’Allemagne vers cette petite ville de New Jersey, le zeppelin prendra feu pendant une tentative d’atterrissage, la chute durera 34 secondes, on comptera 37 morts… C’est par cet accident devenu célèbre que le jeune groupe londonien va illustrer sa première œuvre, d’une lourdeur égale à la chute de ce géant du ciel…
1968, la nouvelle tombe : la séparation des Yardbirds est officiel. Groupe culte des 60’s en Angleterre ayant vu passé dans ses rangs les majestueux
Eric Clapton,
Jeff Beck et
Jimmy Page à la basse puis à la guitare. Ce dernier ne voulant pas en rester là, il forme alors avec
John Paul Jones,
Robert Plant et John Bonham les New Yardbirds. Il sera renommé
Led Zeppelin le 9 novembre 1968 suite à la réplique de Keith Moon (batteur des Who pour les incultes) lancée à Page en 1966 devenue culte en parlant du projet de celui-ci de réaliser un supergroupe dont il devait faire parti. Ne voulant pas quitter les Who, le batteur lui affirma que son projet s’écrasera au sol comme un zeppelin de plomb.
Enregistré en 36 heures en octobre 1968 aux studios
Olympic situés dans la capitale anglaise et produit par le leader/guitariste
Jimmy Page, cet album est le déclencheur du Hard Rock au même titre que Paranoid et In Rock sont ceux du Heavy Metal. Pur concentré de Blues, de Rock, de passages psychédéliques et de Folk, cet opus fera grimper Led Zep en un instant parmi les Dieux de la musique rock…
Et comme chaque album d’anthologie de ce monde, celui-ci commence par une chanson de tous ce qu’il y a de plus culte :
Good Times Bad Times, premier single de l‘album. Débutant par un riff lourd, le morceau, plutôt court (2:46), est mené par cette symbiose incroyable réalisée par
Robert Plant grâce à sa voix bluesly incroyable et saisissante pouvant aussi bien proposer un registre énervé que purement sensuel en passant par cette détresse que seul lui est capable de réaliser. Et
Jimmy Page, véritable maître de la guitare proposant des solos d’une incroyable vélocité pour l’époque.
Et pourtant, cette chanson n’est nullement la plus énervée de l‘album, cette place revient au titanesque Dazed And Confused, écrit par Jack Holmes et réarrangée par Page. Pur mélange de Hard Rock et de Blues débutant par cette lourde basse mélancolique suivi par cette guitare caractéristique multipliant les effets et cette voix incroyable de Plant, si douce pour ensuite se révéler désespéré en parlant de cet amour perdu. Mais le plus terrible restera cette sublime interlude psychédélique au milieu de la chanson où l’on se demande encore et toujours comment Page arrive à faire pleuvoir ces terribles sons de son instrument, et puis vient ce solo brisant cette atmosphère planante pour arriver dans une thématique purement Hard Rock et se mélanger sur la fin avec le psyché et le blues du début.
Et c’est avec Communication Breakdown que le groupe joue sur la carte de la rapidité avec cette rythmique utilisant énormément le Mi grave qui sera caractéristique du Thrash Metal, et évidemment toujours ce terrible solo avec cette impression de brouillon. Et c’est ce son brut, réalisé par
Jimmy Page qui donne toute cette authenticité, comme si tout l’album était joué en live devant un public muet comme une carpe.
Mais le groupe londonien ne se limite pas à ce cocktail explosif comme nous le prouve le majestueux Babe I’m Gonna Leave You écrite par Anne Bredon et réarrangée par Plant et Page. Commençant avec cette douce mélodie à la guitare où vient se poser la voix de Plant avec désespoir et tristesse et ainsi laisser échapper toute sa détresse et sa colère sur le refrain. Et puis le bouquet final avec le dernier morceau How Many More Times avec son riff entrainant et ses multiples solos invraisemblables grâce aux multiples effets envoutant du guitariste pour ensuite retomber dans une interlude envoutante où le psychédélique mène une nouvelle fois la danse pour repartir au final sur ce riff de guitare et cette batterie implacable.
Au final, c’est avec un album titanesque que commence
Led Zeppelin, multipliant les influences psychédéliques, bluesly, rock et folk, donnant de suite cette identité parfaitement unique au groupe. Alors oui,
Led Zeppelin est jeune, sortant cet album seulement 4 mois après leur premier album, mais réussit un coup de maitre sur ce premier opus, ainsi qu’il le fera sur ses successeurs…
Les riffs lourds, et les solos incroyables de Page, le chant de Plant, la batterie dévastatrice de Bonham, ici tout frôle la perfection.
Culte.
Merci à toi pour cette superbe chronique.
Incroyable album!
Au fait, comment Jimmy Page réussit-il à faire ce song avec sa guitare sur l'interlude de Dazed And Confused?
La réponse est simple: il utilise un archer (de violon). C'est que son père était violoniste et il a eu l'idée de génie de l'utiliser avec la guitare :D. Il y a des lives géniaux où il le fait avec brio, ça vaut la peine d'aller regarder.
Très bonne chronique!
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