Après
Lynyrd Skynyrd, voici une autre institution du Southern Rock qui fait son retour après quelques années de silence studio. Au même titre que le combo d'
Alabama,
Molly Hatchet fait partie des légendes du genre et cela faisait déjà 5 longues années que nous attendions le successeur d'un "
Warriors of the Rainbow Bridge" qui avait vu Dave Hlubeck réintégrer les rangs d'un groupe dont il était un des fondateurs. Pourtant, si ce retour a tout pour ravir les aficionados de la 'hachette de Molly', c'est bien Bobby Ingram qui tient maintenant les rênes du sextet, et il ne semble pas décider à les lâcher.
Après une si longue attente et avec un line-up qui n'a pas bougé, chose exceptionnelle pour
Molly Hatchet depuis quelques albums, nous étions en droit d'espérer un nouvel opus de qualité. Comme en plus, Ingram nous annonçait un concept autour de la
Justice, justifiant le titre de cette galette, il y avait de quoi être émoustillé. Pourtant, malgré de réelles qualités sur lesquelles nous allons rapidement revenir, "
Justice" se révèle être un album bancal qui laisse un goût d'inachevé, voire de gâchis. Ceci est d'autant plus dommage que les choses commencent sur les chapeaux de roue avec "Been To Heaven – Been To Hell" et "Safe In My
Skin", titres calqués sur un modèle équivalent à base de gros riffs, de refrains directs, et soutenus par une section rythmique efficace et des claviers tour à tour bastringues ou synthétiques.
Malheureusement, la suite oscille entre maladresses et titres moyens (le banal "Tomorrows And Forevers" à l'inutile intervention de saxophone, ou le lourdaud "In
The Darkness Of The Night"). Et l'on enchaîne les regrets à l'écoute d'un "Deep Water" au bon riff annihilé par des claviers datés et un refrain trop plat, d'un "Gonna
Live 'Til I Die" à l'envolée guitaristique interrompue trop tôt par un inutile retour au refrain, ou plus encore, d'un "Vengeance" au riff cinglant et au refrain hyper accrocheur dont la dynamique se retrouve brisée par un break de claviers aérien malvenu. Au milieu de tout ceci, nous retiendrons le boogie enlevé de "American Pride", ainsi que les deux belles ballades "Fly On
Wings Of Angels (Somer's Song)" et "As Heaven Is Forever". Dommage que ces titres s'enchaînent, provoquant ainsi une grosse baisse de régime, car la qualité est au rendez-vous. Bien que s'étirant un peu trop en longueur, le premier est un émouvant hommage à une enfant de 7 ans sauvagement assassinée en Floride. Aérien et renforcé par de superbes chœurs féminins, il s'ancre directement dans l'émotion avec son introduction chantée par la sœur aînée de la victime.
Il faut donc attendre le dernier titre éponyme pour se sentir enfin emporté par une de ses longues et irrésistibles cavalcades instrumentales, concluant un morceau à la montée en puissance parfaitement maîtrisée. Voilà qui ne fait que renforcer le caractère frustrant de cet album qui semblait tout avoir pour devenir un nouveau pavé incontournable du genre et de la discographie du légendaire sextet. S'il ne choquera pas les néophytes, et pourra même leur apporter de nombreuses satisfactions, "
Justice" laissera un goût d'inachevé aux amateurs de ce combo qui, s'il a fait bien pire par le passé, a surtout déjà fait beaucoup mieux. Une revanche est réclamée au plus vite !
Je ne possède que les deux premiers albums (cultes!), et tes chros me donnent envie de découvrir les autres. Merci !
Du très haut (Les 5 premiers, Silent Reign of Hero, Kingdom of XII), quelques moyens (Ce Justice, Lighning Strikes Twice, Devil's... et Warriors...) et une seule grosse daube, mais de taille, à mes oreilles... l'ignoble "The Deed Is Done".
Décidément, ces 80's auront flinguées pas mal de ces fabuleux groupes de Southern. Mais certains auront su remonter la pente. Molly Hatchet est de ceux-là !
Merci pour le texte Lolo, je partage complétement ton avis sur cet album.
Pour les amateurs du genre et de la voix de Danny Joe Brown, je vous conseille vivement de jeter une oreille (voire même les 2) sur l'album éponyme de Blackhorse, sortit en 79... Et bien entendu, sur l'album du Danny Joe Brown Band avec un certain Bobby Ingram à la guitare...
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