Cet album de Johnny est sorti seize mois après ses problèmes de santé qu’il avait eu lors de la fin d’année 2009. On peut alors imaginer le plaisir qu’il a eu à retrouver les studios pour cet opus. Il a particulièrement était mal reçu par ses fans, peu ou pas habitué à ce genre de rock. Pour ma part, et d’un point de vue personnel, c’est l’un de ses meilleurs albums tant le Rock, avec un grand « R » est présent. « Jamais
Seul » est le 47° album studio de
Johnny Hallyday, le 3° chez Warner Musique. Il a été réalisé par Matthieu Chedid, alias M.
Sur la pochette on y voit un Johnny aux allures de rebelle, de rockeur, laissant apparaître ses tatouages, les bras légèrement écartés, telle la croix sur sa poitrine.
Et maintenant la musique !
Comme dit plus tôt, le rock dans cet album est très présent. Le premier titre « Paul et Mick », référence à
Paul McCartney (Beatles) et
Mick Jagger (Rolling Stones), deux monuments de la musique rock en est une illustration.
Cette chanson s’ouvre sur un gong et un premier riff, assez calme et simple, de guitare et Vient la voix grave de Johnny, de façon calme.
Et d’un coup, la machine s’emballe, la guitare de M accélérant le jeu et le rythme. Johnny, s’envole dans ses vocalises de façon juste ainsi que ses cris (magnifique sur « Guitar Hero ») justes eux aussi. Les onomatopées (« Oh Yeah », « oouh », « non, non » etc...) sont aussi très présents, retrouvant un Johnny plus qu’en forme, et nous rappelant aux bons souvenirs des 70’s. Le texte est juste un duel entre « Paul et Mick » (mais sans polémique). Mais dans la musique, on a aussi le sentiment d’un duel entre M avec sa guitare et Johnny avec ses cordes vocales.
Le ton est donné, la machine est lancée.
Le jeu de guitare est soutenu, lourd, et légèrement sombre sur certaines pistes comme « Guitar Hero » ou « Jamais
Seul »
« Guitar Hero » est du même acabit, en hommage à
Jimi Hendrix, autre référence du rock des années 70, avec un Johnny époustouflant dans son interprétation, et M dans son jeu et son solo.
Mais que dire de ce cri absolument grandiose qui lance le solo de M tout aussi énorme. Ce cri me rappelle
Roger Daltrey, chanteur de
The Who, autre groupe des seventies, sur la chanson « Won’t Get Fooled Again ».
En effet le rock est là : la guitare de M, la voix et le coffre de Johnny sont excellents tout au long de cette galette. Une guitare lourde et oppressante, et ce jusqu’à la fin de l’album… ou presque.
«
La Douceur de Vivre » casse un peu le rythme, et ça repart avec « Jamais
Seul », où la voix du Patron est d’un grave monumental. Pour ceux qui en douterait encore, Johnny prouve qu’il est encore un interprète hors norme, plus la performance de M.
La piste numéro 9, « Les Herbes Folles », est plus ou moins un chant à capella,
Seules la batterie et la basse sont présentes. L’instrument principal de cette chanson est LA Voix de Johnny. Le texte peut paraître un peu niais, mais cette voix est tellement envoutante que l’on y prête pas trop d’attention, en tout cas il ne gâche pas notre plaisir. Vient vers la fin quelques bribes de guitare.
Bien sûr l’album à ses défauts, déjà au niveau de certains textes qui ne collent pas vraiment à notre Johnny, mais il fallait oser, et c’est ça que j’apprécie. On a le sentiment que les paroliers ont mis de côté la stature de J.H.
Le duo avec M m’apparait humoristique, on sent beaucoup de complicité et d’amusement entre Johnny et M (suffit d’écouter les paroles non chantées). On y trouve encore un solo énorme de M.
La dernière chanson est une berceuse, pour Jade, en opposition avec la première piste « Paul et Mick » qui était très rentre dedans. Cette guitare acoustique claire Vient calmer le tout, et cette voix de Johnny, prouvant qu’il est capable de chanter n’importe quel genre de musique. Beaucoup d’émotion en ressort.
En conclusion, un album très intéressant, surtout pour les amateurs de rock, de guitare électrique et de chanteur à voix. Les fans ont pu être troublés par ce genre de rock, trop habitués à la variété.
On a aussi le sentiment d’une mise en garde contre la jeune génération, qui voudrait enterrer Johnny un peu trop vite, en témoigne les paroles de « Dandy », « Je suis resté, dans dix ans je resterai », et sur la chanson « Vous n’aurez pas ma peau ».
Quoi qu’il en soit cet album n’a pas eu le succès qu’il méritait. Johnny et M était une belle fusion.
17/20
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