Naissance du nouveau bébé trip-hop :
Le groupe britannique précurseur du Trip-Hop,
Massive Attack, vient de sortir cette semaine son cinquième album studio, après sept ans de pause :
Heligoland. Le nom de l’album fait référence à l'archipel allemand du même nom dans la Mer du Nord.
Massive Attack a cherché à faire quelque chose de plus immédiat, de plus simple que sur l'album précédent,
100th Window, jugé très froid, vu l’ambiance dans laquelle il a été produit. Ils ont souhaité redonner de la chaleur avec la présence des arrangements, bien que certains titres restent assez sombres. La noirceur de certains morceaux (« Pray for rain », le cuivré « Girl I love you ») est expliquée comme étant symbole des tensions politiques du monde, ainsi que l’évacuation de soucis personnels. Sans oublier leur goût prononcé pour les fréquences basses.
Heligoland a été enregistré dans le studio 13 de Damon Albarn, à Londres. Ce lieu a été choisi pour se retrouver dans un climat différent : plus appliqué mais aussi relâché. Ils en avaient besoin pour se ressourcer et trouver des idées pour un autre nouvel album. En effet, lors de leur dernière tournée, ils ont joué des morceaux inédits, qui se sont malheureusement trouvé trop vite sur la toile, suite aux nombreux enregistrements des fans pendant les concerts. Perfectionnistes, ils ont donc préféré abandonner l’idée de sortir ces morceaux-là, bien qu’ils en aient déjà pondus une quinzaine, et ont dû revoir leur copie. Au risque de déplaire à certains, mais c’est bien là leur marque de fabrique : surprendre et dérouter leur public. Ils ont aussi donné des titres provisoires à certains morceaux joués sur scène « 16 Seeter » devient « Girl I Love You », « Bulletproof Love » devient « Flat of the Blade » et « Marakesh » sera « Atlas
Air ». Même
Heligoland devait à l'origine s'appeler Weather Underground.
Une nouvelle fois, on retrouve dans cet album de nombreux guests. Tunde Adebimpe, chanteur du groupe américain TV on the Radio, Martina Topley-Bird, ex-femme et collaboratrice de Tricky, lui-même ex-membre du groupe, Guy Garvey, chanteur des anglais
Elbow, Hope Sandoval, américaine ayant déjà collaboré avec les groupes Jesus and Mary Chain, Chemical Brothers et
Death in Vegas, et enfin Damon Albarn. Ceci concerne uniquement les voix, mais d’autres invités plus discrets sont présents sur cet album, comme Adrian Utley, guitariste de
Portishead. Ce flot continu d’hôtes sur leurs albums reflète leur nécessité de constamment faire évoluer leur musique par l’échange de divers courants musicaux.
Le premier single de l’album, « Paradise Circus », fait entendre la voix sensuelle d’Hope Sandoval sur un groove lancinant et quelques timides frappes au piano. Le clip intègre plusieurs extraits du film porno de ‘Devil in Miss Jones’ des années 70, introuvable sur youtube. Une façon de montrer qu’ils peuvent être à la fois être perché avec une sonorité aérienne mais toucher de près des émotions palpables et concrètes.
Instruments entêtants, cuivres, percussions, basse travaillée, riches arrangements, électronique exaltée : tout est réuni pour faire de cet album un opus renouant avec ses traditions musicales.
En attendant de les (re)voir en live, ne soyez pas trop déçus de ne pas trouver les titres « All I want », « Dobro », «
Red light », «Heartcliff star », « Kingpin » et « Marooned »; vous aurez peut-être la surprise de les entendre sur leur site parmi certains morceaux inédits, dont quelques-uns enregistrés avec Mike Patton. Il existe aussi un double CD d’
Heligoland en édition import japonaise. Affaire à suivre…
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