Setzer Et Strummer, 2 de mes idoles de jeunesse, s'acoquinent le temps de quelques chansons et nous proposent un cocktail jubilatoire à base de cuivres, de gasoline et de bourbon frelaté. Car cet album sent très fort la réunion de 2 stars en quête de leurs gloires passées, qui se mettent ensemble histoire de faire ch... leurs anciens condisciples et de se marrer un peu devant une bonne bouteille de l'ami Jack. Setzer a cartonné aux States avec le 1er album de son Orchestra (quand tu veux tu passes nous voir en Europe, hein ?), la soupe étant bonne, il décide de renouveler l'opération. Un coup de Mirror sur le sax (oui, oui, j'ai bien dit le sax, bande de pervers!), on réaccorde la Gretsch et, roule Nènesse, on envoie la purée pour un second opus. Pendant ce temps-là, Joe Strummer a le nez dans le moteur de sa Cadillac 65, qui refuse obstinément de démarrer. Coup de turlu au blondinet, "Salut, Brian! Tu t'y connais en V8?". Le tatoué, grand spécialiste de Hot Rods, Leadsled et autres mignardises automobiles en tombent sur le cul! "Tu rigoles? Quand j'ai des insomnies, je démonte le moteur de ma Chevy et j'le remonte dans la nuit! Viens vite à la Casa, que j'voie ce que je peux faire pour toi... et n'oublie pas de passer chez le Chinois du coin (on est en Californie), tu lui dis que tu viens de ma part.". Aussitôt dit, aussitôt fait, Joe ramène sa chignole dans le garage de Setzer, qui lui répare son moulin en moins de deux, et voilà nos 2 compères assis dans le salon devant le kil de JD. "Ca marche, pour toi, ces derniers temps?", qu'il lance comme ça, le Joe, juste pour tâter le terrain. Le Cat lui dit que tout baigne, que son Big-Band est une Rolls, et que si il veut, il peut le rejoindre en studio, histoire de se poiler, "Et ramènes donc une rape, des fois que...".
Et voilà, comment on se retrouve avec un peu de légende sur du vinyle, sans avoir rien vu venir. Pourtant, Strummer et Setzer, l'association allait de soi. L'ancien chanteur des Clash a toujours été un dingue du bon vieux Rock'n'Roll d'Elvis (dont, pourtant, il hurlait à tue-tête qu'il ne voulait plus entendre parler), et, quand les
Stray Cats ont déboulés à Londres à l'été 1980, il a été dans les tous premiers à aller les voir en concert. On dit même qu'il leur aurait proposer de les produire, mais les "On-dits",... Setzer, quant à lui, a toujours été un fan des Clash, et ses reprises de "I Fought The Law" avec les Cats ou de "
Brand New Cadillac" avec son Orchestra était des références aux Clash. Donc, quoi de plus normal que de retrouver ces 2 forbans à faire la foire ensemble dés que l'un des deux retrouve un peu de succès.
Car Setzer marche bien à nouveau. Tout au moins en Amérique du Nord et au Japon. Pourquoi uniquement ces endroits? Parce qu'il va y jouer, sur scène. Et comme il ne tourne pas en Europe avec son Big Band (ou si peu), ça ne prend pas de ce côté-ci de la Grande Bleue. C'est dommage parce que les concerts de Setzer ont toujours été un grand moment. C'est sur scène que les
Stray Cats faisait éclater au grand jour leur talent, c'est sur scène que Setzer a lancé le BSO et son projet Jazz-A-Billy". Alors, patientons en écoutant les galettes que le Maitre-ès 6-cordes, nous envoie. Tant qu'elles ont le goût de ce "
Guitar Slinger", tout va bien...
HotRodFrancky
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