Après un premier album qui traduisait une filiation évidente avec AC/DC,
Rhino Bucket revient avec sa deuxième offrande, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne semble pas décidé à couper le cordon. Ceci n’empêche pas ce groupe de nous offrir une excellente galette bourrée d’énergie et parfaitement produite par Terry Manning (
Ten Years After,
Molly Hatchet,
The Angels, etc…) et masterisée par Bob Ludwig (Jimmy Hendrix, AC/DC,
Bruce Springsteen, etc…). Avec une telle équipe, autant vous dire que le son est à la hauteur, à défaut d’originalité.
Car, ne tournons pas autour du pot, c’est bien là que le bât blesse. En effet, si la qualité de chaque titre ne peut être remise en cause, l’ombre du gang des frères Young plane sur la plus grande partie des 11 morceaux de ce "
Get Used to It", et ceci n’est pas seulement dû à la ressemblance quasi-parfaite de la voix de Georg Dolivo avec celle du défunt Bon Scott. Le son, les structures, l’énergie et la spontanéité, tout est parfaitement aligné sur le savoir faire des légendes Australiennes. S’il est donc impossible de résister à l’enthousiasme communicatif du quatuor, surtout si vous êtes fans des' kangourous électrifiés', il reste tout de même un goût d’inachevé tant le potentiel de
Rhino Bucket semble pouvoir prendre une envergure supplémentaire avec une identité propre. Ceci est d’ailleurs flagrant sur les deux derniers titres qui voient les Américains prendre quelques distances avec leurs influences omniprésentes jusque-là. En effet, "Scratch’n’Sniff" voit le groupe accélérer le tempo et flirter avec les limites du sleaze, alors que l’instrumental "Stomp" donne à entendre une voix de monstre et des gémissements d’orgasme féminins sur un bon gros riff bien graisseux.
Pour le reste, nous retiendrons tout de même un "
Beat to Death Like a Dog" percutant et à la structure légèrement à tiroirs, un "Burn The World" lancé tel un train à pleine vitesse et voyant Doc Neeson (
The Angels) se joindre aux chœurs, et un "Ride With Yourself" au refrain obsédant et ayant eu son heure de gloire en apparaissant sur la bande originale du premier 'Wayne’s World'. Tous les autres titres sont d’une qualité sans faille mais renvoient, sans hésitation aucune, à l’œuvre d’AC/DC.
"
Get Used to It" laisse donc un goût mitigé, l’humeur oscillant entre l’enthousiasme provoqué par la qualité des titres et l’interrogation concernant l’intérêt de produire une œuvre si proche de ses influences. Nous laisserons tout de même le premier sentiment l’emporter en imaginant que
Rhino Bucket a probablement voulu se rassurer à l’occasion d’un deuxième album souvent synonyme d’angoisse pour les jeunes combos. Nous attendons cependant le prochain album avec impatience en imaginant que nous ferons preuve de moins de tolérance si le groupe confirmait son étiquette de 'clone d’AC/DC' qui commence à être déjà envahissante.
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