Get Ready

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17/20
Nom du groupe New Order
Nom de l'album Get Ready
Type Album
Date de parution 2001
Style MusicalNew-Wave
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1. Crystal
2. 60 Miles an Hour
3. Turn My Way
4. Vicious Streak
5. Primitive Notion
6. Slow Jam
7. Rock the Shack
8. Someone Like You
9. Close Range
10. Run Wild

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New Order


Chronique @ DHT06

21 Septembre 2017

Et si c'était leur meilleur album ?

Depuis le début, New Order sait faire des disques qui tiennent la route, toutefois la réussite dans les projets d’albums n’avait jamais été leur principal point fort, malgré ce que veut faire croire l’habillage de leurs pochettes auquel ils ont eu droit chez Factory, qui relève autant du marketing que de l’art. Contrairement à The Cure, New Order était prêt pour le succès commercial et pour les Singles qui cartonnent, sans baisse de régime ni remords. Sincèrement marqués par le suicide d’Ian Curtis, ils ont su se ressaisir et aller tout droit vers la gloire qui leur ouvrait ses bras. Comme tous les punks, ils avaient eu, plus jeunes, des scrupules et des réticences face au succès. Et puis ils ont compris et intégré cette donnée dans leurs schémas éthiques, pour trouver leur équilibre. Auraient-ils quoi que ce soit à perdre ? Non, aucun chef d’œuvre inaccessible à respecter ni à sacrifier, sinon ceux de la période Joy Division. Autant tourner franchement la page, quitte à produire des hits de grande qualité ainsi que, accessoirement, de bons albums. De ce point de vue, ils n’ont à rougir de rien. « Blue Monday », dans son genre minimaliste et dans toutes ses versions (y compris le remix par Quincy Jones, une rencontre détonante), est une chanson magnifique, et c’est loin d’être la seule. « In Between Days » de leurs rivaux n’atteint pas le même niveau de plénitude et de maturité. Mais voilà, on ne peut exceller partout. « Movement » était juste bien, décevant certes car trop marqué par leur passé proche sans arriver à l’égaler. « Power, Corruption & Lies » déstabilisait l’auditeur par ses forces et par ses faiblesses. On pourrait continuer ainsi l’inventaire à coups d’ « en même temps » et « d’un autre côté ». Le problème des groupes de rock, c’est le piédestal que leurs fans, surtout la garde rapprochée, leur sert sur un plateau. Si l’on ajoute à leur histoire un suicide, il n’en faut pas davantage pour laisser le champ libre au préjugé qui veut, envers et contre tout argument, que les premiers opus seraient soi-disant meilleurs que les suivants. Or, il n’y a pas d’âge d’or chez New Order, car trop de tâtonnements dans les projets de longue haleine, trop d’hésitations, trop de maladresses, trop de cafouillages, trop de second degré, trop d’autodérision. Sans aller jusqu’à faire passer leurs albums pour des bêtisiers de leurs Singles, ce qui serait trop sévère (car on parle ici de NO, et non pas de Blur), il y a une différence entre la performance ponctuelle et la performance globale.
« Get Ready » répond à toutes les questions que l’on pouvait se poser avant. Parmi ces questions, pourquoi se sont-ils autant éloignés de ce qu’ils faisaient quand ils s’appelaient encore Warsaw, alors que l’agressivité du rock leur va tellement bien ? Pourquoi les rapports entre la guitare et les synthés sont habituellement si compliqués chez eux, alors que la basse fait tout pour les rapprocher ? Pourquoi penchent-ils trop vers la ballade ou trop vers la techno ? Pourquoi les chansons se suivent-elles sans se ressembler ? Pourquoi Bernard Sumner chante-t-il parfois avec une voix aussi aigüe ? Pourquoi le groupe n’exploite-t-il pas davantage les voix féminines ? Premier point : « Get Ready » est un album agressif dans le bon sens du terme ; quand on aime le rock, on aime se dire qu’il y a des portes à défoncer, que c’est un plaisir et qu’il faut y aller carrément, après avoir pris tout son élan ; soudain « Crystal » apparaît, et tout devient clair, puis « 60 Miles an Hour » prolonge l’attaque puissante, et ainsi de suite, a fortiori face à l’énergie explosive de « Primitive Notion », « Rock the Shack » (produit par eux-mêmes et non par Steve Osborne, efficace par ailleurs), « Close Range » ou encore « Slow Jam », lequel, heureusement, porte très mal son nom ; excellente idée que d’avoir boosté ainsi la deuxième partie du disque, même si la première était déjà dynamique, et d’avoir gardé « Run Wild », la seule ballade, presque folk, en guise de conclusion. Deuxième point : entre gros sons de guitares saturées, basse et nappes de synthétiseurs mélodieuses, les relations sont devenues fusionnelles à un rare point de constance et de régularité. Troisième point : « Get Ready », encore une fois, s’affirme tout entier comme un album de rock, dont la rêverie et la beauté mélancolique ressortent d’autant mieux que le fond les éclaire avec vigueur et optimisme. Quatrième point : les chansons se ressemblent assez pour revendiquer une même appartenance, suffisamment riches en contrastes au demeurant. Cinquième point : Bernard Sumner semble plus serein que jamais et chante avec une voix posée. Sixième et dernier point : la sensualité des voix féminines accompagne les chansons du début à la fin. Et si c’était leur meilleur album ?

D. H. T.

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