Nouveau phénomène du Oz Rock (rock Australien) depuis peu,
Silverchair a étendu son succès, jusqu'au-delà de ses frontières devenant ainsi, l'une des plus jeunes formations existantes. Mais faute est d'avouer, qu'avec toute cette concentration (dont le Big Four) autour de la ville de Seattle aux États-Unis, le combo Australien a aussi su marquer grâce à ses origines, en plus de son style grunge fougueux et bien exécuté qui avait su faire son petit effet sur "
Frogstomp" - il y a à peine deux ans de cela, en 1995.
La production est quant à elle, davantage soignée, toujours signée chez Murmur Records avec cette fois-ci, l'appui du producteur Nick Launay (
Midnight Oil,
Killing Joke...). Il est également à noter, que certains morceaux ont eu différents titres comme "Lie to Me" (qui était appelé "Punk Song #1") ou "
The Door" ("The Proxy Song") et que la sortie de l'album a été repoussé afin d'éviter la concurrence du quatrième album de
Pearl Jam "No Code" sorti en 1996.
Preuve que
Silverchair ne se repose pas sur ses acquis, le grunge du premier opus réalisé dans la plus pure des traditions à la façon des groupes de la première vague (en plus de Black Sabbath ayant été l'un des initiateurs du mouvement) a évolué vers des sonorités plus metal comme sur "Slave" avec ses riffs accrocheurs, cette guitare à tendance noise et son outro cataclysmique ou encore avec "Learn to Hate" misant essentiellement sur la puissance du chant de Daniel Johns, avec une belle alternance entre ses screams engagés et sa voix claire et éraillée à la Kurt Cobain.
Aussi, et que ça n'en déplaise à certains auditeurs, ce "
Freak Show" se veut aussi plus subtile comme nous le démontrent les arrangements orchestraux de "
Cemetery" ou encore "
The Door" et "Petrol & Chlorine" prenant une dimension presque orientale. Ce qui est plus évident sur cette dernière, puisque l'utilisation d'instruments tels que le tambour, le tabla ou encore le sitar montrent que
Silverchair accorde davantage d'importance à sa section rythmique ainsi qu'à de nouveaux éléments artistiques. Le risque étant que d'un autre côté, certains titres aient une allure on ne peut plus mielleuse comme "Pop Song for Us Rejects" et ce, même si les violons sont bien loin d'être utilisés à outrance puisque certains passages sont mêmes assez agressifs. Si ce n'est pour autant pas l'aspect mielleux que l'on rencontre le plus souvent dans cet opus, d'autres morceaux restent peu accrocheurs comme la pénible "Roses" ou les refrains simplets du single "
Freak".
Néanmoins, de véritables pépites composent ce second album des Australiens mais il faudra pourtant bien attendre le douzième morceau "Nobody Came" pour s'en rendre compte. Le rythme est tout de suite bien trouvé et se joint aux complaintes de son leader entre des riffs metal (se tournant parfois vers une sorte de heavy metal) - des distorsions et de grands moments de solitude et d'inquiétude pour une pièce mélodique de plus de six minutes à la manière de
Alice In Chains. Pour clore le tout, un second défouloir, en plus de "Madman" issu du premier opus vient rejoindre la tracklist. Il s'agit donc de "Lie to Me" qui aurait soit dit en passant, très bien put figurer sur l'un des albums de
Nirvana.
Une réussite à demi-teinte pour certains, un échec cuisant pour les puristes du grunge préférant les vieux sons crasseux des années 90' et l'intensité du "
Frogstomp" mais les expérimentations tentées ont quoi qu'il en soit porté leur fruit. Les parties rythmiques se font davantage entendre, créant de la lourdeur et des sons se rapprochant du metal alternatif mais aussi, des parties plus créatives. Ce "
Freak Show" marque peut-être, une transition vers un nouveau style (même si celui-ci est déjà bien abordé).
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