Les 2 précédents albums de
Van Halen, avec Sammy Hagar au chant, ont laissé les amateurs divisés. Il est vrai qu’il n’est jamais aisé de succéder à un frontman aussi charismatique que David Lee Roth, d’autant que le combo en a profité pour orienter son style musical vers quelque chose de plus commercial. Pour ce troisième opus avec le chanteur rouquin,
Van Halen a décidé de revenir à des compositions plus directes et énergiques, et en a profité au passage pour retravailler avec son producteur fétiche : Ted Templeman.
Le résultat est particulièrement réussi avec un album où le groupe retrouve une grosse énergie et un enthousiasme communicatif. L’entrée en matière est immédiate avec un "
Poundcake" à la légendaire intro jouée à la perceuse par Eddie, mais également doté d’un gros riff soutenu par une basse pachydermique. Le ton est donné et la pression ne retombera pas tout au long des 11 titres de ce "
For Unlawful Carnal Knowledge" surnommé "FUCK" en raison de ses initiales. Il est d’ailleurs à signaler qu’Eddie souhaitait lui donner ce titre directement, mais qu’Alex bloqua son frère, ne réussissant pas à se faire à cette idée.
Mais revenons-en à la musique et aux 11 brûlots qui nous intéressent. Pas de baisse de régime donc, en dehors du break instrumental acoustique de "316". L’ambiance est plutôt enjouée, les refrains sont pour la plupart immédiats et inoubliables, et la production est dynamique, faisant la part belle à la basse d’un Michael Anthony, véritable bulldozer rythmique. Celui-ci assure même le riff sur le heavy-funk du surprenant "Spanked", ceci après avoir propulsé la tornade d’un "Judgement Day" irrésistible et punchy. Eddie nous gratifie toujours d’une technique unique qui a le mérite de ne jamais nuire à la musicalité de l’ensemble. Alex nous prouve qu’il est loin d’être un batteur limité comme certains le suggèrent. Il est la fondation inébranlable sur laquelle
Van Halen peut appuyer son style unique et ses compositions faussement simplistes, en multipliant des breaks improbables et efficaces. Enfin, Sammy Hagar semble enfin intégré au sein du groupe et dégage une bonne humeur communicative.
Les titres sont d’une grande variété et aucun ne fait doublon. Le quatuor nous entraîne dans des ambiances généralement enjouées avec des titres directs et efficaces comme "
Runaround" ou "
Top of the World", sans jamais négliger des soli uniques et des breaks irrésistibles. L’énergie est toujours présente sur des morceaux plus groovy ("
Man on a Mission") ou mélodiques ("The Dream Is Over"), et nous avons même droit à un titre plus sombre avec "Pleasure Dome" où un Alex déchaîné propulse une alternance de passages parlés et chantés et un refrain obsédant sur presque 7 minutes. Le principe de l’alternance des parties est également présent sur l’énergique et entraînant "In’N’Out" au refrain catchy et aux passages chant-guitare insérés au milieu de parties dynamiques jouées par l’ensemble du groupe. Enfin, nous n’oublierons pas le tube "Right
Now", seul titre à bénéficier de claviers beaucoup plus discrets que sur les précédents albums du groupe. Ce titre est probablement le plus calme de l’album et mélange mélodie et énergie avec talent.
C’est donc un retour en force réussit par
Van Halen qui prouve qu’il peut encore faire d’excellents albums avec son nouveau line-up. "FUCK" rejoint donc le cercle fermé des albums de Hard US incontournables et légitime enfin Sammy Hagar au yeux des fans du groupe. La tournée qui suivra s’appuiera d’ailleurs essentiellement sur cet opus et permettra à
Van Halen de confirmer son retour au sommet.
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