L’ère des expérimentations bat son plein pour
Simple Minds qui reste sur un
Real to Real Cacophony surprenant et prometteur. Voici son successeur, qui pousse la recherche plus loin en écartant définitivement les restes punk rock et entrant dans un univers new wave/electro encore en devenir. Le son y est retravaillé, les influences électroniques encore mieux digérées que dans le déjà très bon précédent album, et le résultat est impressionnant.
I Travel ouvre l’album en affichant les ambitions, les sonorités sont modernes, le synthé distille des notes justes et travaillées, la mélodie est rêveuse et le refrain sublime, une immense entrée en matière. La suite n’est pas aussi joyeuse que ce premier titre et s’enfonce dans une noirceur tout aussi caractéristique de la new wave, à travers les excellents Today I Died Again ou Constantinople Line. On retrouve tout de même un peu d’allant dans le titre très électronique Capital
City, mais quand même plus lent et lancinant que I Travel. Le groupe laisse libre court à ses idées novatrices et le fruit de ses expérimentations s’exprime dans l’étrange This
Fear of Gods, peu de textes, un rythme répétitif, mais au final fascinant. Notons quelques bizarreries comme le titre chanté (ou plutôt parlé) en français Twist/Run/Repulsion.
Avec
Empires and Dance,
Simple Minds offre un album plus carré que Real to Real, et une totale réussite, l’alliage entre les influences électroniques omniprésentes et les instruments plus traditionnels comme la bass et la batterie en fait une oeuvre fondatrice de la new wave électronique, un courant qui dominera les années 80 sous une forme plus accessible. Pour l’heure, le groupe est encore en pleine recherche et réussit du même coup à créer des compositions très efficaces grâce à son sens aigu de la mélodie et sa capacité à façonner des ambiances tantôt onirique tantôt noire, et entre dans son premier âge d’or.
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