Electric Ladyland

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18/20
Nom du groupe Jimi Hendrix
Nom de l'album Electric Ladyland
Type Album
Date de parution 16 Septembre 1968
Style MusicalRock Psychédélique
Membres possèdant cet album157

Tracklist

1. ...And the Gods Made Love 01:21
2. Have You Ever Been (to Electric Ladyland) 02:12
3. Crosstown Traffic 02:25
4. Voodoo Chile 15:05
5. Little Miss Strange (Noel Redding Cover) 02:50
6. Long Hot Summer Night 03:30
7. Come on (Let the Good Times Roll) (Earl King Cover) 04:10
8. Gypsy Eyes 03:46
9. Burning of the Midnight Lamp 03:44
10. Rainy Day, Dream Away 03:43
11. 1983... (a Merman I Should Turn to Be) 13:46
12. Moon, Turn the Tides... Gently Gently Away 01:01
13. Still Raining, Still Dreaming 04:24
14. House Burning Down 04:35
15. All Along the Watchtower (Bob Dylan Cover) 04:01
16. Voodoo Child (Slight Return) 05:14
Total playing time 1:15:47

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Jimi Hendrix


Chronique @ Brozzy21

29 Juin 2014

La référence en matière de rock

Génie, maître, Hendrix. La frontière séparant ces trois mots est tellement mince que l’on pourrait presque les considérer comme synonymes. En effet, l’Experience a pris soin avec ses deux premiers opus, de nous donner à nous, auditeurs impitoyables chassant le moindre faux-pas, deux albums d’une excellente qualité et sans le moindre superflu ou mauvais titre. Toute cette énergie, ce talent et cette créativité caractérisant « Are You Experienced ? » et « Axis : Bold As Love » se retrouvent dans le dernier album d’Hendrix : « Electric Ladyland ».

Pourquoi je dis « Hendrix » et non pas « l’Experience » contrairement à mes chroniques précédentes ? Car « Electric Ladyland » est l’œuvre d’Hendrix plus que de quiconque. Puisque Jimi s’éloignait de plus en plus de Mitch Mitchell et de Noël Redding (les deux membres du « Jimi Hendrix Experience ») et allait plutôt jouer avec des musiciens comme Buddy Miles voire des personnes rencontrées dans la rue, le producteur du groupe jusqu’ici, Chas Chandler, décide de démissionner car il ne supporte plus les caprices du virtuose. Noël ne fit d’ailleurs pas partie des concerts donnés à cette époque : il fut remplacé par Billy Cox, vieille connaissance de Jimi. L’album sera donc produit en entier par Hendrix qui disposera alors d’une liberté de création totale.

Cette galette est au moins aussi brillantissime que les précédentes. Pourquoi "au moins" ? Parce que « Electric Ladyland » place la barre plus haut : ce n’est pas un disque excellent, c’est un sommet de virtuosité, de puissance, une hyperbole à lui tout seul, en un mot : une LEGENDE. La démesure créative d’Hendrix se ressent bien dans « Electric Ladyland » : double album, beaucoup d’accompagnement, production libre… Lui-même disait en avoir marre de faire des chansons à trois accords.

Je vais surtout m’étendre sur quatre chansons dans cette chronique, les plus importantes selon moi. Non pas que le reste soit mauvais, loin de là, mais j’aimerais en parler plus longuement.

Tout d’abord, « Crosstown Traffic ». Ce titre est un Jimi à l’ancienne, comme il les faisait sur « Are You Experienced », avec quelques accords rapides, une batterie martelée et une ligne de basse qui suit bien le rythme. Hendrix joue d’ailleurs une sorte de kazoo sur la chanson, chose assez inhabituelle pour un titre de deux minutes destiné essentiellement aux ondes FM à l’époque. La chanson est courte, simple, une sorte de retour aux sources pour Jimi.

Cependant, directement après vient « Voodoo Chile », qui semble avoir pour rôle de marquer un contraste avec la chanson précédente. En effet, « Voodoo Chile » ressemble à un très long jam (16 minutes !) où Hendrix part dans tous les sens, en passant par du Blues, du psychédélique, du rock « classique » … Les moments calmes et les pétages de plombs se succèdent. Il en résulte une chanson riche, mais qui n’est pas incohérente.

Le troisième titre sur lequel je veux me pencher est « All Along The Watchtower », une reprise de Dylan. Il faut savoir que ce dernier a beaucoup influencé Hendrix et c’est en l’écoutant qu’Hendrix s’est dit qu’il pourrait aussi chanter. Par ailleurs, le petit Jimi s’installa alors à Greenwich Village, alors lieu de résidence de Dylan. Cependant arrêtons ici les digressions et concentrons-nous sur la musique. « All Along The Watchtower » a gagné beaucoup en popularité grâce à la version d’Hendrix : les solos, les arrangements, cette chanson a tout pour elle. Il s’est littéralement réapproprié le titre en le transformant en un tube électrique très technique, contrairement à l’originale qui était typiquement dans le style de Dylan : guitare folk et simplicité.

Enfin, pour clôturer l’album arrive l’enfant prodige : « Voodoo Child (Slight Returns) ». Contrairement à son quasi-homonyme sur l’album, “Voodoo Child” est une démonstration de puissance et de technique électrique jusqu’ici jamais égalée. Commençant sur une introduction pleine d’effets de quelques secondes, le titre explose immédiatement après. La guitare est saturée et mise en avant par le jeu de basse qui donne de la profondeur au morceau, et Jimi est ici le vrai héros : il occupe le premier plan tant son jeu est immense. A l’antipode complet de ses anciens titres, « Voodoo Child » est un véritable équilibre entre technique (voir les nombreux bridges et solis) et de puissance, aucun des deux ne prédomine : c’est LE titre ultime.

Bien sûr, l’album comporte d’autres titres excellents. Citons entre autre le très détendu « Have You Ever Been (To Electric Ladyland) » dont l’ambiance relaxée correspond parfaitement au « Summer Of Love » plein de drogues planantes, le très funky « Gypsy Eyes », « Rainy Day, Dream Away » où la guitare est très étrangement effacée, au profit du motif de batterie et des claviers, et bien entendu sa suite logique « Still Raining, Still Dreaming » totalement différent de son homologue.

C’est avec « Electric Ladyland » que tout s’achève. Disque immense, tant par sa qualité que par son influence, c’est l’album le plus personnel et riche de la carrière de Jimi Hendrix, avec un nombre incroyable de sons, de riffs ravageurs et de technique. Beaucoup d’autres disques méritent le titre de « disque ultime du rock », mais lorsque l’on entend Hendrix chanter « I stand up next to a mountain/And I chop it down with the edge of my hand » (je me tiens à côté d’une montagne/et je l’abats du tranchant de ma main), il est impossible de nier sa puissance et son aura. Si le rock venait un jour à disparaître et qu’il fallait tout reconstruire, il ne resterait que « Electric Ladyland » pour tous nous guider : il reste LA référence en matière de rock.

R.I.P James Marshall Hendrix, notre maître à tous.

3 Commentaires

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krakoukass56 - 30 Juillet 2014: De l'intro totalement jetée, à la wah psychédélique omniprésente, en passant par la beauté romantique d'un 1983 où la vitesse d'éxécution d'un Come On, sans oublier la pochette originelle censurée, Archi-culte ! Pareil, les 2 derniers morceaux m'auront marqué à tout jamais.
choahardoc - 25 Novembre 2014: "Cette galette aurait pu être un très bon album,comme les deux précédents"; mille sabords, je trouve que tu pousses un peu. Il s'agit de deux bombes atomiques, point c'est tout. Purple Haze et autres, le Rock change après ça. La disco de Jimi est une révolution totale dès le départ. On ne peut pas mettre en avant Ladyland en relativisant le génie de ses précurseurs. La mise en en perspective peut démontrer que l'enfant vaudou a encore progréssé sur le plan mélodique mais sur le plan de l'innovation cet album reste dans la continuité, c'est à dire un incontournable. Merci pour ce triptyque.
Brozzy21 - 25 Novembre 2014: Argh, un quiproquo à cause d'une phrase mal formulée, je le reconnais, j'aurais du mieux le dire, my bad ! Ce que je voulais dire, c'est que bien entendu les deux précédents sont excellents (vu que tu as lu mes chros tu dois savoir ce que j'en pense), mais je voulais indiquer que Electric Ladyland était vraiment un climax, un paroxysme ou toutes sortes de superlatifs ! Merci pour l'indication, je vais corriger ça de ce pas !
Et si tu parles de mes 3 chros en disant "merci pour le tryptique", et bien merci :D
EDIT : corrigé (j'espère que c'est mieux)
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