S'il a eu un succès raisonnable avec
Generation X,
Billy Idol décide cependant de s'exiler pour les Etats-Unis, sentant que la vague punk s'essouffle et ayant des velléités de carrière solo. Le destin met sur sa route Steve Stevens, guitariste au toucher unique et au talent hors-normes. Si le contraste visuel entre sa crinière brune défiant les lois de la pesanteur et la coupe courte blonde peroxydée de
Billy Idol, est saisissant, il existe rapidement une véritable alchimie artistique entre les deux hommes qui débouche sur un style musical unique mélangeant les influences Hard-Rock de l'un et Punk de l'autre, auxquelles viennent se rajouter des éléments Rock et New-Wave, voire d'horizons plus surprenants.
Ce premier album éponyme ne comporte que deux titres écrits en commun,
Billy Idol ayant déjà quelques compositions de prêtes avant leur rencontre, mais l'identité est déjà bien affirmée bien qu'explorant des territoires relativement vastes. Cependant, du Rock direct et efficace au refrain simple et accrocheur de "Come On, Come On", à la reprise du tube Punk "
Dancing with Myself" qu'il a écrit avec
Generation X,
Billy Idol garde de nombreux éléments récurrents, à commencer par son chant, légèrement grave, régulièrement interrompu par quelques rugissements félins, montrant certaines limites lors des montées dans les aigus, et à la tonalité un brin méprisante.
De son côté, Steve Stevens fait parti de ces guitaristes préférant l'intérêt du titre à une démonstration technique stérile. Le son est souvent aérien mais les soli peuvent se faire tranchants ("Nobody's Business"), voire expérimentaux ("Shooting Stars" tout en distorsion maitrisée). Dans tous les cas, les deux compères donnent la priorité à l'efficacité plutôt qu'à l'esbroufe, variant les ambiances pour que l'accroche soit permanente, offrant quelques surprises au détour d'un "
Hot in the City" tubesque s'appuyant sur des claviers prégnants et des chœurs et un chant n'étant pas sans rappeler quelques crooners, mais aussi d'un "
Love Calling" aux rythmiques et chœurs tribaux, zébré par un étonnant solo de saxophone, alors que Billy se fait charmeur sur la ballade mid-tempo "It's So Cruel". L'ensemble reste dynamique avec quelques salves imparables, à commencer par un "
White Wedding" hyper accrocheur, mélangeant énergie Rock et mélancolie New-Wave, ou un "Dead On Arrival" venant flirter avec les frontières du Hard dit 'FM'.
Malgré une légère baisse d'intensité sur sa seconde partie, ce premier opus n'en est pas moins une belle réussite, imposant un personnage au charisme fort et à l'identité artistique affirmée. Il est d'ailleurs à noter que l'édition d'origine se concluait sur "Congo
Man", reprise du thème de "
Love Calling" de 1'08, et que ce titre fut remplacé par "
Dancing with Myself" à partir de 1983, permettant à l'ensemble de se conclure sur une note plus énergique, et profitant ainsi du succès tardif de ce titre.
Chapeau et bravo !
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