Après les départs de
Steve Perry et Steve Smith, il n'y avait pas grand monde pour miser sur l’avenir de
Journey. Pourtant, il en fallait plus à Schon, Cain et Valory pour déposer les armes, et ce sont finalement Steve Augeri et Deen Castronovo qui ont été recrutés pour permettre à la légende de l'Aor US de continuer sa route. Le premier n'est pas un inconnu, ancien membre fondateur de Tall Stories et Tyketto, alors que le second ne se présente plus, ayant joué avec des pointures du calibre de Marty Friedman,
Steve Vai et Ozzy Osbourne, et surtout, ayant partagé les aventures Hardline et Bad English avec Neal Schon et
Jonathan Cain. Les plus dubitatifs face à ce nouveau line-up ont ainsi pu voir leurs inquiétudes s'atténuer dès la sortie du single "
Remember Me" sur la bande originale du film 'Armageddon' paru en 1998. Et autant dire que le nouvel opus qui arrive en cette année
2001 va mettre tout le monde d'accord.
Pourtant, la première mouture sortie au Japon avait un peu refroidie les fans, ceux-ci la jugeant trop chargée en ballades. Heureusement, le combo est à l’écoute de son public, et ce sont deux titres (le palpitant "World Gone Wild" et le rock’n’roll "Nothin’ Comes Close") qui sont venu remplacer "I’m Not That Way" présent sur l’édition parue au pays du Soleil-Levant. Que les amateurs de douceurs en tous genres ne s’inquiètent pas pour autant, Schon & Cie, en grands spécialistes de l’exercice, nous livrent ici quelques titres tout en délicatesse. Les tendres "
All the Way", "Loved By You" ou "With Your
Love" sont calibrés pour cartonner sur les ondes US et tirer la larmichette aux cœurs les plus sensibles, alors que "Livin’ To Do" œuvre plutôt dans un style power-bluesy gorgé de feeling. Seul "Lifetime Of Dream" s’éternise un peu trop en longueur et empêche le quintet de réussir le sans-faute.
Mais
Journey nous délivre surtout quelques pépites Aor/FM imparables. "Higher Place", "Signs Of Life" et "I Got A Reason" sont de véritables tubes en puissance, à la fois mélodiques et dynamiques, alors que "All The Things" se fait aussi groovy que la basse de Ross Valory, et que "To Be Alive Again", porté par sa ligne de piano, est carrément euphorisant. Enfin, s’il nous délivre également quelques mid-tempi aussi classiques que réussis ("Live And Breathe"),
Journey fait également preuve d’innovation sur un "
Kiss Me Softly" délicat et un "We Will Meet Again" atmosphérique sur une batterie aux accents de percussions tribales, offrant un superbe final à ce "
Arrival" que personne n’espérait aussi enthousiasmant.
S’il aurait peut-être gagné en efficacité avec 1 ou 2 titres en moins, ce nouvel opus prouve que
Journey reste bien le maitre du style et que ses nouveaux membres ne sont pas là pour amuser la galerie. Proche de Perry sans le cloner, Augeri offre une superbe prestation, alors que le jeu de Castronovo, à la fois puissant et précis, vient dynamiser les 3 leaders, donnant même une nouvelle jeunesse à Valory. S’il n’a pas eu la reconnaissance qu’il méritait lors de sa sortie, "
Arrival" n’en reste pas moins un des tout meilleurs albums de
Journey et il n’est pas trop tard pour lui rendre les honneurs dus à son rang.
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