Avec son flamboyant Ziggy Stardust,
David Bowie est au sommet de son art, et il profite de la tournée qui suit pour utiliser à merveille son gout du spectacle et ses mises en scène. Entrant progressivement dans sa période dite glam rock, il va définitivement s’y engouffrer avec
Aladdin Sane, créant le nouveau personnage du même nom, et s’orientant résolument vers le rock pur et dur à la
Suffragette City.
En effet, la guitare et le feeling rock à la Rolling Stones sont à l’honneur dès le début avec Watch That
Man, avant les grands classiques Cracked Actor et
The Jean Genie, des hymnes au rock ‘n’ roll complétés par une reprise de Let’s Spend the Night Together des Stones, histoire de rendre hommage à un groupe dont l’influence n’a jamais été aussi présente. Derrière, il conserve sa marque de fabrique originale avec de curieuses ballades au piano comme
Aladdin Sane ou
Time, décadentes et délurées comme jamais. Bowie se réserve aussi un bref clin d’oeil à la pop cuivrée et grandiloquente des Kinks ou des Beatles période 66-67 avec
The Prettiest Star, dont le rythme binaire et fanfaresque rappelle Sunny Afternoon ou With a Little Help from My Friend. La surprise vient cette fois de Panic at Detroit, plus difficile à classer et pourtant très séduisant, entre pop et jazz. En conclusion, il offre une nouvelle ballade, Lady Grinning Soul, un peu comme dans
Hunky Dory, dans la plus pure tradition bowienne, avec un piano à l’image du reste de l’album, décalé et somptueux.
En mettant l’accent sur sa face rock ‘n’ roll tout en exploitant de nouveau les idées lumineuses de Ziggy Stardust,
David Bowie réalise un nouveau chef d’oeuvre et confirme sa période faste. Toujours créatif sans pour autant oublier ses allusions récurrentes au passé,
Aladdin Sane est le véritable point culminant de la première ère glorieuse de Bowie, celui-ci étant rapidement dépassé par sa consommation excessive de drogues et s’attirant volontairement les critiques avec l’étrange
Diamond Dogs.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire