L'hexagone, qui a un peu trop la fâcheuse tendance à n'apprécier que l'hexagonal, se tourne malheureusement peu souvent vers ses voisins, notamment les Belges. On peu comprendre qu'après Annie Cordy, Plastic Bertrand ou encore Johnny Halliday, le vase avait débordé depuis longtemps. Mais n'oublions pas que le Plat-Pays nous a apporté Brel,
Arno, Ghinzu, dEUS, la bière, les frites, le feu, l'électricité... Bref, que ferait-on sans nos amis belges? Ne leur tournons pas le dos, mais au contraire, ouvrons-leur les bras, et voyons ce qu'ils ont à nous offrir ces temps-ci.
Parmi les groupes de Rock belge qui ont percé la frontière ces dernières années, on a bien entendu Ghinzu, et dEUS, pour ne citer qu'eux. Deux groupes qui, à eux seuls (puis épaulés par d'autres compatriotes comme
Girls In Hawaii, par exemple) ont posé les briques et le ciment de ce qu'est devenu un style à part entière : le Rock belge.
Mintzkov a sorti en 2007 une belle synthèse de ce qu'est ce style, profitons donc de sa réédition pour en parler.
Après un premier album sortit en 2003, Mintzkov revien donc, plus fort, plus abouti, plus sage.
Un premier titre, « Life After Fire » nous envoûte par son rythme complexe et répétitif. L'atmosphère est tout de suite sombre, froide et pesante. L'influence de dEUS est indéniable, même s'il ne s'agit pas ici d'une pâle copie. La composition est intelligente, originale, la voix n'est pas trop mise en avant, et apporte vraiment un atout à l'ambiance grave et pesante. Le tout est jouissif, on veut la suite !
Et on n’est pas déçu ! « One Equals A Lot » qui suit est vraiment bonne. Du très bon rock sombre, avec cet incessant coup de cloche à la batterie, une très bonne balance entre la voix masculine et la voix féminine, et la fin en queue de poisson qui rappelle des groupes tels
Interpol, en plus agité.
Mais tout n'est pas tout blanc ou tout noir (du moins, pas toujours), il fallait bien quelques défauts à cet album. Fort heureusement, ceux-là ne sont pas gravissimes, rassurez-vous, bien que très frustrants.
Le premier est l'aspect monotone de l'album. En effet, l'ambiance posée en début d'album n'évolue pas d'un poil jusqu'à la fin ; bref, ça se ressemble trop, c'est trop homogène, et forcement, c'est légèrement ennuyeux. Pas de quoi jeter le CD à la poubelle pour autant, on s'y fait très bien.
On est aussi beaucoup frustrés car on s'attend souvent à des explosions sonores qui ne viennent pas. C'est bien dommage, il leur manque ce côté Ghinzu, n'hésitant pas à pousser les amplis à fond ; on reste en attente, tant pis.
Malgré ces petits détails,
360° est un bon album de ce Rock sombre très typique des Belges. Beaucoup de très bonnes chansons, donc, un bon son (quoique pas assez explosif), des riffs intelligents et efficaces... Reste à voir ce qu'ils valent sur scène.
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