Vae Victis : Vae Victis
Las palabras
01. Libres cosaques
Ils chevauchent dans la steppe,
Tête rasée, barbe au vent
Les cosaques
Ils chevauchent dans la steppe
Insouciants, riants, chantants
Les cosaques
Dans les plaines enneigées,
Par les taillis des forêts,
Hurle la horde indomptée
Que jamais nul ne soumet
Libres cosaques du Don, de la Volga
Pourvus des fusils du Tsar, affranchis de ses lois,
Poudre à canon, vodka, nagaïka, les cosaques sont rois
Netchaï !
Ils rêvent au clair de lune,
L'astre danse dans leurs yeux
Les cosaques
Ils rêvent au clair de lune,
De rivages merveilleux
Les cosaques
Sur le bord du fleuve,
Veille un soldat seul
La nuit luit
Lui veut chasser mais sommeille
Le gibier passe sans bruit.
02. Le retour du croisé
Qui es-tu, d'où viens-tu
D'une allure si fière,
O héros inconnu,
Masqué par la poussière ?
Tes éperons dorés,
Tes gants argentés brillent
Tu es de blanc armé
Mais vêtu de guenilles
Je suis le Roi des Francs
Qui reviens de croisade
Seul désormais au vent
Me donne l'estocade
Seul désormais le vent
Ecoute ma ballade,
Le chant du Roi des Francs
Qui reviens de croisade
Où pars-tu chevalier
Qui marche sur la plage ?
Tu vas sans écuyer
N'as-tu point d'équipage ?
Ton écu pend, brisé,
Près d'une arme invaincue,
A ton côté blessé
D'une large plaie nue
Je m'en vais au pays
Je rentre en mes domaines
Y pleurer mes amis
Et saluer ma reine
J'ai vaincu l'ennemi,
Mais le cur bien en peine,
Je m'en vais au pays,
Je rentre en mes domaines.
03. Thésée
Gladiateur sans crainte,
Tu graves ton empreinte
Sur le sable du sol de l'étrange labyrinthe
La chasse est ouverte
Le corps en alerte,
Tu cherches la bête le long des allées désertes
Ton poing, Thésée, fils d'Egée roi d'Athènes,
Etreint le fil d'Ariane, fille qui tremble et qui t'aime
Couloirs de Dédale,
Voûtes colossales,
Au pied des colonnes, ton pas claque sur les dalles
Le meuglement de rage
Du monstre anthropophage
Soudain ébranle les murs de marbre
Tu marches avec courage
Enorme, se dresse alors le Minotaure,
Ogre, mi homme, mi taureau
Tu fonds ta force et tes efforts dans un ultime corps à corps
Tu ignores quel en sera le sort
Ce sera sa mort ou ta mort
Coup de cornes et coup de dents, fil du glaive étincelant
Coup de cornes et coup de dents, coup du glaive, coule le sang
Coude à coude pour un coup d'éclat, un seul cur, un seul combat.
04. L'appel des bois
Jeune garçon des villes,
Jamais il n'avait vu la nuit,
Totale et pure
Il s'enfuit un soir sans lune
L'appel des bois,
Sauvage enchanteur,
De son Echo ravit les curs
Franche et froide, la nuit le terrorise
Il court, il crie et la terreur le grise
La brise l'enivre et le soulève
Las, il pleure, larme éternelle et brève
La vieille chapelle,
Dans une claire clairière,
Au petit jour
Le petit pousse la lourde porte
Il entre,
Et tombe à genoux aux pieds de la Vierge Marie
Le soleil, à travers les vitraux embués,
D'un rayon de lumière, effleure l'enfant charmé
Et, depuis cet instant, tel lutin des bosquets,
Il court, il court encore. Il danse en la forêt.
05. Calioppe
Or le soir vient, il enveloppe
La vigne vierge et l'orpin, bleus
Voici qu'un voile, Calioppe,
Vacille au gré de tes cheveux
Nappe nuptiale sur ta tête,
Casque muet, masque d'effroi
Flotte la bannière secrète
Qui dissimule ton émoi
Son pli d'albâtre, reine mie,
Glisse invisible sur le drap,
Blanche arène, lice fleurie
De lys et de larmes déjà
Ton cur, sous la cuirasse fine,
Tonne, timide carillon
A son timbre sourd, tu t'inclines
Tu amènes ton pavillon.
06. Faire front
Il faut faire front
Contre tous les affronts
Il faut dire " non "
Non aux compromissions !
Il faut faire front
Jeunesse au cur de lion
Fronde et insurrection :
Voix d'une génération
Il faut faire front
Contre tous les affronts
Tiens bon
Et nous vaincrons !
07. Résistant gaélique
Vieille Europe, n'entends-tu pas l'appel de tes frères
Et le désarroi qui règne en pays d'Irlande,
Terre d'émeraude baignée de lacs et de rivières,
Où un vent de désespoir souffle sur la lande
Refusant bravement un avenir servile,
Un coin du continent survit dans la misère
La terreur et la mort qui planent sur cette île,
Ne font pas reculer les acteurs de la guerre
Dans les ruelles vides des faubourgs de Belfast,
Des gamins en haillons, les yeux remplis de haine,
Font face à des soldats dont les armes contrastent
Avec les cailloux des jeunes insoumis qui traînent
Auprès de l'épais granit d'une croix celtique
S'effondre un pauvre gars que la mort vient d'absoudre
Soulevant les quartiers populaires catholiques
La brise venue du large porte une odeur de poudre
Irlande libre !
Quand tu auras vaincu résistant gaélique,
Quand tes combattants ôteront leurs noires cagoules,
Puissions-nous enfin le jour de la Saint-Patrick,
Lever nos bières sans plus songer au sang qui coule
Lever nos bières sans plus songer au sang qui coule.
08. Après la mort l'éternité
Souvent tu penses aux immenses espaces
Du temps qui reste et du temps qui passe,
Aux liens que rien n'efface
Tu chasses l'image d'une danse macabre
Sache que s'y cache un sage message :
La mort n'est qu'un passage
Après la mort l'éternité !
Après la mort l'éternité !
Quand l'au-delà appelle,
Quand la terre se tait,
Quand notre âme immortelle
Se tend vers les sommets,
Attendre de partir,
Entendre son soupir,
Ultime renaissance
Pour une autre existence
Ton rêve se prolonge
Tu songes qu'à chacun son heure,
Sonne la saison, approche la moisson
Par la faux, la fenaison
Nos horizons, nos raisons, nos passions sont balayés
Montent les oraisons, de pleurs et de pardon,
Fécondent nos haillons
Credo in remissionem peccatorum,
Carnis resurrectionem
Vitam aeternam.
09. De près comme de loin
"Cominus et eminus", chanson en l'honneur de Louis le douzième,
fils du poète Charles d'Orléans et Roi de France.
Le roi Louis s'en va en guerre,
Guère n'en ris. Naguère, guerre
Menant ses lansquenets
Ses canons outremonts
Là, dessus le pont
Le roi Louis s'en va en guerre,
Guère n'en ris car guerre est amère
Porter en Milanais
Son drapel et son nom
Là, dessus le pont
Compère porc-épic, épique,
Hérisse son pourpoint
Rien ne l'épeure point. Il pique
De près comme de loin.
Louis épouse la duchesse Anne,
Anne, duchesse de Bretagne
L'hermine a le teint blanc,
Et le genou mignon
Là, sous le jupon
Louis épouse la duchesse Anne
Doulce dame, gente compagne
Nantes carillonnant
A Blois, ils s'aimeront
Là, sous le jupon
Compère porc-épic, épique,
Hérisse son pourpoint
Rien ne l'épeure point. Il pique
De près comme de loin.
10. La fin des temps modernes
Voici poindre l'aube du nouveau millénaire
Saturne s'apprête à tourner son sablier
Le vieillard laissait entrevoir bien des chimères
Mais les temps modernes ne nous font plus rêver
Quand le soir descend, d'un il la cité s'endort
Mégalopolis, la nuit masque ta dérive :
Foyers de lumière, illusion sur ton sort,
Subterfuge habile dont le matin te prive
C'est la fin des temps modernes
Les nouveaux barrons écoulent de la poudre blanche
On fait le commerce de la chair et de la chance
Chaque jour de nouveaux désuvrés font la manche,
Dorment dans des cartons et mendient leur pitance
Valets corrompus et princes du déclin,
Happés par le tourbillon du siècle qui sombre,
Qu'avez-vous fait de tous ces pauvres citadins ?
Sans valeur, sans racine, ils courent après leur ombre.
C'est la fin des temps modernes
11. Aurore
Petite fille vêtue de lumière,
Etendue dans l'herbe, les paupières closes,
Rubis sur ta peau blanche, ta bouche immense et rouge,
Attend le baiser qui t'éveillera
Enfant assoupie, écrin de promesses,
Printemps de Castille et d'Italie,
Petite fleur de Wallonie
Voici la rosée du matin.
Vae victis !
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